Nancy y a mis son style

Jean Fernandez est revenu aux fondamentaux. Arrivé à la tête d'une équipe de Nancy qui a perdu ses meilleurs éléments offensifs comme Hadji et Féret à l'intersaison, l'ancien coach auxerrois a longtemps cherché la bonne formule. Il a dû attendre la 11e journée de Ligue 1 pour goûter aux joies de la victoire (1-0 contre Nice) mais depuis, ses joueurs ont enchaîné deux autres succès. Celui, retentissant, obtenu dimanche sur la pelouse du Paris-SG (0-1, 14e journée), n'est pas passé inaperçu. Comme son prédécesseur Pablo Correa, Fernandez mise désormais énormément sur la solidité défensive. Ses joueurs retrouvent des repères et touchent les dividendes de leurs efforts.

Les dirigeants nancéiens voulaient voir leur équipe tenir davantage et mieux le ballon. Ils misaient sur l'expérience de Jean Fernandez pour donner un visage plus offensif à leur formation mais leur plan n'a pas fonctionné. L'ASNL, engluée dans la zone rouge, ne dispose pourtant pas de la qualité technique nécessaire et ne pouvait pas se permettre d'attendre plus longtemps l'arrivée du succès. Le schéma à cinq défenseurs est celui qui a permis aux Lorrains d'obtenir trois points contre Nice (1-0), Brest (2-1) et à Paris (0-1). La dernière devrait le renforcer dans ses convictions. "Depuis trois, quatre matches et notre changement d'organisation, on est mieux. C'est plus serein mais c'est à confirmer" demandait Jean Fernandez dimanche soir. Au Parc des Princes, Calvé, Sami, André Luiz, Lotiès et Lemaître ont fait office de muraille devant les attaquants du PSG et N'Dy Assembé est resté infranchissable. En grande réussite et sauvé par sa transversale face à Gameiro (78e) ou étincelant de réactivité devant Bodmer (82e), le gardien camerounais a semblé revenir à son meilleur niveau. "Après notre but, on a aussi eu beaucoup de réussite. Il en fallait."

A Auxerre, Jean Fernandez comptait sur la vista et la précision de Pedretti pour surprendre les adversaires en contres. Du côté de l'ASNL, il mise davantage sur la vitesse de Bakar et de Karaboué pour passer sur les côtés. Contre le PSG, les latéraux Calvé et Lemaître ont réalisé un énorme travail en soutenant les offensives rapidement menées sur les ailes. Les Lorrains se sont ainsi souvent montrés dangereux en première période après les pertes de balles parisiennes au milieu comme sur la frappe croisée de Lemaître repoussée par Sirigu (8e). Ils ont surtout frappé fort peu après la pause avec un centre de l'arrière gauche récupéré de l'autre côté de la surface parisienne par Karaboué et idéalement exploité par Calvé pour l'ouverture du score (49e). "A la mi-temps, j'ai senti qu'il y avait un coup à jouer, confirme Fernandez. On n'avait pas concédé beaucoup d'occasions et il y avait des espaces quand on arrivait à enchaîner des passes." Ses hommes ont ensuite pu rester dans leur camp et continuer à fermer les espaces. "On avait imaginé jouer un gros match au niveau défensif, confirme Jean Fernandez. On a eu un maximum de concentration et de détermination dans les duels."

En l'absence de Niculae, touché aux adducteurs, la pointe de l'attaque lorraine était occupée par Moukandjo au Parc des Princes. Auteur d'une bonne prestation, le Camerounais reste pourtant bloqué à un seul but inscrit depuis le début de la saison. Co-meilleur buteur du club avec Niculae (2 réalisations), le Sud-Coréen Jo-Gook, lui, n'a joué qu'un quart d'heure en fin de match. Dans ces conditions, l'ASNL, qui n'avait auparavant empoché qu'un petit point en déplacement, peut remercier Calvé, auteur d'une superbe frappe pour tromper Sirigu. Prometteur lors de ses années mancelles, le défenseur n'avait pas su convaincre Pablo Correa depuis son arrivée en Lorraine en 2008 et a enchaîné les prêts à Lorient, Grenoble et Sheffield (D2 anglaise). Utilisé pour la première fois de la saison par Fernandez contre Brest (13e journée), il n'aura pas mis longtemps à réveiller ses qualités. Nancy en aura encore besoin. Seizième, la formation lorraine n'a qu'un point d'avance sur la zone rouge.