Bordeaux engrange

Avant d'affronter le Maccabi Haïfa dans un ultime match sans enjeu mardi en Ligue des Champions, Bordeaux a assuré l'essentiel face au PSG samedi, en présentant néanmoins un double visage pas forcément rassurant. Impériale en début de match, l'équipe girondine s'est progressivement éteinte en seconde période. Une baisse de régime dont n'a pas su profiter Paris, avant tout par maladresse dans le dernier geste.

Privé de Wendel et Fernando suspendus, Laurent Blanc comptait le retour de blessure de Yoann Gourcuff et avait fait le pari de titulariser Grégory Sertic. Deux choix payants en début de match. Comme face à la Juventus, Bordeaux proposait un jeu rythmé à une touche de balle qui bousculait les Parisiens, acculés devant leur surface. L'entame de match était à sens unique avec l'apport de Trémoulinas et Sertic sur la gauche, et le soutien de poids de Plasil dans l'axe. Omniprésent face aux Italiens dans un rôle de chef d'orchestre, le Tchèque était tout aussi incontournable. L'ancien Monégasque catapultait de la tête le centre de Trémoulinas, sa 5e passe décisive de la saison, pour ouvrir la marque (1-0, 24e) avant de se créer deux énormes occasions de faire le break.

Lent à rentrer dans la partie, le PSG trouvait la cadence en contre grâce à son tandem Luyindula-Erding. C'est finalement en défense que la différence se faisait avec une arrière-garde incapable de contenir les montées girondines sur la gauche, source de tous les dangers. Remplaçant de Grégory Coupet gravement touché face à Auxerre, Apoula Edel intervenait d'entrée de jeu avec autorité, histoire de rassurer sa défense et d'annoncer la couleur aux attaquants adverses. Le portier camerounais livrait une nouvelle partie de qualité

Déjà privé d'Hoarau blessé, Paris perdait Erding à la demi-heure de jeu. L'ancien Sochalien souffrirait d'une entorse du genou gauche. Sans ses deux artilleurs en chef, le PSG perd une grande partie de son efficacité devant le but et la suite de la rencontre ne ferait que souligner ce problème. Revenus dans le jeu, les hommes d'Antoine Kombouaré péchaient dans le dernier geste alors que les occasions d'égaliser étaient nombreuses. Tout d'abord par l'intermédiaire de Jean-Eudes Maurice, entré à la place d'Erding et qui, sur son premier ballon, faisait courir un frisson dans Chaban-Delmas. Il fallait que Carrasso dévie le ballon de l'intérieur du pied pour éviter un retour au score (37e). L'équipe de la capitale poussait, faisant reculer des Marine et Blanc incapables de retrouver leur jeu.

C'est sans doute ce qui fera beaucoup parler Laurent Blanc après le match. Son groupe s'est petit à petit délité et Bordeaux reculant sur le terrain, à l'image d'un Plasil dans tous les coups en première période et discret en seconde. Si Gouffran tenta beaucoup, Chamakh resta dans l'ombre. Kombouaré recadrait également sa défense à la pause qui gérait bien mieux le couloir gauche bordelais et dominait les débats. Les locaux moins en vue et en verve, le match perdait également en qualité. Trop maladroits, Makelele et les siens voyaient ses multiples occasions stoppées par Carrasso. Sessegnon, Luyindula ou Maurice tentaient leur chance de loin, mais bien trop souvent hors cadre. Bordeaux n'était guère plus efficace et Gourcuff manquait une occasion toute faite face au but, plus surpris qu'autre chose d'hériter du ballon (78e) après une reprise au ras du montant de Jussiê (76e) et avant un sauvetage d'Edel dans les pieds du Brésilien (86e).

Avec le résultat, mais sans vraiment la manière ni le contenu, l'essentiel était acquis pour les Girondins. Grâce à son 9e but de la tête de la saison, record en L1, Bordeaux conserve son fauteuil de leader et renoue avec le succès à Chaban-Delmas en championnat, après la déconvenue face à Valenciennes (0-1). Coup d'arrêt en revanche pour Paris après deux succès de rang. Le PSG rétrograde au 9e rang.

"Ca fait plaisir de retrouver le terrain et de ne pas avoir ressenti de douleurs à mon adducteur; de continuer cette série que l'on a envie de continuer le plus loin possible. Après, une très bonne première période, durant laquelle on a eu la plupart du temps le ballon, on a bien maîtrisé notre sujet, bien joué dans les intervalles, avec du mouvement, de la disponibilité, peu de déchets techniques et on les a mis en danger assez régulièrement même si en contre, ils étaient parfois menaçants. Ensuite, en seconde période, je ne sais pas si inconsciemment, on veut peut-être gérer, on a reculé d'un cran et on s'est un petit peu désorganisé et eux ont trouvé de l'espace entre nos lignes et ont bien joué au foot. Ils ont eu des situations chaudes mais dans l'ensemble, on a fait un bon match et avec un peu de réussite, on aurait pu en marquer d'autres même si eux aussi ont eu des occasions importantes. Il faut tirer les enseignements de ce soir: on est content d'avoir gagné mais défensivement, on doit être plus attentif, même lorsque l'on a le ballon, penser à une éventuelle perte de balle pour ne pas être déséquilibré lorsque l'on perd le ballon. Même si on n'a pas pris de but depuis trois matches, on peut encore progresser et éviter de concéder des occasions".