Ancelotti pense au futur

Quand il a accordé cette semaine un entretien à l'agence américain Associated Press, Montpellier n'avait pas encore gagné à Toulouse (0-1). Mais le PSG avait déjà abandonné, à Auxerre (1-1), dix jours plus tôt, une opportunité formidable de reprendre la main dans la course au titre. Et cet acte manqué est tangible dans les propos de Carlo Ancelotti, dont l'équipe a cinq points de retard au moment de se rendre à Lille, dimanche (20h45). "Gagner le championnat est devenu notre but puisque l'équipe a longtemps été en tête du classement, souffle l'Italien. Mais si nous terminons deuxièmes, cela ne change rien pour le futur. Cette année n'est pas facile car l'équipe a changé énormément de choses, notamment de joueurs. Je ne pense pas que la pression que mes joueurs ont sur les épaules soit différente de celle des Montpelliérains."

Ancelotti, s'adressant en anglais à cette agence internationale, martèle, comme Leonardo, que le PSG travaille moins en ce moment pour conquérir son premier titre de champion depuis 1994, que pour devenir à moyen terme un grand d'Europe. "Etre compétitif sur le plan européen, c'est notre but et ce ne sera pas facile. Les favoris de la Ligue des champions, Barcelone et le Real Madrid, regarderont la finale à la télévision." Sans craindre la contradiction, Ancelotti souligne que la pression à Paris est "la même qu'à Chelsea", où son expérience a été arrêtée pour insuffisance de résultat, en précisant dans la foulée, sans la moindre aigreur : "Quand j'ai signé à Chelsea, il était très clair que si je ne parvenais pas à faire gagner l'équipe, il fallait que je parte. Cela n'a pas été une surprise d'avoir été obligé de le faire." Après un doublé Premier League - Cup en 2009, Ancelotti avait été démis le 22 mai 2010 pour avoir terminé deuxième à neuf points de Manchester United.

Déjà tourné vers le prochain marché des transferts, Ancelotti confirme sa volonté de recruter peu mais bien, avec l'arrivée de "trois ou quatre joueurs", possiblement un par ligne. "On doit progresser dans tous les secteurs : défense, milieu et attaque. Notre objectif est d'acheter trois ou quatre joueurs, avec les caractéristiques requises pour l'équipe : personnalité, qualité, caractère." Il annonce que Florent Malouda ne sera pas une cible. "Nous étions intéressés en janvier, mais je pense qu'en juin, nous serons sur une solution différente". Il n'a pas la même réserve quand son intervieweur lui demande s'il s'intéresse à Luis Suarez (Liverpool). "Suarez est un bon buteur, oui"... C'était avant que les noms de Kaka et Higuain resurgisse samedi suite à une initiative de Nasser el-Khelaïfi.

Petite nouveauté dans l'exposé de la politique générale parisienne, Ancelotti confirme qu'il est sensible aux difficultés du PSG à détecter et former les meilleurs jeunes de la région parisienne, souvent exilés dans d'autres centres de formation. "Beaucoup de bons joueurs français grandissent aux alentours de Paris, constate l'Italien. A l'avenir, il nous faudra former nos joueurs. Ce sera en quelque sorte l'étape suivante." L'étape suivante pour Ancelotti, âgé de 52 ans, ce pourrait être la Nazionale, où il avait débuté sa carrière d'entraîneur en qualité d'adjoint d'Arrigo Sacchi entre 1992 et 1995. Interrogé sur son intérêt pour le poste de sélectionneur, le Parisien répond par un franc "oui". "Entraîner en sélection, c'est un autre job et cela pourrait être une nouvelle expérience" confirme-t-il. Après avoir conquis la Ligue des champions...