Transferts : En attendant Neymar-Suarez-Messi, le Barça prend le risque de caler au démarrage

Les socios du Barça en salivent déjà. Ils ont de quoi rêver à haute voix. Bientôt, leur équipe affichera une impressionnante force de frappe offensive. Elle pourrait ressembler à ça :

Bientôt, mais quand ? Là est le cœur du problème. Car avant de voir le trio Neymar-Suarez-Messi à l’œuvre, le Camp Nou va devoir patienter. Au mieux jusqu’à fin octobre, quand aura purgé ses quatre mois de suspension.

D’ici là, l’attaque catalane devra composer sans sa recrue uruguayenne. Mais sa saison 2014-2015, elle la démarrera aussi sans ses deux autres pépites. Quelle que soit l’issue de la finale de Coupe du monde de dimanche, à Rio, Lionel Messi prendra quelques semaines de vacances. L’Argentin ne reprendra l’entraînement que courant août. Autrement dit, son retour sur les pelouses espagnoles attendra probablement septembre. Et encore, on l’imagine mal à 100%.

Touché à une vertèbre lors du quart de finale contre la Colombie, Neymar, lui, ne jouera pas avec sa santé en risquant une reprise anticipée. Il prendra tout le temps nécessaire à sa guérison. Parce qu’ "à deux centimètres près", comme l’a souligné le numéro 10 du Brésil jeudi, il "serait dans une chaise roulante".

Alors, en attendant le retour d’un trio qu’on imagine magique, qui pour emmener l’attaque catalane ? Qui pour marquer ? A l’heure qu’il est, les alternatives de Luis Enrique se comptent sur les doigts d’une seule main. L’option la plus "présentable" consisterait à exiler Andres Iniesta, si précieux dans l’entrejeu, sur le flanc gauche, à replacer Pedro dans l’axe et à confier le côté droit de l’immuable 4-3-3 à un jeune (Tello ? Deulofeu ?).

Compte tenu de la tournure prise par le mercato barcelonais, le successeur de Tata Martino n’aura pas beaucoup d’autres choix. Alexis Sanchez – 19 buts et 10 passes décisives en Liga la saison passée – ne pourra plus tenir l’attaque blaugrana sur ses solides épaules : le Chilien a choisi d’endosser le maillot rouge d’Arsenal.

Cesc Fabregas aurait pu être une solution de secours. Le milieu espagnol a maintes fois dépanné dans un rôle de faux 9. Ce rôle, il l’avait d’ailleurs rempli avec brio avec l’Espagne, durant l’Euro 2012. Mais à Barcelone, il en avait marre de jouer les utilités. Marre de vivre dans l’ombre des Xavi, Iniesta et Messi. Il a donc choisi de remettre les voiles, de quitter à nouveau son club formateur, attiré par le Chelsea de Mourinho.

Son départ, conjugué à celui d’Alexis Sanchez, va considérablement limiter la marge de manœuvre de Luis Enrique. En attendant que Neymar, Suarez et Messi soient sur pied, le nouveau coach du Barça va bricoler. En croisant les doigts pour ne pas y laisser trop de plumes. Pour ne pas connaître un retard à l’allumage qui lui serait fatal. La Liga ne se gagne pas en août. Mais elle s’y perd. Dans un Championnat où la course au titre se résume souvent à une lutte à deux ou à trois, le moindre point lâché en route pèse lourd à l’heure du décompte final.

Tout ça, les dirigeants du Barça ne peuvent pas l’ignorer. Mais dans leur for intérieur, sans doute ont-ils escamoté un autre plan : laisser leurs rivaux madrilènes batailler pour le trône d’Espagne, pour mieux reconquérir l’Europe. Le trio Neymar-Suarez-Messi ne sera pas d’attaque pour les échéances pré-automnales. Mais il le sera au cœur du printemps. Quand la Ligue des champions livrera son verdict. Dit comme ça, le risque paraît calculé.