Ronaldo furieux, Bale hors sujet: Comment le Real a perdu sa sérénité face au FC Séville (2-1)

Le Real n’avait plus perdu deux rencontres consécutives en Liga depuis la saison 2008-2009. Et il n’a sans doute pas bien choisi son moment pour récidiver, en s’inclinant mercredi à Séville (1-2), trois jours après avoir laissé des plumes face au Barça (3-4). Pendant que l’Atlético et les Blaugranas engrangeaient trois points chacun, les Madrilènes ont fait du surplace, cédant le confortable fauteuil de leader dans lequel leur série de 18 journées sans défaite (15 victoires) les avait placés. Avec deux et trois points de retard sur Barcelone et le leader madrilène à huit journées du terme, ainsi qu’une différence particulière défavorable avec leurs deux rivaux, les Merengue n’ont plus leur destin en main. Si Carlo Ancelotti préfère ignorer cet état de fait, la sérénité qui habitait le Real a clairement pris du plomb dans l’aile.

Ancelotti refuse de l’admettre, mais la presse espagnole ne s’en prive pas : le Real a quasiment perdu la Liga ce jeudi. "KO" titre le Mundo Deportivo, assurant que Madrid a dit adieu au titre. "Ça brûle", annonce AS, tandis que Sport parle d’un "virage à 180° en tête de la Liga", évidemment en défaveur du Real. Marca se montre un peu moins définitif en évoquant "L’anxiété du Real".

L’équilibre semblait pourtant parfait. Diego Lopez en championnat, Iker Casillas en Coupes. Depuis le début de saison, la formule fonctionnait à merveille. Mais en encaissant six buts en deux rencontres, sans parades significatives en parallèle, l’infortuné Lopez a malgré lui relancé un débat qui avait mis tant de temps à s’éteindre : San Iker ne doit-il pas reprendre le flambeau en Liga ? Marca en a même fait son sondage du jour, et les résultats sont on ne peut plus clairs : 85% des 15 000 votants répondent favorablement.

Il avait ouvert le score sur coup franc. Et Cristiano Ronaldo n’a visiblement que très peu goûté à l’échec de son partenaire dans l’exercice, à l’ultime minute de la partie. Peu en réussite durant la rencontre, le Gallois a expédié le coup franc de l’égalisation largement au-dessus, provoquant la colère particulièrement mal intériorisée de son Ballon d’Or de partenaire. Les images parlent d’elles-mêmes.

Auteur d’un match très moyen, Bale n’a pas attiré l’attention qu’en s’attirant les foudres de Ronaldo. Il s’est aussi illustré par… son absence, au moment du deuxième but de Bacca. L’ex-Spur avait en effet profité d’un temps mort pour aller changer ses chaussures sur la touche.

Au milieu de l'agitation, Carlo Ancelotti joue son rôle : celui de paratonnerre : "C'est sûrement plus compliqué mais ce n'est pas impossible", a déclaré Carlo Ancelotti en conférence de presse après la rencontre. "J'ai dit de nombreuses fois quand tout se passait bien qu'il y aurait un moment difficile. Ce moment est arrivé. Nous devons réagir, avec du caractère de la part de tout le monde. Mais nous devons penser à nous seuls. Perdre deux matches n'est pas bon à ce moment de la saison, nous avons besoin de croire que nous pouvons y arriver. Nous sommes trois points derrière l'Atletico, deux derrière le Barça et tout est possible." Comment dit-on la méthode Coué en espagnol ?