Lille se sent "maudit"

Lille et les débuts de saison n'ont jamais filé le parfait amour. Souvent coupable de faux-départ, le LOSC a cumulé les courses à handicap depuis plusieurs années déjà. En 2009-10, déjà, après 7 journées, les Dogues n'avaient que six points au compteur. Voilà qui vire au syndrome. Cette saison, Lille a un point de plus. Le problème c'est que l'on attend beaucoup plus d'une formation qui s'inscrivait en début de saison comme le principal adversaire de Paris dans la course au titre. Parce que Lille est le club le plus régulier depuis trois saisons et qu'il est l'un des rares à avoir sorti le chéquier cet été. Or, le revers concédé vendredi à Rennes pourrait bien reléguer les hommes de Rudi Garcia à 8 points de Paris et même 14 de l'OM (!).

"On est dans le dur, on est en difficulté en ce moment", s'alarme Mathieu Débuchy. "Il faut être solidaire, travailler. On aimerait être plus haut au classement mais il y a des choses à rectifier d'abord. On est en position très délicate. On doit réagir très rapidement." La défaite face à Rennes révèle les faiblesses nordistes du moment : manque de justesse, de précision et de réussite dans les deux surfaces, cadres qui manquent de régularité à l'image de Landreau fautif sur les deux buts bretons et manque de jus dnas les dernières minutes. Les Lillois, eux, préfèrent s'attarder sur le scénario d'un match au cours duquel rien ne leur a souri. Après avoir dominé les débats face à Lyon ou le BATE Borisov et avoir fait jeu égal avec Rennes, Lille n'a ramené qu'un point sur neuf possibles en L1 et en C1.

Rudi Garcia a du mal à avaler : "On a l'impression qu'en ce moment on est maudit, la réussite nous fuit", peste-t-il." On frappe le poteau en première mi-temps et la barre en deuxième, deux occasions qui auraient pu nous mettre devant ou nous permettre de revenir, alors que Rennes a deux occasions et marque. Il faut faire le dos rond. " "Les Bretons n’ont pas été meilleurs que nous, si ce n’est dans les zones de finition", diagnostique Benoît Pedretti. "La manière dont nous perdons ce soir n’est pas inquiétante, selon moi. Nous sommes dans le vrai."

Dans le vrai peut-être mais "en déficit de points", rappelle Rudi Garcia. L'inefficacité des attaquants l'explique en partie : Kalou, Roux et De Melo ne pèsent qu'un seul en Ligue 1 cette saison. Forcément le départ d'Hazard, 20 buts et 15 passes décisives  la saison dernière, pèse lourd en ce début de saison. Mais Garcia le répète, son équipe est "en transition" et doit encore intégrer les Martin, Kalou et autres Mendes dans son organisation collective. "Depuis trois saisons, nous étions dans une dynamique positive. Là, c’est plus difficile, mais il ne faut pas lâcher", prévient Florent Balmont.

La blessure de Rio Mavuba, l'un de ceux qui tenait son rang depuis le début de saison, noircit un peu plus le tableau. Le milieu, touché au ménisque gauche, a confié à l'Equipe qu'il pourrait être tenu éloigner des terrains de six à huit semaines. C'est sans son capitaine que Lille se rendra à Valence mardi en Ligue des Champions. Un énorme défi mais également une occasion rêvée d'enfin lancer sa saison.