"Si on pense à la L2..."

Deuxième partie de l'entretien que nous a accordé Vedran Runje, le gardien du RC Lens. Il se projette sur la réception de Nice, ce soir, sur l'avenir du Racing, un club qu'il a rejoint il y a trois ans alors qu'il pouvait jouer la C1 avec le Besiktas. "J'assume..."

Vedran Runje

Crédit: AFP

VEDRAN RUNJE, après le nul face à Rennes, est-ce qu'on peut vous imaginer plus entreprenants face à Nice ?
V.R. : Il ne faut pas s'enflammer. Il faut y aller doucement. Il faut d'abord faire le boulot que nous demande le coach. Après, s'il y a un coup de génie ou si quelqu'un fait la différence, oui. Mais il ne faut pas se dire : on a fait match nul contre Rennes, maintenant on va se retrousser les manches et gagner contre Nice. Nice vient aussi de battre Saint-Etienne... Il n'y pas de risque inutile à prendre.
Pouvez-vous imaginer Lens en Ligue 2 ?
V.R. : Je ne veux même pas y penser. On verra en fin de saison mais je pense qu'on ne sera pas là. C'est le début du championnat. Si on pense déjà à ça, c'est fini. La moindre des choses, c'est d'être positif dans les têtes. Même si on sait qu'il y a un risque... Mais regardez Saint-Etienne. L'année dernière, ils voulaient casser le stade. Cette année, ils pensent qu'ils peuvent être champions. Je leur souhaite mais, dans le football, ça va vite. Tout dépend de nous. On est sur le terrain, on est acteurs.
Malgré tout, le discours du coach passe toujours ?
V.R. : Bien sûr, ça passe. Encore une fois, il faut d'abord se regarder dans le miroir avant de faire des reproches à quelqu'un d'autre. Le discours du coach passe toujours. Après, une Fiat 500 n'ira jamais à 300 Km/h. C'est comme ça, c'est la réalité. Je pourrais dire qu'on est Barcelone mais on ne l'est pas. Pour le moment, on ne peut pas se mettre au même niveau que Lyon ou Marseille. Chez nous, il y a beaucoup de joueurs qui ont beaucoup de qualités pour le futur. Nous, les vieux, on fait ce qu'on peut. On se donne un peu. Il faut passer cette année. Ensuite, l'année prochaine, il faudra peut-être compter sur les jeunes pour grandir.
On vous a parfois reproché d'être critique alors vous n'étiez vous-même pas irréprochable. Comment jugez-vous vos performances ?
V.R. : Cela aurait pu être mieux. En début de saison, j'ai eu des problèmes de blessures. Je n'étais pas à mon niveau. Un gardien qui prend beaucoup de buts, je ne peux pas dire que c'est la faute de quelqu'un d'autre. Je prends toujours sur moi. Je vois que beaucoup de monde me met des choses sur le dos. Mais, en trois ans ici, j'ai peut-être été dans la meilleure forme de ma carrière. Vous pouvez toujours compter sur moi. Aujourd'hui, ça va mieux mais je ne faisais pas la différence en début de saison. Cela dit, je ne souviens pas avoir pris un but gag. Je regarde souvent du côté de l'équipe nationale. Pourquoi ça ne marche pas à Lens et ça marche de l'autre côté ? Forcement, on n'a pas la même voiture... En équipe nationale, si tu fais deux ou trois arrêts, ton équipe marque et tu es récompensé. Mais ça va s'arranger.
Vous n'êtes pas seul sur le terrain...
V.R. : Si ça fait avancer le groupe, je prends sur moi. Il n'y a pas de problème. Je ne veux pas fuir mes responsabilités. Jamais. S'il faut faire quelque chose de plus, je le ferai. Mais, quand je suis sur le terrain, personne ne peut me reprocher de ne pas être à fond. Il y a des ballons que j'arrête, il y a des ballons qui passent, mais je suis toujours à 100 %. Après, je ne peux pas courir plus vite qu'Usain Bolt. Je fais les choses que je peux faire.
C'est votre quatrième année à Lens. Vous n'imaginiez sans doute pas vivre tout ça lors de votre arrivée...
V.R. : Non. J'ai quitté un club (le Besiktas, ndlr) qui avait gagné la Coupe, la Super Coupe et qui avait terminé à la deuxième place en championnat, donc on était qualifié pour la Ligue des Champions. Je l'ai quitté pour venir ici car il y avait un projet. Est arrivé ce qui est arrivé... J'assume, pas de problème. C'est mon choix. Peut-être qu'il y avait de meilleurs choix à faire mais je suis à Lens et je défends encore le maillot de Lens jusqu'à la fin de mon contrat. C'est mon club. Il ne faut jamais abandonner. Dans les moments difficiles, on voit les vrais mecs.
Vous auriez pu partir...
V.R. : J'aurais déjà pu rester au Besiktas. Disputer la Ligue des Champions, c'était déjà pas mal. Sinon, il y avait quelques clubs. Mais même au début de cette année, j'ai eu quelques propositions, notamment à l'étranger. Mais je me disais : Lens est un grand club, il mérite mieux. Mais je ne regrette pas mon choix.
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