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Toulouse joue-t-il le jeu?

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 25/03/2012 à 12:17 GMT+2

Alain Casanova assure que Toulouse a fait l'effort de prendre le jeu à son compte et d'offrir un spectacle plus attrayant. Mais les chiffres sont têtus et si le TFC est quatrième, c'est surtout parce qu'il présente la meilleure défense de l'élite (pour la 7e plus mauvaise attaque). Enquête.

alain casanova emmanuel riviere toulouse 2012

Crédit: AFP

A l'aube de la saison 2010-2011, Olivier Sadran, président du Toulouse Football Club, avait fait un rêve : "Je veux que les gens soient heureux de venir au stade." Le patron du TFC souffrait du déficit d'image de sa formation réputée frileuse. Un an et demi plus tard, qu'est-ce qui a changé ? A première vue, pas grand chose. Toulouse, quatrième, fait belle figure en L1 grâce à la meilleure défense de l'élite (24 buts encaissés en 28 matches) mais manque toujours d'audace (7e plus mauvaise attaque, 30 buts inscrits). Pourtant, Alain Casanova l'assure : son équipe fait l'effort de rendre son jeu plus séduisant mais se heurte aux préjugés qu'elle a semés : "Tout le monde trouve injuste qu’une équipe, qui ne le mérite peut-être pas obligatoirement, soit de suite cataloguée. Nous on garde cette étiquette-là", déplorait-il en décembre.
Erick Mombaerts, dont Alain Casanova a été l'adjoint sur le banc toulousain jusqu'en 2006, étaie la même thèse. "La philosophie du jeu toulousain a évolué", explique le sélectionneur des Espoirs. "Alain, à son arrivée, a d'abord voulu une stabilité défensive en s'appuyant sur un gros bloc car les profils des joueurs s'y prêtaient. Mais depuis un an, il fait beaucoup d'efforts en menant un gros travail de réflexion pour donner plus de consistance et de maîtrise au jeu offensif." L'analyse de Mombaerts trouve écho dans le rapide comparatif de la première saison d'Alain Casanova (2008-09) et de l'exercice en cours.
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2010 - FOOTBALL - ESPOIRS - MOMBAERTS

Crédit: AFP

Toulouse, Casanova
Des efforts et des limites
Cette saison, Toulouse a plus souvent le ballon que son adversaire. Une petite révolution. Son taux de possession est passé de 47% à 53% sous l’ère Casanova. Sur la même période, Toulouse obtient un corner et totalise un centre de plus par rencontre. Les chiffres ne mentent pas : Toulouse tente de changer son mode opératoire. Les Violets jouent plus haut avec un pressing intense en s'appuyant sur un Aymen Abdennour royal depuis le début de saison. Le Tunisien rassure tout le onze qui peut se permettre de s'aventurer un peu plus vers l'avant. Finis les longs ballons vers l'avant destinés à Gignac, Toulouse joue plus simple et plus propre (77,4% de passes réussies lors des matches retour).
Mais le TFC se heurte à beaucoup de limites. Il ne tire pas plus au but (11 tirs par match) et cadre moins (38,5% en 2008-09 avec Gignac meilleur buteur de la L, 35,9% cette saison). Mombaerts l'explique facilement : "Le travail offensif est le plus long à mettre en place. Le jeu combiné représente un gros travail de fond et de répétition. C'est un long processus et Toulouse a longtemps abusé des longs ballons vers Gignac. Aujourd'hui, Toulouse a équilibré son temps de possession mais ne l'exploite pas totalement", diagnostique-t-il. Une analyse qui met en évidence nouvelle limite dans ce long processus entrepris par Alain Casanova : celle des profils des joueurs.
"Rivière a l’une des clés"
"Il faut avoir dans son effectif des joueurs capables de digérer et de sublimer ce que l'entraineur met en place", rappelle Mombaerts. "Il y a deux choses : le poste d'avant-centre et le triangle du milieu. Emmanuel Rivière a été blessé et quand il reviendra au top, le jeu toulousain va se bonifier. Il détient l'une des clés par sa profondeur et ses mouvements. Au milieu, Alain Casanova se heurte à des profils très marqués. Capoue est un grand récupérateur mais a plus de mal dans la dernière passe. Sissoko, lui, a besoin d'espaces." Selon Mombaerts, c'est le manque de complémentarité de ce triangle qui freine l'évolution du jeu du TFC, toujours assis sur son 4-1-4-1 fait maison et pas encore mûr pour se muer en un 4-3-3 à la Lilloise.
Pour assumer cette orientation, il serait indispensable qu’Etienne Didot retrouve la constance de sa première saison toulousaine. "La force offensive de Lille résidait dans la complémentarité du triangle : Mavuba-Cabaye-Balmont. Chacun pouvait prendre la place de l'autre", poursuit Momebaerts. "A Toulouse, ce n'est pas le cas." Franck Tabanou peut également illustrer les soucis du TFC dans la finition. Il crée beaucoup mais, avec deux buts et 4 passes décisives en 27 matches, ne pèsent pas assez sur le scénario d'un match. Lors de la trêve, Olivier Sadran avait oublié ses belles promesses :"Je connais la philosophie d’Alain Casanova et il est faux de dire qu’on ne fait que défendre. Ce que je veux c’est réaliser une bonne saison qui nous permette de rester en Ligue 1. OK, ce n’est pas très sexy, mais il faut savoir qui on est." Comme pour rappeler qu'en football, le pragmatisme l'emporte toujours sur le romantisme.
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