C'est pour Caen la gagne ?

Caen y était presque mais Caen n'y arrive toujours pas, même face à une équipe de Nice que l'on dit sans motivation, sans objectif à atteindre si ce n'est celui du maintien, puisque l'on dit que quarante points, cap atteint par l'OGCN, suffisent pour rester dans l'élite. Le Gym est pourtant monté au front pour rassurer leurs supporters quant à leur engagement et leur volonté de bien finir la saison. C'est ce qui a probablement surpris les hommes de Franck Dumas, embourbés dans le doute, la crainte pour chacun de ne pas se voir confirmer dans son statut de titulaire ou de ne pas fouler une pelouse une seule seconde pour un match de championnat. Au jeu des changements, Steve Savidan, Jérémy Sorbon et Grégory Leca ont revu le jour avant de connaître un résultat au goût amer (2-2).

"On peut toujours mieux faire. Enfin (il hésite)... c'est bien car on est mal parti avec ce premier but. Les joueurs ont très bien réagi mais on ne prend qu'un point ce soir. Je crois surtout qu'on en a perdu deux", a analysé de manière assez juste Dumas, persuadé que ses joueurs sont sur la bonne voie mais que plus la fin approche, plus il sera difficile au Stade Malherbe de se sortir du mauvais pas dans lequel il se trouve. Car il pourra regretter son début de match attentiste au cours duquel il fut cueilli à froid, attentiste à l'image de l'action qui amena l'ouverture du score niçoise (1-0, 6e). A l'instar des équipes qui se cherchent ou qui manquent de confiance, Caen a plus agi que réagi, comme une rediffusion trop souvent fréquente de ses matches précédents.

Les Normands se sont donc projetés un peu plus vite vers l'avant et ont pressé plus haut, chose logique lorsque l'on veut gagner. Ils ont surtout profité de la baisse de régime des Azuréens, obsédés par la volonté de moins attaquer et de tenir ce léger avantage, qui a tenu pendant une heure. Sans qu'aucune des deux formations n'ait vraiment pris l'ascendant, Franck Dumas a tout de même choisi de forcer le destin de son équipe en lançant son vilain petit canard, Fahid Ben Khalfallah, au retour des vestiaires. Trois changements plus tard et deux attaquants en plus, les Normands viraient en tête alors persuadés d'avoir pris l'ascendant psychologique (1-2, 76e).

Mais comme souvent cette saison, il a souvent fallu qu'un coup de semonce vienne assommer leurs espérances. Des opportunités gâchées à Saint-Etienne au but assassin du Grenoblois Touré inscrit il y a deux semaines (défaite 2-1 en Isère), la malchance s'est souvent posée dans les esprits de Leca et de ses partenaires ces dernières semaines. Et pour ne pas déroger à la règle, le défenseur central est parti à la faute en quittant prématurément ses adversaires (83e) après deux avertissements adressés par Eric Poulard, arbitre des débâts au Stade du Ray. A dix contre onze, Caen a ainsi laissé toute latitude aux joueurs de Frédéric Antonetti pour revenir dans la partie et ainsi arracher le match nul (2-2, 89e). Agir ou réagir, il faut choisir vite car la fin du chemin, funeste ou salvateur l'avenir le dira, se rapproche de plus en plus.