Real-Barça, le duel

Il y a une semaine, tout allait bien pour le Real Madrid. La formation de José Mourinho avait 10 points d'avance sur son dauphin barcelonais en tête de la Liga, elle avait facilement validé son billet pour les quarts de finale de la Ligue des Champions et elle venait en plus de tirer l'équipe a priori la plus faible du plateau, l'Apoel Nicosie. Sept jours plus tard, ce n'est plus la même musique. Au moment de pénétrer sur la pelouse de Santiago-Bernabeu pour affronter la Real Sociedad (20h00), le club merengue n'aura peut-être plus que trois longueurs d'avance sur son rival catalan, qui aura joué son match à Majorque (18h00). La course au titre, qui semblait déjà jouée il y a une semaine, est totalement relancée.

A Chamartin, la sérénité a laissé place à la tension. On pourrait même parler de crise de nerfs après la fin de match particulièrement houleuse à Villarreal (1-1), marquée par les exclusions de José Mourinho, Sergio Ramos, Mesut Özil, Pepe et Rui Faria. Forcément, le Real alignera une équipe remaniée contre la Real Sociedad, et il est à peu près impossible de l'imaginer avec exactitude puisque Madrid a décrété le silence radio depuis qu'il a quitté la pelouse de Madrigal mercredi. En défense, en l'absence de Ramos et Pepe, Raphaël Varane et Raul Albiol sont pressentis pour occuper la charnière centrale, avec Alvaro Arbeloa et Marcelo sur les côtés. Mais les questions se situent surtout dans le secteur offensif. Angel Di Maria blessé, Mesut Özil suspendu, José Callejon incertain, le troisième membre du trio qui évoluera en soutien de l'attaquant de pointe aux côtés de Cristiano Ronaldo et Kaka reste à définir.

Des soucis d'effectif, le FC Barcelone en a aussi. Le dauphin du Real se déplace à Majorque sans Dani Alves, suspendu, et sans arrière gauche. Eric Abidal, qui devrait subir sa greffe du foie lundi, est évidemment indisponible, tout comme Adriano, out dix jours sur blessure. Comme souvent dans ces cas-là, pour ne pas dire toujours, Josep Guardiola a pioché dans l'inépuisable réserve du club catalan. Sur les 19 joueurs qui font le déplacement aux Baléares, pas moins de 15 sont issus de la Masia. Plus des trois quarts du groupe. Pour compenser les absences de ses latéraux, le coach des Blaugranas devrait aligner Carles Puyol au poste d'arrière gauche et Montoya en arrière droit. Il a aussi le jeune Muniesa, un latéral gauche de formation, à disposition. Pour le reste, ce devrait être du classique, même si la perspective du déplacement à Milan mercredi en Ligue des Champions pourrait pousser "Pep" à faire souffler quelques cadres.

Lionel Messi fera-t-il partie du lot ? Rien n'est moins sûr tant la Pulga a été déterminante sur les performances récentes d'un FC Barcelone qui reste sur cinq victoires consécutives en Liga, sa meilleure série de la saison. Après avoir détrôné Cesar Rodriguez pour devenir le meilleur buteur de l'histoire du Barça, avec 234 réalisations. Contre Majorque, l'attaquant argentin pourrait se permettre un petit pied-de-nez à Cristiano Ronaldo. Depuis que CR7 a rejoint Madrid à l'aube de la saison 2009/2010, les deux joueurs ont en effet inscrit 99 buts en Liga. On parle depuis la semaine dernière de cette barre des 100 que le Portugais atteindra à sa prochaine réalisation, mais Messi aura l'occasion  d'être le premier à atteindre ce total depuis que le duel à distance entre les deux joueurs enflamme les médias et les foules. Une bataille qui aura la course au "pichichi" comme cadre d'ici la fin de la saison. Messi, en tête avec 34 buts, et CR7, deuxième avec 33 buts, visent le record établi par le Portugais la saison passée avec 40 réalisations.