Blanc: "Une consécration"

L.B. : Joueur, vous êtes acteur. Je ne dis pas que l'entraîneur ne participe pas, mais il subit. L'entraîneur sans ses joueurs n'est rien du tout. Il faut être généreux quand on est entraîneur. Aimer ses joueurs parce que, si on ne les aime pas, on ne peut pas leur donner. Il faut aussi que les joueurs vous aiment un peu. Quand vous arrivez à créer cette osmose-là, vous pouvez obtenir de bons résultats. C'est ce qui s'est passé cette année parce qu'il y avait un groupe exceptionnel.

L.B. : Tout. Le problème est que les gens ne retiennent que le titre. L'année dernière, on a fait une excellente saison, mais on n'a pas fait de réception place des Quinconces. Pourquoi on fait cela aujourd'hui ? Parce qu'on gagne le titre. J'ai dit aux joueurs : bien jouer, bien vivre ensemble, c'est une qualité qu'il faut avoir dans le collectif, mais il faut le traduire par un titre.

L.B. : Pour prendre une métaphore, c'est comme si, à la première journée de championnat, vous mettez tout le monde dans l'avion pour le Kosovo. Il va y avoir des turbulences et si, à la moindre turbulence, tout le monde veut sauter et qu'il n'y a qu'un seul parachute, comment faites-vous ? Si vous sautez tous ensemble avec chacun un parachute, vous avez plus de chance de vous en sortir. Il faut concerner tout le monde et ne jamais laisser tomber qui que ce soit parce que, dans une saison, vous aurez besoin de tous. Il faut prêter attention à ceux qui ne jouent pas. Ceux qui jouent sont contents. D'où l'importance de la construction du groupe. Si c'est vous qui le construisez et comptez sur tous, avec des jeunes auxquels vous faites confiance, tous vont répondre présents. Quand vous allez avoir besoin d'eux, ils seront là. L'art de garder concentré tout son monde, c'est le métier d'entraîneur.

L.B. : Toute expérience qu'on peut mettre à la disposition d'un collectif est importante. Individuelle ou collective. Des joueurs ayant de l'expérience peuvent aider un groupe à en acquérir. On ne le dit pas souvent mais le groupe des Girondins est très jeune. Il y a deux, trois joueurs d'expérience mais le reste est jeune. Quand on voit que cette année on a joué souvent avec des joueurs qui n'avaient pas plus de 20, 30 matches en Ligue 1, on s'aperçoit que beaucoup de jeunes ont été lancés ces deux dernières années. L'année prochaine, ils feront partie des anciens.

L.B. : On a déjà construit. Cela fait deux ans et je dirais même que Bordeaux s'est construit avant. On essaie chaque année de garder la solidité de la bâtisse en veillant à y ajouter quelques petites lumières.

L.B. : Cristiano Ronaldo (sourires). Ma priorité est de garder mes meilleurs joueurs. On va s'y efforcer, il ne faut jamais être découragé. Avec Yoann Gourcuff, on a démontré, alors qu'au début de ce dossier tout le monde était certain qu'il allait retourner à Milan, qu'il pouvait rester à Bordeaux.

L.B. : Oui. C'est un atout pour Bordeaux pour attirer de bons joueurs. Enormément de joueurs veulent venir à Bordeaux. Vous savez comme moi qu'il n'y a pas que le sportif qui compte. Le club ne peut pas faire n'importe quoi et depuis deux ans il ne fait pas n'importe quoi. Il fait pas mal d'efforts. Aujourd'hui, c'est sa récompense. Une consécration pour les dirigeants.