Bordeaux au ralenti

Les sorties d'après-Ligue des champions sont toujours difficiles. Comme Lyon, Bordeaux l'a constaté face à un adversaire largement à sa portée. Et pour accentuer la difficulté de la rencontre, les Girondins ont dû composer avec un terrain délicat, le froid et le forfait de dernière minute de Yoann Gourcuff, touché aux ischio-jambiers. Cueillis à froid par une équipe sochalienne volontaire, les Girondins ont bien failli prendre rapidement l'eau. Relégables, en quête d'une seconde victoire cette saison, les Lionceaux attaquaient tambours battants et auraient pu profiter de la difficile mise en place de leur adversaire. Marvin Martin donnait un premier avertissement aux hommes de Laurent Blanc en profitant d'une mésentente entre Diawara et Chalmé pour frapper au but (3e).

En 10 minutes, les Doubistes se sont donné les moyens de se mettre à l'abri. Perquis (5e) puis Erding (7e) manquaient le cadre et l'occasion de se donner la confiance qui leur manque tant ces derniers temps. Face aux Franc-Comtois, l'absence de Gourcuff pénalisait le jeu des Marine et Blanc, incapables d'enchaîner les bons mouvements et de s'approcher du but adverse. Le premier quart d'heure passé, Cavenaghi, privilégiant ses talents de passeur à ceux de buteur, se muait en organisateur et Bellion et Fernando pouvaient commencer à artiller de loin. Bordeaux mettait alors le pied sur le ballon et ne relâcherait plus son étreinte. Seulement dominer n'est pas gagner et si la balle était les deux tiers du temps dans les pieds des visiteurs, ils n'en faisaient finalement pas grand-chose, perdant de trop nombreux duels aux abords de la surface. La seule occasion girondine ne menait à rien, Bellion et Fernando trouvant le moyen de se gêner face au but (38e).

Et puis, les esprits requinqués et les corps reposés, Bordeaux offrait un tout autre visage à la reprise, plus volontaire cette fois. Wendel et les siens mettaient la pression sur des Lionceaux qui multipliaient les mauvais choix dans la dernière passe. La partie s'enlisait sur une pelouse qui se détériorait progressivement. Il fallait attendre la fin de la rencontre pour voir les choses s'animaient. Bordeaux se sait à l'aise dans le dernier quart d'heure et les vice-champions de France partaient à l'assaut du but adverse. Les deux gardiens avaient alors la clé du match entre leurs gants. Entrés en jeu, Privat pour Sochaux (75e) et Chamakh pour Bordeaux (74e) étaient tout près de faire mouche. Valverde s'illustrait ensuite en boxant un coup franc lointain de Dalmat (81e). Son homologue sochalien répondait dans la foulée sur une frappe identique de Wendel (83e) avant de voir la transversale l'épauler sur une ultime frappe de Fernando (88e).

Après deux revers en déplacement, les Girondins stoppent l'hémorragie en ramenant un point de Bonal (0-0) et remontent provisoirement à la 5e place, devançant le PSG à la différence de buts. Loin d'être l'équipe conquérante attendue, Bordeaux, que Laurent Blanc craignait d'être fatiguée par l'enchaînement des matches, se contentera de ce résultat, le 2e nul en voyage après celui acquis à Nice (2-2). De son côté, Sochaux pourra nourrir quelques regrets au vue d'une première période qui aurait pu être mieux négociée. Les Lionceaux progressent, mais n'arrivent toujours pas à se sortir de la zone rouge (18e).

"C'est vrai, on a plus dominé notre sujet la deuxième mi-temps que la première. Mais l'analyse, il faut la faire sur toute la globalité du match. Vu les conditions climatiques -très froid- et l'état du terrain -à cause du rugby-, il était difficile de produire du jeu. Ca n'explique pas tout, mais quand vous voulez produire du jeu c'est un désavantage. Si vous voulez défendre, c'est un avantage. En deuxième mi-temps, on en a produit un peu plus. Sur l'ensemble du match, un point c'est équitable. Si on analyse bien la semaine, elle n'est pas mauvaise. On peut faire mieux. D'habitude, à l'extérieur, on a toujours l'ambition de gagner. On était venu à Sochaux avec la même ambition. Mais d'habitude même avec cette ambition, on repartait avec zéro point car on faisait des erreurs. Là on peut se satisfaire du score. Et on n'a pas pris de but. On est satisfait sans être euphorique".