Les héros étaient fatigués

Après la raclée infligée au PSG (3-0) et l'exploit de Dortmund (2-3), on attendait de voir si l'OM était revenu à son meilleur niveau. Didier Deschamps avait demandé aux siens de remporter les trois matches de championnat avant la trêve. Quoi de mieux qu'un choc contre le grand rival d'antan, Bordeaux, pour confirmer son retour au premier plan? Mais voilà, Marseille avait sans doute laissé beaucoup de force en Allemagne et n'a jamais réussi à trouver la faille dans la défense girondine venue serrer les rangs pour repartir avec un point, voire plus sur un coup de pouce du destin.

Car samedi, au Vélodrome, les hommes de Francis Gillot pouvaient logiquement prétendre à un petit quelque chose après avoir signé deux succès de rang à l'extérieur. Le monopole du ballon laissé cordialement à leurs hôtes (60% pour l'OM à la pause), les Girondins ont fait bloc, coupant impeccablement les liaisons des milieux vers un Loïc Rémy isolé, qui n'a touché qu'une quinzaine de ballons en 45 minutes.

Didier Deschamps avait choisi de titulariser Mathieu Valbuena, héros de la qualification, pour apporter du peps à l'attaque. Placé dans l'axe derrière Rémy, le lutin phocéen a eu le mérite d'essayer, de balayer le terrain de la gauche vers la droite, mais sans jamais réussir à faire la différence. Comme son équipe, il a manqué de réalisme dans le dernier geste. Marseille a tiré 15 fois au but pour seulement deux tirs cadrés. Une maladresse qui ne pardonne pas face à une défense bien en place.

Et Bordeaux dans tout ça? Les Girondins sont passés tout près du hold-up. A la pause, le seul tir cadré était à mettre à leur actif (Bellion, 7e) alors qu'ils n'avaient frappé au but... qu'une seule fois ! Le sang frais injecté par Gillot aurait pu être bien plus payant que les changements de Deschamps. Jussiê se mettait au diapason du match en vendangeant deux opportunités en or (69e, 81e). En fin de match, la plus belle occasion d'arracher la victoire était pour Modeste, à peine entré en jeu. Mais un double arrêt de Steve Mandanda, son seul à effectuer en 90 minutes, évitait la déconvenue pour des héros visiblement bien fatigués (86e). Un score nul et vierge qui reflète un choc sans grand relief, où aucune des deux équipes ne pouvait aspirer à mieux. Pour les Olympiens, ce coup d'arrêt est malvenu: il les laisse à quatre longueurs du trio Lyon-Rennes-Toulouse. Bordeaux reste coincé en milieu de tableau.