Bordeaux reprend son bien

NANCY - BORDEAUX : 0-3
Buts : Fernando (25e), Wendel (61e), Gouffran (75e).

A ceux qui doutaient de leur capacité à enchaîner les prestations de haut vol, les Girondins ont envoyé un signal fort. Une mise au point aux allures de démonstration. Impressionnant de maîtrise mercredi, face à la Juventus Turin (2-0), Bordeaux l'a été tout autant dimanche, à Nancy (3-0). Leader incontesté de sa poule en Ligue des champions, l'équipe de Laurent Blanc règne de nouveau sur la L1. Elle a repris son fauteuil de leader, abandonné l'espace d'une semaine à l'AJ Auxerre. Elle a surtout balayé une série de trois revers consécutifs à l'extérieur, mis un terme à une décennie de disette en terre lorraine. Et enrayé une mauvaise habitude : celle qui voyait les joueurs au Scapulaire perdre systématiquement dans la foulée d'une victoire européenne.

Cette fois, Bordeaux n'est donc pas retombé dans les travers entrevus à Saint-Etienne (3-1), le 3 octobre, ou à Lille (2-0), le 8 novembre. A Geoffroy-Guichard comme au Stadium Nord, la logique du turnover s'imposait. Au lieu d'économiser les organismes, elle avait précipité la chute des Girondins. C'est en reconduisant le 4-2-3-1 et le même onze de départ, si convaincants en C1, qu'ils ont engrangé leur premier succès loin de leurs bases depuis le 19 septembre, à Boulogne-sur-Mer (0-2).

La performance est d'autant plus probante qu'elle a été acquise sans Yoann Gourcuff. On a toujours tendance à lier le rendement de Bordeaux à celui de son stratège. Même sans son chef d'orchestre, la partition girondine est réglée comme du papier à musique. Une valse en trois temps, écrite à l'encre de la maîtrise, de la solidité et du réalisme. Inquiétés par une tête à bout portant d'Issiar Dia dès la 8e minute, les Marine et Blanc ont d'abord fait le dos rond. Ils ont ensuite marqué sur leur seule véritable occasion, au terme d'un mouvement d'école, initié par Yoann Gouffran côté droit et conclu magistralement par un tir imparable de Fernando (1-0, 25e).

Totalement amorphe avant la pause, Wendel s'est joué de l'arrière-garde nancéienne à l'heure de jeu (2-0, 61e). Avant que Gouffran et le poteau droit de Bracigliano ne donnent à la victoire bordelaise un air de promenade. Sous le déluge de Marcel-Picot, Nancy a donc une nouvelle fois pris l'eau. Toujours engluée à la seizième place, l'équipe de Pablo Correa avait déjà coulé face à Marseille (3-0), le 17 octobre. L'impression collective laissée par les Girondins est autrement plus marquante. Elle est accentuée par une donnée non négligeable : jusqu'en mars, Bordeaux peut se consacrer pleinement au Championnat. Autrement dit, pendant quatre mois, le patron de la L1 va pouvoir remettre de l'ordre dans ses priorités. Pour les prétendants à sa succession, c'est une bien triste nouvelle.

"Nous nous étions beaucoup parlés avant le match, nous voulions rester sur notre lancée de la victoire sur la Juventus de Turin pour montrer que nous revenions aussi en championnat. Nous avions tous les ingrédients, nous étions très motivés et avions à coeur de faire un match plein pour montrer que nous pouvions prendre des points à l'extérieur en championnat. C'est le premier match plein que nous réalisons à l'extérieur en championnat. Sur nos précédentes rencontres, il manquait beaucoup de choses, il y avait de la fatigue physique, nous commettions trop d'erreurs. Là, nous avons rectifié le tir en n'en commettant qu'un minimum. Trois buts sur trois actions de jeu, pour nous, ce n'est que du positif. Etre qualifiés en Ligue des champions nous a ôté une charge psychologique. Nous pouvons nous concentrer sur le championnat."