Juste une mise au point

Toute la journée, les murs du centre Robert Louis-Dreyfus ont tremblé. Margarita, actionnaire majoritaire de l'OM depuis le décès de son mari, y a déjeuné avec les joueurs et le staff du club marseillais. Les nombreux journalistes massés devant les grilles du centre RLD ont bien cherché à savoir. A savoir si, comme elle l'avait suggéré dans les colonnes du Monde, Margarita Louis-Dreyfus comptait vendre l'OM. Pendant plusieurs heures, les murs sont restés muets. Et rien n'a filtré de cette entrevue. Jusqu'à ce qu'en fin d'après-midi, MLD brise le silence au micro d'OM TV. Officiellement, elle "n'a aucune envie de vendre". "J'aime l'OM et la ville de Marseille, a-t-elle assuré. J'espère rester ici encore très longtemps."

A l'écouter, Margarita Louis-Dreyfus n'était donc pas venue pour signifier son désengagement du club. Ni pour placer Didier Deschamps, "en qui sa confiance reste très forte", sur un siège éjectable. "On s'est battu pour qu'il reste, rappelle le président Vincent Labrune, qui accompagnait MLD. Avec lui, on a un plan sur le long terme. Ce ne sont pas neuf matches de Championnat qui peuvent tout remettre en cause. Didier Deschamps, il est impliqué dans 100% des titres de l'OM depuis vingt ans. Est-ce que ça lui donne un statut particulier ? Est-ce que ça lui donne parfois le droit à l'erreur ? Bien sûr."

Non. Si le tandem s'est déplacé jeudi, c'était pour tirer la sonnette d'alarme. Pour enrailler la spirale de mauvais résultats qui a emporté le champion de France 2010 depuis le début de saison. Pour recadrer les joueurs, avec des mots "durs". En substance, Margarita Louis-Dreyfus "leur a expliqué qu'on ne peut pas accepter les résultats comme ça. Ils l'ont peut-être oublié, mais jouer à Marseille, c'est une grande chance. J'espère qu'aujourd'hui, ils ont compris".

"Les principaux responsables, ce sont les joueurs, insiste Vincent Labrune. "On ne leur demande pas de faire des efforts pendant dix ans. Juste pendant dix matches. Qu'on revienne, qu'on prenne des points, qu'ils se battent comme des chiens pour que les supporters soient fiers d'eux. Et on fera un point à la trêve pour voir ce qu'on peut encore espérer." Car si l'OM, 13e de L1 avant de se rendre à Toulouse samedi, réalise "un début de saison indigne", il n'est pas trop tard pour "redresser la barre".

"L'idée, reprend Labrune, ce n'est pas de ressasser le passé. L'idée, c'est de regarder devant. On remet les compteurs à zéro. Il reste dix matches avant la trêve. C'est le moment de montrer ce qu'ils ont dans le ventre. Si on peut sauver quelque chose, si on veut encore jouer quelque chose en fin de saison, c'est maintenant que ça se passe." Là encore, les joueurs ont les cartes en mains. "Si certains ne sont pas motivés, n'y croient plus ou ont peur, j'espère qu'ils nous le diront vite. Dans ce cas, on trouvera des solutions. Mais à l'inverse, si on est tous sur la même longueur d'ondes, on ira au bout ensemble et on n'aura pas de regrets." Il est encore temps.