Eurosport
L'éternelle jeuensse
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Publié 31/07/2011 à 00:47 GMT+2
L1, LE CASTING (5/10). Le cinquième volet de notre série sur les forces en présence de la Ligue 1 nous conduit vers Toulouse et Rennes, respectivement 8e et 6e la saison dernière, honorables classements qui ne masquent pas une certaine timidité au momet d'assumer leur potentiel.
Victor Hugo Montano, Daniel Congré, 2011
Crédit: AFP
S'il n'y avait pas entre Rennes et Toulouse un vieux différend datant de 2007, lié à la qualification des seconds pour la Ligue des champions aux dépens des premiers, on dirait que les deux clubs sont quasiment des frères siamois dans notre Ligue 1 : même pari sur la formation et les jeunes, même volonté de bâtir un club représentant l'identité régionale, même incarnation d'une grande et dynamique agglomération, même type de présidence, à la fois discrète et ferme.
Les plus chagrins diront que l'un et l'autre ont aussi eu la même naïveté, en 2009, consistant à laisser échapper un trophée tout proche en perdant la Coupe de France contre Guingamp. Cet épisode montre qu'il manque un chaînon entre leur statut de potentiel très bon club de L1 et celui de club performant, capable de s'extraire de la masse. Souvent contestés pour l'excès de sécurité défensive qu'ils mettent dans leur approche, Rennes et Toulouse incarnent aussi une forme de timidité face à l'ambition.
Le Stade rennais, même en lice pour la Ligue des champions, ce qu'il fut longtemps la saison dernière, n'a encore jamais franchi le cap, trop tendre à l'heure de vérité. Toulouse, lui, n'annonce jamais rien d'autre qu'une place "entre la cinquième et la quinzième" et le projet d'un "club citoyen", même quand il réalise une saison remarquable (3e en 2007, 4e en 2009). Cette prudence est dictée par quelques exercices où le maintien s'est joué ric-rac, notamment à la dernière journée (2008). La conjoncture économique, qui rend le marché des transferts particulièrement calme ailleurs qu'à Paris, est pourtant un cadeau en or pour ces clubs auxquels on annonce un pillage chaque été vu la profusion de ses talents faits maison. Cela n'arrivera pas en 2011, année de sagesse économique. A Rennes et Toulouse d'en profiter.
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RENNES : SI LOIN, SI PROCHE
Où en est l'équipe : Rennes a perdu trois joueurs majeurs à l'intersaison : Douchez (PSG), J. Leroy (Evian-Thonon-Gaillard) et Marveaux (Newcastle). Le deuxième ayant été laissé libre et le troisième n'ayant quasiment pas joué, la perte sèche le plus nette à ce jour est celle de Douchez. Rennes a fait le pari de Costil (Sedan/L2) pour le remplacer. En signant Féret à la place de Leroy, le club breton a attiré l'un des meneurs les plus côtés de L1, tandis que l'arrivée du jeune international des moins de 20 ans, Mavinga, vient étoffer le contingent de défenseurs rennais. La concurrence sera encore rude au milieu de terrain où Doumbia, Tettey, Dalmat et Lemoine devront jouer des coudes aux côtés de M'Vila. L'arrivée du Burkinabé Pitroïpa renforce un secteur offensif où Boukari, Montano, Brahimi, Kembo-Ekoko et Verhoek sont encore là.
Ce qui devrait bouger : Pas grand chose au rayon des arrivées, même si Antonetti demande encore un attaquant "subtil et technique" qu'il qualifie lui-même d'oiseau rare. Mais le dernier mois de mercato est toujours long pour un club formateur comme Rennes, et des assauts de bonnes écuries pour Mangane, M'Vila voire Brahimi ne sont pas à exclure.
La stat-clé : 54,3%, comme la part d'arrêts du gardien dans les tirs cadrés subis. Nicolas Douchez était le principal responsable de cette stat, faisant du Stade rennais le numéro un à ce classement. Le challenge proposé à Benoît Costil est énorme. Il devra s'appuyer sur un édifice défensif exceptionnellement stable (Danzé, Mangane, Kana-Biyik, Theophile-Catherine).
En un mot : "Je vais attendre un peu plus de la part des jeunes. Je pense que nous serons plus compétitifs que l’an passée si nous sommes plus souvent au complet." (Frédéric Antonetti, entraîneur)
Premier match : Dimanche 7 août (17h00), à Dijon.
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TOULOUSE : QUALITÉ INDIVIDUELLE EN HAUSSE
Où en est l'équipe : En 4-1-4-1 bien sûr, l'organisation intangible du TFC. Du onze de départ de l'an passé, seuls Valverde (laissé libre), Gunino (retour de prêt) et surtout Cetto (en fin de contrat) sont partis. Les pénibles expériences offensives de Tafer, Santander et Larsen ont été abrégées, et Casanova peut s'appuyer sur un marché conforme à ses souhaits pour construire: Rémy Riou pour remplacer Valverde, Abdennour pour suppléer Cetto, Ninkov à la place de Gunino, Bulut et Rivière pour donner des couleurs à son domaine offensif. Un vrai bémol : les nombreuses blessures qui émaillent la préparation (Ninkov, Rivière, Didot, E. Capoue...).
Ce qui devrait bouger : "On est complet", résume Alain Casanova, qui omet simplement deux choses : le latéral droit de Grenoble Hamadi Ayari a été mis à l'essai. Par ailleurs, le TFC compte dans ses rangs plusieurs vedettes potentielles de la fin du marché : Moussa Sissoko, Franck Tabanou et Etienne Capoue, pour se contenter de trois noms. Toulouse s'abrite derrière la légendaire intransigeance d'Olivier Sadran pour penser que tout ira bien.
La stat-clé : 36 buts encaissés, qui ont fait de Toulouse la deuxième défense de L1 la saison dernière. Ce fut la clef de sa huitième place. Mais avec 38 buts marqués, par manque flagrant de qualité individuelle, le TFC n'a jamais émergé une fois l'automne passé. Trouvera-t-il l'équilibre ?
En un mot : "Il y a beaucoup de travail à faire sur le plan du jeu et le plaisir que l'on donne aux spectateurs qui viennent au Stadium" (Olivier Sadran, président).
Premier match : Samedi 6 août (21h00), à Ajaccio.
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