Les vérités de Nicollin

Montpellier est prêt. Paré à affronter son troisième exercice consécutif parmi l'élite. Le transfert de Vitorino Hilton a bouclé le mercato du MHSC. Même si cet ultime mouvement relève davantage de la coquetterie pour Louis Nicollin : "Ils ont voulu prendre Hilton, tant mieux. Ça fait un gars de plus. Bon, on avait des jeunes qui étaient pas mal. Il va les encadrer, c'est bien." Numériquement, Hilton prend tout de même la place d'Emir Spahic poussé vers la sortie. Il reste la recrue phare d'un mercato franchement timide (Bedimo et Tinhan) mais Nicollin assume :"On ne va pas s'en mettre tout le tour du ventre. On ne veut plus personne."

Pourtant Montpellier, deuxième plus mauvaise attaque de L1 l'an passé, aurait pu chercher à densifier son secteur offensif. "Ce n'est pas la peine. Vous voulez qu'on recrute qui ? Trezeguet ? C'est un très gentil garçon. (Ironique) On se bat, il y a huit clubs dessus non ? Appelons un chat un chat. Il ne viendra pas à Montpellier, c'est sûr. Il n'est peut-être pas fini mais bon... Il n'intéresse personne en Ligue 1. Il est gourmand, moi ça ne me dit rien", indique Nicollin avec son franc parler habituel. L'effectif du MHSC sied à son président qui veut mettre l'accent sur sa jeunesse triomphante lauréate de la Coupe Gambardella en 2009. Une orientation qui pourrait répondre aux exigences économiques et aux finances serrées de Montpellier : "C'est logique, c'est dans notre programme. Ça ne répond à aucune exigence, on n'est pas malheureux, on n'est pas pauvre", rectifie le président.

Nicollin n'a toujours pas digéré la fin de saison dernière achevée à la 14e place, à trois points du premier relégable, malgré une première partie de saison convaincante. La défaite en finale Coupe de la Ligue a fait mal à ses troupes : "Jusqu'à la finale de la Coupe, tout allait bien. Ensuite, ce n'était plus la même équipe. On aurait pu être septième assez facilement." L'objectif désormais ? "Finir dans les dix premiers, si possible septième pour rattraper cette connerie de 14e place l'an passé." Même si l'expérience de l'an passé lui a rappelé qu'un club n'est jamais à l'abri d'une mauvaise surprise : "Personne n'est à l'abri. Regardez Monaco, ça m'a bien fait plaisir qu'ils descendent. Ils croyaient qu'ils ne descendraient jamais et puis, on voit où ils sont." Pour l'exercice à venir, il prédit que Yanga Mbiwa verra l'équipe de France et que Montpellier sortira une nouvelle pépite avec Rémy Cabella, de retour au bercail après une saison réussie à Arles-Avignon.

Lanterne rouge du classement du fair play avec 9 cartons rouges notamment, Montpellier veut également profiter du prochain exercice pour se refaire une conduite. Nicollin attend "plus de respect envers les arbitres". Une consigne qu'il atténue tout de même, fidèle à l'esprit pailladin : "On n'est pas des fillettes. Notre réputation de bad boys, on s'en fout complètement. Je ne veux plus qu'on prenne des cartons parce qu'on discute les décisions des arbitres." Montpellier s'est-il assagi pendant l'été ? Son bouillonnant président a en tout cas profité de la trêve pour apaiser ses rapports avec le PSG. "Oui, ça va mieux. Mais je n'avais des problèmes qu'avec Leproux. D'ailleurs, je ne me suis pas trompé, il s'est fait virer." Le recrutement parisien ? Nicollin le juge bénéfique pour la Ligue 1. Mais comme il ne peut décidément pas s'en empêcher : "Paris va être champion. En tout cas, je l'espère pour eux. Si j'avais acheté un joueur 43 millions d'euros, j'aurais une pression pas possible. Bon courage à eux..."