Un diamant nommé Obertan

A l'image de Thierry Henry, Gabriel Obertan est un "titi" parisien : même physique, même allure, même facilité d'élimination que son aîné et idole : "J'ai demandé à Rio (Mavuba) de me ramener un petit truc à lui de l'équipe de France, il m'a ramené son short ", explique-t-il avec un large sourire. Et le mimétisme ne s'arrête pas là, au grand désespoir de Ricardo qui à la question " Il vous fait penser à qui?" met en garde: "A personne. Ne faites pas ça, s'il vous plaît. Nous avons la mauvaise habitude de comparer. Comparez-le avec Henry à ses débuts, à 17 ans. Ce n'était pas le Henry d'aujourd'hui".

Talent précoce, Obertan est un joueur neuf, pas fatigué par les saisons marathons chez les jeunes. "Il n'a pas beaucoup joué en moins de 16, 17, 18 ans mais en voyant ce joueur l'année dernière, je me suis dit : vite il faut le signer !Pour l'heure, il apprend mais il nous donne un coup de main, un très bon coup de main ", poursuit le technicien brésilien. En fait, depuis ses débuts mi-octobre face à Monaco, Obertan est monté en puissance: une demi-heure à Anfield face à Liverpool -" c'était grand"-, une titularisation à Nancy, une entrée décisive à Paris - son ancien club - avec la passe du 2-0 pour Laslandes, avant d'écoeurer l'arrière droit de Galatasaray mercredi en Ligue des Champions.

"Faire la passe, pour moi, c'est comme marquer un but, assure-t-il. Je joue à l'instinct, dès que j'ai la balle, j'essaye d'aller vers l'avant, d'amener quelque chose en plus. C'est le rôle d'un remplaçant quand il rentre, qu'il est frais. Je le fais bien, j'espère que ça va continuer". " Attaquant de pointe, il peut faire très mal, glisse Ricardo, mais je n'ai pas très envie (de le mettre) de suite car cela lui donnerait trop de responsabilités".

D'une grande timidité, "dans un élément nouveau, avec des pères de famille dans le vestiaire", "Gaby", lycéen en terminale L, a trouvé en Jean-Claude Darcheville le confident -"il y a une vraie affinité, il m'a pris sous son aile depuis le début, il me chaperonne, j'apprécie son geste", explique-t-il. "On a le même agent, on est dans la même écurie", confie, hilare, Darcheville- et en Ricardo le protecteur, le référent. "Chaque fois à la fin de l'entraînement, je regarde la montre, et je lui dis attention il y a école maintenant" (rires). " C'est un grand talent qui à la tête sur les épaules, il est intelligent, humble, il fera une grande carrière", prédit le milieu Stéphane Dalmat. En tant qu'ancien, catalogué grand espoir du foot français à son âge, Dalmat connaît la musique. "Quel est la plus grosse bêtise que Gaby peut faire?". Réponse de Dalmat : "Qu'il parte..."