Ne l’appelez pas Clasico

Dimanche 7 octobre, jour de Clasico. Il aura lieu au Camp Nou, débutera sur les coups de 19h50 et opposera le FC Barcelone au Real Madrid. Un peu plus au nord-est de la Méditerranée et une grosse heure plus tard, l’Olympique de Marseille affrontera le Paris Saint-Germain à l’occasion du choc de la 8e journée de Ligue 1, (trop) régulièrement qualifié de Clasico. Quand il n’est pas disputé la même soirée que le vrai, passons. Lorsqu’il y a embouteillage, OM - PSG pâtit forcément de la comparaison, superficielle et qui n’a d’ailleurs pas lieu d’être tant les deux événements sont différents.

Qualifier les duels entre l’Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain de Clasico, ce n’est pas vraiment rendre service à ses protagonistes. Real Madrid - FC Barcelone revêt une autre histoire bien plus riche en titres, évidemment, et bien plus longue alors que les clubs madrilène et barcelonais croisent le fer depuis plus d’un siècle. Le fond de la rivalité est évidemment politique également. La rebelle catalane s’opposant à la puissante capitale castillane dans un pays où la décentralisation a un sens et où les régions sont jalouses de leurs prérogatives. Les chocs PSG - OM opposent la capitale d’un pays jacobin à la deuxième ville de France ? Certes. Mais les enjeux et les revendications locales ne sont en aucune mesure comparables à la puissance régionale espagnole.

Dimanche, Barça - Real n’opposera pas le premier au deuxième du Championnat d’Espagne. Une anomalie. Dimanche, Marseille - Paris mettra aux prises le leader de L1 et son dauphin. Une exception alors que les deux rivaux ne se sont plus affrontés en aussi haute altitude depuis janvier 1994. Le Paris Saint-Germain s’apprêtait à détrôner l’Olympique de Marseille, qui entamait sa descente aux enfers suite à l’affaire VA-OM. Le duel au sommet, voulu et créé par Canal Plus, propriétaire du club parisien à l’époque, également souhaité par Bernard Tapie, patron du club phocéen, avait du plomb dans l’aile.

Au bout du compte, la rivalité OM - PSG a survécu aux deux années marseillaises passées en D2, tout comme il a outrepassé les soubresauts du PSG, dont la décennie 2000 n’a pas été flamboyante en L1. La mèche, allumée médiatiquement au début des années 90, a bien pris. Canal Plus, également diffuseur du championnat, recherchait alors un véritable adversaire au tout puissant OM pour donner de la saveur à son produit. Les acteurs, les suiveurs et les supporters des deux camps ont adhéré au concept et fait des OM - PSG et PSG - OM les matches les plus attendus chaque saison et, ceci, quelle que soit la position de chacune des équipes. Les grincheux regretteront que l’intérêt de ces matches soit avant tout médiatique. Ils ont souvent eu raison. Mais pas cette fois. Autant en profiter. Dimanche, OM - PSG sera un vrai choc au sommet. Mais pas un Clasico.