Il y a de la vie à l'OM

Et si l'OM était en train de revivre ? A Dijon, les Olympiens se sont imposés dans la douleur (2-3). Mais ils se sont imposés. Il y a quelques semaines, pas sûr qu'on aurait pu voir ça. "Ce qui a changé, c'est qu'on gagne, cet OM gagne", constate Souleymane Diawara qui veut croire que "ça commence à sourire".

A force de caractère, Marseille continue ainsi sa remontée et enchaîne une troisième victoire consécutive toutes compétitions confondues après Ajaccio (2-0), la semaine dernière, et Lens en Coupe de la Ligue (4-0), mardi. "C'est notre première semaine à trois victoires, avec deux en championnat, même si ce sont deux promus, savoure Didier Deschamps. Dijon a montré beaucoup de qualités. Ça fait du bien, pour la confiance des joueurs". Et l'entraîneur de reprendre son habituelle rengaine : "La meilleure vitamine, c'est la victoire". Cette fois, si tout ne fut pas parfait, ce premier succès de la saison à l'extérieur pourrait être un remède supplémentaire pour calmer un club au bord de la crise de nerfs il y a peu.

Ce succès à l'arraché valide le choix de Deschamps de poursuivre dans la voie du 4-4-2. Le technicien phocéen avait également laissé, sans doute dans l'optique de la Ligue des Champions, des cadres sur le banc (Lucho, Gignac, Valbuena ou encore Alou Diarra). Il avait opté pour le duo Rém- André Ayew en pointe, épaulé sur les côtés par deux électrons libres, Jordan Ayew et Amalfitano. La vivacité des frères Ayew, associée aux dribbles d'Amalfitano, a offert de multiples opportunités à un Loïc Rémy en pleine confiance (auteur samedi du but le plus rapide cette saison en L1 et son premier du pied en championnat, son 5e au total cette saison). "J’ai pris cette décision pour que ça bouge et que l’on soit plus présent. La présence de deux attaquants axiaux a permis de débloquer le match, d'avoir des un contre un. Il y a un risque de déséquilibre, mais je viens à Dijon avec l'envie de m'imposer, je ne pense pas qu'à défendre. C'était la bonne solution", assurait Didier Deschamps à l'issue de la rencontre.

Deschamps a peut-être davantage pris conscience de la qualité de son banc. A Dijon, il a constitué une arme fatale. Ce n'est qu'une vérité du moment, mais aujourd'hui, Lucho, qui n'a de nouveau pas joué une minute, et Diarra, rentré à une demi-heure de la fin, sont des remplaçants de grand luxe. Comme un symbole, c'est d'ailleurs de Diarra qu'est venue la libération sur un coup-franc de Valbuena à la 82e minute. "Il est en train de retrouver de bonnes sensations, avance Deschamps. Il a fait deux bonnes entrées dans les deux derniers matches. Quand ça ne va pas dans un grand club, certains sont plus montrés du doigt. On dit que j'en défends certains, Diarra, Lucho... Mais je les défends tous, c'est mon boulot". "Il a eu des problèmes physiques au dos, qui sont en train de se régler", explique encore l'entraîneur qui assure l'ancien Girondin "aura sa carte à jouer. Dans un nouveau système, il y aura de la concurrence".

Reste à savoir si Deschamps pourra s'appuyer sur ses bonnes bases face à un adversaire d'un autre calibre comme Arsenal, mardi à l'Emirates Stadium. Un adversaire qui vient en outre de gifler Chelsea (5-3). Comme Laurent Blanc, il considérait il y a peu le 4-4-2 comme quasiment mort pour le haut niveau. En seconde période, l'OM est repassé dans un 4-5-1 avec Loïc Rémy seul en pointe... quelques secondes avant l'égalisation de Dijon (2-2). "Il y a eu de bonnes choses en première mi-temps, et d'autres nettement moins satisfaisantes en seconde", reconnaît Mandanda.  "J'ai un groupe qui vit bien, il y a une dynamique qui se crée. Il y a beaucoup d'envie, d'implication de tout le monde. Je suis content qu'ils soient récompensés", veut pourtant retenir Deschamps qui sait que "mardi, ce sera une toute autre histoire, si j'en crois ce que j'ai vu cet après-midi. Mais la victoire appelle des victoires, et il vaut mieux aller à l'Emirates avec cette victoire". Un supplément de confiance ne sera en effet pas superflu.