Un plaisir contrasté

La Ligue 1 tient son nirvana. Ce match dont on parlera encore dans 10 ans et qui laissera les plus nostalgiques dans leurs souvenirs d'un soir magique au stade Gerland. La rencontre OL-OM aura accouché d'un match de très haut niveau où le spectacle aura été omniprésent avec le dénouement que l'on connaît. Evidemment, l'impression d'un match de rêve fut amplifiée par l'affiche initiale opposant les deux Olympiques, candidats au titre de champion.

Dans un championnat souvent décrié, parfois galvaudé par certaines critiques faciles, l'éclair d'un dimanche soir aura modifié la vision souvent trompeuse d'un football sur le déclin. La valeur d'un championnat vaut souvent par ses têtes d'affiche et par le spectacle engendré par ses grands noms. Entre Lyon et Marseille, le casting ne manquait pas de classe et de saveur.

Frédéric Thiriez peut se retrousser les moustaches et saliver devant le spectacle proposé, "son" championnat a donné la plus belle image qui soit. Tout le monde applaudit des deux mains au lendemain de ce spectacle sauf finalement les techniciens des deux camps. Claude Puel comme Didier Deschamps ont finalement peu apprécié la tournure des événements et l'impression laissée malgré l'accumulation d'évènements.

"Nous avons fait une belle publicité au football mais je me positionne en tant qu'entraîneur et je vois que nous avons concédé le nul alors que les trois points nous tendaient les bras. Même si nous revenons à un point de Bordeaux, c'est l'OM qui fait la bonne opération", avançait Claude Puel. Un son de cloche proche de celui de l'entraîneur marseillais : "Je pense que les spectateurs et les téléspectateurs se sont régalés. En tant qu'entraîneur, je n'ai apprécié qu'une partie : le fait que mon équipe ait marqué cinq buts (sourires). Pour le reste, et au-delà de la qualité de l'adversaire, je trouve que nous avons fait preuve de passivité sur quelques buts."

La mine marquée des deux gardiens de la soirée témoignait aussi de cette impression contrastée. Le spectacle n'a réellement pas été du goût de tout le monde. Hugo Lloris, tête rentrée dans les épaules, a ainsi refusé de s'exprimer alors que Steve Mandanda semblait lui-aussi groggy par cette soirée étonnante. "Sans erreur, il n'y a pas de but. C'est une logique implacable. Alors disons que sur ce match, il y a plus d'erreurs qu'à l'accoutumée", insiste DD.

Si Lyon et Marseille n'ont pas fait une bonne affaire au classement, ils auront redoré le blason d'un championnat souvent montré du doigt. Un vent de folie à double facette qui marquera la saison en cours. Au grand désespoir de Deschamps et Puel qui auront bien le temps durant la trêve internationale de plancher sur leurs problèmes défensifs récurrents.