Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

PSG: la justice au travail

ParAFP

Mis à jour 05/10/2012 à 17:03 GMT+2

La cour d'appel de Paris a examiné vendredi les premiers cas de transferts douteux, dont celui de l'ex-star Nicolas Anelka, dans le procès du PSG, plongeant dans un monde dominé par les volontés des joueurs, des "artistes" dont la valeur marchande atteint des sommets.

Eurosport

Crédit: Eurosport

La justice doit déterminer si les prévenus - le PSG, ses anciens présidents Laurent Perpère et Francis Graille, l'équipementier Nike et trois agents - ont participé entre 2000 et 2005 à un système frauduleux destiné à verser aux joueurs des compléments de salaires échappant à l'impôt et aux charges sociales. Lors de l'enquête, un membre de la direction financière du club parisien avait expliqué que "les négociations avec les joueurs se font systématiquement sur la base d'un salaire net d'impôts", et qu"'il revient donc au club de prendre en charge l'impôt sur le revenu, les charges salariales et patronales", a rappelé la présidente, Catherine Dalloz.
En France, le ratio est de 1 à 3 entre le net perçu par le joueur et le coût total supporté par le club, les autres grands pays ayant des ratios allant jusqu'à 2 au maximum, avait ajouté ce cadre financier. Face à la concurrence des clubs européens, plusieurs procédés frauduleux auraient donc été utilisés afin de minorer le coût pour le PSG de recruter de grands joueurs. Au deuxième jour du procès, la cour d'appel a examiné le cas du joueur nigérian Godwin Okpara, transféré du RC Strasbourg au PSG en 1999. Le président du club à l'époque, Laurent Perpère, avait signé deux conventions de 3 millions de francs (environ 450.000 euros), l'une avec l'agent du joueur et une autre avec un avocat nigérian. Ce dernier en virera une partie en 2001 à l'épouse du joueur sur un compte en Belgique.
"Denrée rare"
"Dans le foot, l'intermédiaire peut être un agent, un avocat ou un membre de la famille du joueur. Ces conventions ne m'ont pas paru étonnantes à l'époque", s'est défendu Laurent Perpère, qui avait pris ses fonctions "trois mois avant" leur signature. L'avocat général, Dominique Gaillardot, s'est étonné que ce soit le club qui paie les agents, alors que ceux-ci travaillent pour les joueurs. "Les agents d'artistes sont payés par les producteurs, c'est un peu similaire", a répondu l'un des prévenus, l'ex-directeur financier Pierre Frelot. "Cette "pratique" n'est "pas illégale", a renchéri M. Perpère. "Pourquoi vous soumettez-vous à la volonté des joueurs?", s'est indigné l'avocat général. "Le joueur c'est comme un artiste, c'est une denrée rare", a répondu l'ex-président.
Nicolas Anelka a pour sa part été acheté en 2000 au Real Madrid par le PSG, pour 244 millions de francs (environ 37 millions d'euros). M. Frelot avait déclaré pendant l'enquête que cette indemnité avait été surévaluée d'environ 25 millions de francs, afin d'y inclure la commission des frères et agents d'Anelka, ainsi qu'un complément de rémunération pour le joueur. M. Perpère a assuré à l'audience que c'est le club madrilène qui a imposé ce supplément, correspondant à ce que les deux frères d'Anelka lui réclamaient. "On était forcés de payer, sinon il n'y aurait pas eu de transfert", s'est-il défendu. "Ca n'est pas un faux contrat". Il a en outre dit ignorer si une partie était destinée à Anelka lui-même.
Payer les agents, c'est "comme verser une commission à l'agence quand vous achetez un bien immobilier", a-t-il fait valoir. "Anelka était une star absolue du football à cette époque, son retour au PSG était très important", a-t-il ajouté. Quant à ses deux frères, "ils sont connus comme extrêment avides et bénéficiant de la notoriété d'Anelka pour gagner beaucoup d'argent!". Le procès se poursuivra mercredi matin.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité