Gignac au régime Benzema

L'OM a décidé de prendre le taureau par les cornes. Souvent montré du doigt, notamment par Didier Deschamps pour ses écarts alimentaires, ses prises de poids et son hygiène de vie la saison dernière, André-Pierre Gignac va passer la semaine en cure diététique à Merano. "On surveille particulièrement les masses graisseuses de nos joueurs", glissait Guy Stéphan lors de la préparation. Gignac était forcément dans l'oeil du cyclone. Ce séjour dans la célèbre station thermale italienne a donc été imposé à son attaquant par l’Olympique de Marseille. Gignac devrait profiter de cette semaine pour abattre un gros travail foncier assortie d'exercices de kinésithérapie pour terminer sa reprise après une opération des adducteurs.

Didier Deschamps, en juillet, avait clairement visé le problème sans toutefois explicitement incriminer Gignac : "Je ne vérifie pas les mini-bars. Je fais en sorte qu'il n'y ait rien dedans, hormis de l'eau. Il y a l'entraînement visible, que j'essaie d'optimiser, en quantité et en qualité. Et il y a l'entraînement invisible : le repos, l'alimentation, l'hydratation. Je ne vais pas aller chez eux pour voir s'ils mangent deux steaks, plutôt que des légumes et du poisson."

Le but de cette semaine est simple : Gignac doit apprendre à s'alimenter plus sainement. "Les objectifs du club et les siens sont concordants. Un objectif de poids a été fixé pour qu'il se libère physiquement. Tout a été fait d'un commun accord, en totale transparence. Cette cure correspond juste à l'évolution normale de sa phase de reprise et s'inscrit dans le protocole postopératoire", indique une source proche du dossier dans les colonnes de la Provence. Le club phocéen indiquant simplement que cette décision n'était pas une sanction.

Gignac, lui, a publié un communiqué ce lundi matin sur le site officiel de l'OM afin de tracer le même sillon que son club et ne mentionne jamais l'objectif initial : sa perte de poids. Tout va bien certes mais il semble tout de même que cette affaire met tout le monde mal à l'aise en dépit des communiqués : "Je mène une réflexion commune avec mon entraineur Didier Deschamps qui est très attentif à mon évolution. C'est donc sur ses conseils que je me rends dans un centre spécialisé en Italie. Mon entraineur peut compter sur mon implication", précise Gignac.

De toute façon, l'ancien Toulousain n'avait pas forcément le choix. Après une première saison très décevante dans les Bouches-du-Rhône (8 buts en Ligue 1), il sait qu'il doit suivre les préceptes de son club, lui qui promet faire "une grosse saison", qui prévoit de revenir dans trois semaines et s'inscrire dans la durée "jusqu'au nouveau stade" sous les couleurs olympiennes. Pour le moment, il est condamné au banc de touche face à la concurrence de Loïc Rémy et Jordan Ayew, plutôt performants en ce début de saison. La cure diététique à Merano a permis à Karim Benzema, délesté de sept kilos, de retrouver la confiance de Mourinho et de signer une intersaison prolifique en buts du côté de Madrid. Gignac sait ce qu'il lui reste à faire.