Gourcuff file à Lyon

Jean-Michel Aulas peut avoir le sourire. Depuis le début de l'été, le président de l'OL a joué avec les médias au sujet de Yoann Gourcuff. Il rêvait de l'attirer. Et ne s'en cachait pas. "Gourcuff, c'est le joueur idéal", avait-il lancé il y a encore quelques jours dans L'Equipe. Mais sachant qu'il marchait sur des oeufs avec les dirigeants bordelais qui ne voulaient pas renforcer un concurrent direct,  le patron des Gones se montrait très sceptique sur l'éventualité du transfert. Six jours après sa sortie dans L'Equipe, il a gagné sa bataille de l'été. Les deux clubs ont trouvé lundi soir un accord pour le transfert de l'international français, qui signera un contrat "longue durée après avoir passé une visite médicale", précise l'OL. 

Le montant du transfert est de 22 millions d'euros et l'OL "réglera la somme en trois échéances d'ici au 31 décembre 2012," explique également le communiqué de l'OL. En cas de revente, les Girondins auront aussi "un montant complémentaire d'un maximum de 4,5 millions". Si Aulas est sûrement aux anges, Claude Puel ne doit pas être en reste. Avec cette deuxième signature de l'été après celle de Jimmy Briand, il tient son milieu de terrain offensif, capable d'apporter la touche technique désirée, et le tireur de coup franc recherché. Sur le papier, son équipe prend d'ailleurs une autre dimension avec l'arrivée du meneur de jeu de l'équipe de France, qui devra fournir en caviars Lisandro Lopez, Bafe Gomis et compagnie. Voilà qui promet.

Au jeu des gagnants, Yoann Gourcuff n'est pas en reste. En signant à Lyon, le Breton, qui avait fait part de son envie de départ samedi à Jean-Louis Triaud et avait commencé le match remporté face au PSG sur le banc dimanche (1-2), va pouvoir retrouver la Ligue des Champions. Une compétition qui lui tient à coeur. Jérémy Toulalan et Hugo Lloris, deux joueurs avec qui il entretient de bons rapports chez les Bleus, devraient en plus l'aider à s'acclimater le plus vite possible chez les Rhodaniens. En fait, dans l'histoire, Bordeaux semble être le perdant du jour.

Certes, les Girondins récupèrent un belle somme. Les 22 millions sont proches des 26.5 de la clause libératoire du Breton, qui se terminait le 31 juillet dernier.  "Ce transfert se fera dans la préservation des intérêts du club de Bordeaux, en plein accord avec l’entraîneur et le staff technique, et conformément aux engagements contractuels pris avec le joueur", rappelle le club aquitain dans son communiqué. Mais  après Marouane Chamakh, le champion de France 2009 perd à nouveau l'un de ses joueurs cadres des dernières saisons. Celui qui permettait de tout changer comme aimait le rappeler Laurent Blanc. "C'est un grand joueur. Ce serait dommage pour Bordeaux qu'il parte. Ce serait encore un bon joueur en moins. Et on a besoin de bons joueurs", avait avoué Alou Diarra dimanche soir. Le capitaine girondin n'a pas été entendu. Pour compenser l’effet négatif de ce départ, Jean Tigana, qui devra repenser son collectif, et ses dirigeants vont devoir s'activer pour trouver des renforts, capables d’aider les Aquitains dans leur quête de rédemption. Lundi matin, les noms de Yohan Cabaye et Julien Féret étaient évoqués par L'Equipe. Le mercato se terminant le 31 aout, ils n’ont plus que quelques jours pour agir .