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La méthode Correa

Eurosport
ParEurosport

Publié 20/12/2007 à 19:00 GMT+1

Pablo Correa, coach de Nancy, est à la base du succès des Lorrains, actuels dauphins de Lyon. A l'heure d'affronter les sextuples champions de France, retour sur le parcours d'un entraîneur atypique.

Nommé il y a cinq ans, le Franco-Uruguayen Pablo Correa a permis à Nancy, dauphin de Lyon qu'il accueille samedi, de renaître et a construit au fil des ans une équipe à son image, rigoureuse, volontaire et humaine. Le 11 novembre 2002, lorsqu'il a remplacé Moussa Bezzaz, la situation était grave. Le club est dernier de L2 et menacé de dépôt de bilan en cas de descente en National. Et Correa, pour lequel le métier d'entraîneur est un rêve de longue date, n'a aucune expérience. Observateurs et supporters sont sceptiques face à cet homme dont l'une des fiertés est d'être devenu français. Le crédit de superviseur (pour l'ASNL, dès janvier 2001) puis entraîneur adjoint du club lorrain (dès juillet 2002) est faible.
"Personne n'y croyait", résument des joueurs. Correa, à la bonhomie reconnue et aux liens quasi filiaux avec le président Jacques Rousselot, ne révolutionne rien. Il choisit Paul Fischer, un de ses coéquipiers et ami comme adjoint. Mais, dans l'intimité des vestiaires, il est exigeant, et inculque aux joueurs la rigueur et l'envie. "Quelque chose est né avec lui. Il est très proche de nous. Tous ensemble, on s'est serré les coudes. Il y a un respect total de sa part envers nous et de la nôtre envers lui", constate l'arrière gauche Frédéric Biancalani, qui fut aussi l'un de ses coéquipiers.
"Mieux que Capello"
Cinq ans plus tard, le pari est gagné. Au palmarès de l'ASNL, Correa a inscrit un titre de champion de L2 (saison 2004-05), une Coupe de la Ligue (saison 2005-06) et fait bonne figure en Coupe de l'UEFA (2006-07). Surtout, travaillant sur la durée, il a installé un groupe avec beaucoup de joueurs présents à son arrivée. A 40 ans, l'ancien attaquant, repéré en 1995 par Carlos Curbelo à Wanderes Montevideo, fait aujourd'hui resurgir des souvenirs de l'époque Platini. Le président Rousselot le répète souvent en souriant: "Je n'échangerais pas Pablo Correa contre Fabio Capello !"
Pour preuve, en octobre, il lui a prolongé son contrat jusqu'en 2012. Malgré les bons résultats, à la mi-saison, Correa n'annonce pour Nancy aucun objectif précis. Sauf... le maintien. A titre personnel, en revanche, il veut décrocher son diplôme, le DEPF. Récemment encore, il a laissé l'entraînement à Fischer et vécu un temps avec l'Atletico Madrid. "Il y a beaucoup d'entraîneurs diplômés incompétents. Ce qui fait la force de Pablo, c'est sa manière de faire et sa façon de communiquer. Il est resté très joueur, il fait des jeux avec nous à l'entraînement", raconte Biancalani, admiratif.
"Les diplômes ne feront pas de moi un entraîneur. Mais ils m'aideront à être un meilleur entraîneur. Plus compétent, avec un savoir-faire", répond Correa, qui devrait passer le DEPF en fin de saison. Il bénéficie en attendant d'une dérogation pour avoir son nom inscrit sur les feuilles de matches. Entre ses études, les entraînements et les matchs, Correa n'a plus beaucoup de temps. Et celui qui lui reste est réservé à son épouse et à ses trois enfants. Quand il est dans son cocon, plus rien ne compte. Il est quasiment injoignable. Sa famille, c'est son "havre de paix".
L'anecdote peut faire sourire. En avril 2006, au moment de la victoire nancéienne en finale de la Coupe de la Ligue (face à Nice, 2-1), il avait couru vers ceux qu'il aime et délaissé la liesse des joueurs, de son adjoint et du président. "Vous savez, la veille, j'ai frappé quelques ballons avec une adresse qui est la mienne (rires). Ce soir, je voulais montrer que je pouvais encore aller vite !", avait raconté le technicien à l'embonpoint notable, précisant avoir dit une minute avant à Fischer: "Ne m'attends pas pour m'embrasser".
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