Lens ne s'alarme pas

Depuis le coup d'envoi de la saison, Lens n'a remporté qu'une seule rencontre. Et encore, c'était contre Arles-Avignon (0-1). A part ça, rien ou presque. Le RCL affiche deux nuls et trois défaites en Ligue 1. Après un nouveau revers en Coupe de la Ligue à Monaco (1-0), la crise couve dans le Nord. Un autre faux-pas face au PSG pourrait y plonger le club pour de bon."Peut-être, avoue à peine Jean-Guy Wallemme. Mais je me concentre avant tout pour essayer de gagner ce match. On fera le bilan après". Pour l'heure, le bilan n'est pas brillant : avec cinq points, les Lensois sont dans la peau d'un relégable à la 18e place. Bien sûr, "la priorité, c'est le championnat", comme l'a rappelé l'entraîneur. Mais une victoire sur le Rocher aurait peut-être été le meilleur remède aux maux des Sang et Or. "On n'a pas été en vacances à Monaco car la meilleure des choses aurait été la qualification", sait Wallemme.

La crise, on n'ose pourtant pas encore en parler dans l'Artois. A l'image de Sébastien Roudet. "Au nombre de points, on n’est pas décroché. En cas de victoire dimanche, on pourrait d’ailleurs revenir dans le peloton. Il n’y a pas de crise", affirme-t-il. Un discours qui n'est pas vraiment en adéquation avec celui de son entraîneur qui regrette de son côté une "carence" au niveau comptable. Le décalage illustre tout le paradoxe lensois. Alors que les résultats les fuient, les Nordistes n'ont pas le sentiment de faire de mauvais matches. Au contraire. "On fait du mieux possible au quotidien et on apprend pendant les matches. Mais pour l'instant, on ne progresse pas (au classement)", constate ainsi Wallemme. Preuve que tout n'est pas si mauvais, Lens a marqué lors de chacune des 6 premières journées cette saison. Seul Marseille peut en dire autant. Néanmoins, les 7 buts des Sang et Or ont tous été inscrits dans la dernière demi-heure de jeu.

Car les Lensois ont pris la fâcheuse habitude de se placer dans l'obligation de réagir. "On a toujours été mené au score. On bouffe de l'énergie", rappelle Wallemme. Ce dernier avance une explication : le manque d'efficacité. "On a l'impression que les matches se répètent. On n'arrive pas à tuer l'adversaire. Et dès qu'on est un peu moins bien, on le paye cash", avance l'entraîneur. Roudet met en avant une autre raison : "On perd d’abord parce que l’on commet des erreurs de notre côté, quelles soient individuelles ou collectives. Depuis le début, c’est à tour de rôle". Le milieu lensois le sait pour s'être fait expulser contre Lille. Il y a aussi ce penalty provoqué par Marco Ramos ou les ratés de Vedran Runje. Roudet va même plus loin. "Sans prétention, depuis le début de la saison je n’ai pas vu une seule équipe meilleure que nous sur le terrain, même lorsque l’on a perdu 3-1 contre Saint-Etienne ou 4-1 contre Lille, affirme-t-il. Nous perdons nos matches nous-mêmes".

Toute la semaine, les Artésiens se sont attachés à s'enlever toute pression. Une première victoire à domicile ferait forcement du bien. Mais, à les entendre, ça n'est pas face au PSG qu'il sera important de prendre des points cette saison. "Le maintien passera par un bon parcours à domicile. Mais Paris, c’est aussi un match de gala, estime Roudet. Pour nous l’important sera surtout de gagner nos matches face à des équipes comme Brest, Valenciennes, Arles, Lorient ou Nice. Paris, Lyon ou Bordeaux, si on gagne, ce sera la cerise sur le gâteau." Pourtant, dans sa situation, Lens ne peut pas faire la fine bouche. D'autant plus qu'il lutte pour son maintien depuis son retour parmi l'élite. "On a déjà vécu deux saisons difficiles. C'est usant. Et cela explique peut-être des attitudes et des comportements excessifs", avance Wallemme au sujet des nombreux cartons récoltés par ses joueurs.

Malgré une possible usure psychologique, les Sang et Or ne baissent pas les bras. Au contraire. Jean-Guy Wallemme croit en des jours meilleurs. Son équipe est dans le vrai, la roue finira donc bien par tourner. "Je suis quelqu'un d'optimiste et confiant dans le travail, espère-t-il. Le groupe a encore envie de progresser, d'être ensemble et de s'identifier à un projet. Sinon, on ne serait pas revenu à Valenciennes (1-1) après la claque de Lille (4-1)." L'entraîneur livre ses recettes pour remonter la pente : "Cette équipe doit progresser essentiellement dans l'attitude et le comportement. On doit gommer notre fragilité mentale et avoir plus de maîtrise." Hors de question toutefois de privilégier les résultats au détriment du jeu. "C'est par le jeu qu'on arrive à faire quelque chose, reste-t-il convaincu. Le championnat va être serré, les points vont être plus que comptés. Ce n'est pas pour autant qu'il faut sacrifier le jeu." Après une nouvelle défaite face au PSG, le discours des Lensois aurait cette fois du mal à survivre...