Gerets confirme son départ

Eric Gerets ne sera plus l'entraîneur de l'OM la saison prochaine. Malgré un Olympique de Marseille de retour sur les cimes de Ligue 1, le technicien belge vit ses dernières semaines sur le banc de touche phocéen. Il l'a confirmé à ses joueurs ce mardi. Approché par les Saoudiens d'Al-Hilal, Gerets n'a toutefois pas dévoilé sa destination future. Etonnant paradoxe que cette situation dans laquelle s'est plongé Marseille. Alors que l'OM n'a jamais été aussi proche d'un sacre national depuis plus d'une décennie, alors qu'aucun entraîneur depuis 15 ans n'a connu un tel plébiscite au sein d'un club aussi instable, Gerets a décidé de mettre les voiles. "Cela fait quelques temps que j'ai pris cette décision. Mais vu l'importance de tout ce qui se passe pour mon équipe, avec les matches qui nous attendent, j'avais voulu attendre au moins la semaine prochaine pour l'annoncer et calmer tout le monde. On a quand même un match extrêmement important ce week-end", a-t-il déclaré sur le site officiel de l'OM.

Forcément, son choix interpelle. Sa décision est motivée par deux facteurs majeurs : l'attrait des pétrodollars du Golfe et les critiques formulées par Robert-Louis Dreyfus à son compte. "Si nous ne sommes pas dans les deux premiers, Pape Diouf, José Anigo et Eric Gerets en porteront les responsabilités", a notamment déclaré le principal actionnaire de l'OM en fin d'année 2008. "Tapie a fait la même erreur qu'une autre personne a faite il y a quelques mois (référence à cette fameuse interview de Robert Louis-Dreyfus, ndlr)", déclarait Gerets à la Commanderie ce lundi. Une énième pique comme pour souligner à quel point les réserves émises à son sujet par Robert-Louis Dreyfus l'avait touché. Gerets marche à la confiance, à l'affectif et il n'a pas apprécié de voir son bilan contesté à la mi-saison. "L'interview de Robert Louis-Dreyfus m'a perturbé. Je ne l'ai pas comprise, je ne parviens pas encore à la comprendre. À mon avis, c'était un signe. Malgré mon travail, il y avait un manque de reconnaissance, de confiance, surtout. Mais je n'en veux à personne, c'est lui qui paie", a d'ailleurs confirmé Gerets dans les colonnes de La Provence.

L'environnement jugé hostile aurait donc fait pencher la balance vers un départ. Nul doute d'ailleurs que le débat sur les responsabilités du départ de Gerets va désormais s'ouvrir. Il est clair également que le pont d'or proposé par Al-Hilal (250 000 euros par mois à la clé, et trois ans de contrat) a dû peser dans la réflexion du Lion de Rekem. Mais peut-être pas autant que le temps mis par ses dirigeants pour lui offrir un nouveau contrat. "J'ai lu dans un journal qu'on m'aurait proposé 200000 euros par mois. Ce n'est pas vrai. Je vous dis clairement, sur la tête de mes deux enfants, si avant la fin du mois de mars, on m'avait offert un contrat de deux ans à mes conditions actuelles voire un peu plus pour montrer une satisfaction de mon job, j'aurais signé tout de suite. J'ai dit à des amis : "Mais bon dieu, qu'attendent-ils pour me confirmer ?" Mais je n'en veux pas à Pape. Grâce à lui, je connais la plus belle aventure sportive de ma vie. Je ne vivrai certainement plus jamais ces sensations-là", a-t-il confié dans La Provence. Selon nos informations, Eric Gerets a toutefois connu des problèmes personnels importants notamment liés à l'aspect financier. Et un contrat lucratif en Arabie Saoudite serait bienvenue.

Gerets ne quitte pas Marseille sans regret, loin de là. Le technicien belge, qui a pourtant derrière lui une longue carrière de joueur puis d'entraineur, a tenu à rendre hommage à son équipe et au public phocéen en général. L'OM, c'est un contexte unique selon lui. "Il y a certainement des regrets, mais il y a aussi des satisfactions. Les 22 ou 24 joueurs du vestiaire qui m'ont régalé. Ils ont fait jusqu'à maintenant un championnat exceptionnel, et ça c'est quelque chose qui restera dans ma tête. En plus, je n'avais jamais ressenti quelque chose de comparable à ici. Les sentiments, les frissons qu'on m'a donnés c'est impossible à raconter à quelqu'un. C'est tellement bon que je ne veux pas gaspiller cette bonne ambiance. Ca a été trop positif, et je ne vais certainement pas l'oublier", a-t-il affirmé.

Le départ du technicien belge pourrait en amener d'autres. Selon La Provence, Pape Diouf envisagerait en effet de quitter son poste de président de l'OM. Il doit rencontrer Robert Louis-Dreyfus pour faire un point en fin de semaine. Le quotidien régional affirme également que deux entraîneurs tiennent la corde pour succéder à Gerets: Didier Deschamps et Carlos Bianchi. Libre de tout engagement depuis son départ de la Juventus Turin, Deschamps aurait été contacté par le club phocéen ces dernières heures. L'autre piste mènerait à Carlos Bianchi selon La Provence. Tout proche de s'engager avec l'OM en 2005, l'entraineur de Boca Juniors correspond au profil recherché pour remplacer Gerets. Si Marseille ne souhaite pas faire trainer les choses et boucler rapidement le dossier de son futur entraineur, beaucoup de choses devraient dépendre de la fin de saison du club olympien.