Bordeaux ne lâche rien

Les cartons de M. Chapron, qui ont plu à foison, resteront dans les mémoires du chaudron. Ce n'est pas tous les soirs que Nungesser voit trois des siens expulsés, et un match qu'il tenait lui échapper si irrémédiablement. La sentence est dure à avaler pour les Nordistes qui restaient sur six victoires sur ses huit derniers matchs à domicile et avaient sans doute les moyens d'assurer pour de bon leur maintien. Dur de concevoir que Bordeaux s'est imposé pour la première fois à Nungesser depuis 1981. Dur d'avoir le sentiment de donner trois points. Pourtant, les hommes de Kambouaré ont réalisé l'entame rêvée.

Si Valverde doit sortir le grand jeu sur un centre de Mater (6e), Danic ne lui laisse aucune chance sur un penalty (1-0, 22e), qu'il a obtenu sur un tacle de Chalmé. Grâce à son pressing haut, les "rouges" ratent de peu l'occasion d'enfoncer le clou par Sanchez Moreno (23e). Le milieu nordiste le regrettera amèrement. D'abord secoué dans un choc qui aurait pu valoir l'expulsion à Diarra (35e), il offre à Gourcuff le coup-franc (37e) qui offrira à Fernando l'égalisation d'une tête croisée (1-1, 38e). La roue a déjà tournée.

La fièvre rouge du début cèdera la place à la "folie rouge" initiée par M. Chapron. Pour des protestations anodines, l'homme en noir expulse Kambouaré (61e). Tiéné, pour un tacle sur Bellion (86e) et Piéroni, pour protestations (90e+1) suivront. Un cauchemar qui va crescendo, en parallèle de la montée en pression bordelaise. La formation de Blanc, qui a besoin d'un succès pour accrocher Marseille dans la course au titre, fait le forcing. Chamakh (50e) puis Gouffran (55e) font briller Penneteau avant que Gourcuff, d'une tête plongeante (1-2, 83e) ne scelle le sort valenciennois. Ce onzième but de l'international français, qui fêtait là son centième match en Ligue 1, sera peut-être décisif dans la conquête bordelaise d'un premier titre depuis 1999. L'avenir le dira.

"Le résultat est satisfaisant. On était venu chercher la victoire contre Valenciennes qui avait un gros moral après son succès contre Lyon. Avant le coup d'envoi, on a su le résultat de Marseille à Nice (0-2). Ca nous a mis plus de pression. C'était mal engagé, mais on a su inverser la tendance. On a eu la chance, la réussite ou le talent de revenir au score. On a été supérieur à Valenciennes en deuxième période. Marseille a gagné à l'extérieur. Bravo à lui. On a gagné à l'extérieur. Bravo à nous. C'était une journée pour rien. Mais on se rapproche de la qualification pour la Ligue des champions. Il était aussi important de garder notre avance sur les poursuivants."