Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

PSG-Toulouse (4-0), analyse technique : la machine de Carlo Ancelotti se met en route

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 02/02/2013 à 11:06 GMT+1

La victoire à Toulouse (0-4) a montré que le PSG commençait à afficher sa maîtrise collective et à affirmer un style offensif, basé sur les contre-attaques éclair.

FOOTBALL 2012 PSG Zlatan Ibrahimovic (L) and Lucas Moura

Crédit: AFP

"On n'est pas le Barça". L'avertissement, signé Salvatore Sirigu le 24 novembre 2012, est toujours d'actualité. Le PSG, provisoirement seul leader de la L1 après sa victoire à Toulouse (0-4), a encore du pain sur la planche s'il entend faire le match avec le club catalan sur le plan du style. Mais le gardien parisien, deux mois plus tard, n'a plus besoin de donner ce type de réplique aux médias. S'il n'est pas le Barça, le PSG a au moins le mérite de faire... du PSG. Un style s'affirme. Un trait d'union collectif unit désormais les joueurs. Et le contenu proposé rend délicat, aujourd'hui, l'exercice de la fine bouche pour les observateurs. L'équipe qui a battu Toulouse vendredi n'est qu'un lointain cousin de l'équipe qui marquait des points en déjouant ou, pire, qui se laissait déborder (chez elle) par des clubs de milieu de tableau en octobre et novembre. Son jeu a évolué vers quelque chose de beaucoup plus construit. Ancelotti plaçait vendredi le contenu de ce match sur le même plan que ses références du mois de décembre. Il fait partie du Top 5 de la saison du club de la capitale. Le PSG commence à ressembler au monstre promis. "On a vu une équipe en train de naitre, avec un potentiel digne des meilleures équipes européennes" a annoncé Alain Casanova, l'entraîneur du TFC, encore KO. Voici les grandes lignes de cette construction.
DE L'INTENSITE ! ENFIN...
picture

FOOTBALL 2012 PSG Javier Pastore

Crédit: AFP

Quand il était interrogé sur les matches décevants de son équipe, Ancelotti avait toujours le même mot à la bouche, en 2012. Spontanément, il parlait du manque "d'intensité" de son équipe. Le PSG a concédé quelques défaites en marchant lors de la phase aller, la plus évidente étant la première au Parc de la saison contre Saint-Etienne (1-2). Les conditions d'une telle contre-performance ne sont plus réunies aujourd'hui. S'il a encore des trous d'air, le PSG est une équipe qui travaille ensemble. Il n'y a plus de trous béants au milieu. Les duels perdus par facilité sont en voie d'extinction. Les stars offensives de l'équipe, systématiquement au nombre de quatre dans le 4-4-2 de l'Italien, s'offrent mutuellement plus de solutions que jamais. Elles ont pris la mesure de l'intensité des duels en L1 dans les un contre un.
UN VRAI SOCLE DEFENSIF
Le PSG "n'encaisse pas de but", comme le relevait avec fatalisme Alain Casanova avant le match. Un tel bilan nécessite une part de réussite (Lille avait marqué lors de la 22e journée, mais son but a été injustement refusé), mais il récompense surtout la mise en place d'un socle défensif solide. Le 4-4-2 avec deux récupérateurs a apporté plus de sécurité que toutes les formes de 4-3-3 imaginées auparavant. Il propose une formule simple aux deux récupérateurs (Verratti et Matuidi vendredi) : quand l'un presse, l'autre couvre, et vice-versa. Une grille qui simplifie la lecture du jeu pour les quatre défenseurs. Le PSG est désormais une équipe qui réussit à enfermer chaque attaquant ou contre-attaquant adverse dans une toile de deux ou trois joueurs. "L'équipe est solide et quand elle est solide, elle peut mettre en place sa qualité" a résumé Ancelotti vendredi. Sirigu n'a quasiment pas vu la couleur du ballon au Stadium. Toulouse n'a frappé que deux fois dans la surface, contraint le plus souvent à des tentatives lointaines. En L1, personne n'a trompé le PSG depuis Valentin Eysseric le 1er décembre dernier (Nice-PSG : 2-1). Il y a deux mois.
PROFONDEUR ET VERTICALITE
Si le PSG n'est pas (encore?) un rouleau compresseur qui use son adversaire par la privation du ballon et la qualité technique collective, il est déjà une machine capable de désintégrer n'importe quel bloc par des contres express et un jeu à la verticalité explosive. Les Toulousains en parlaient vendredi comme d'un quasi traumatisme. Etienne Didot : "En deux, trois passes, ils étaient dans nos 18 mètres, ça allait trop vite pour nous. On aurait pu en prendre six." Alain Casanova : "Dans la mesure où ils mènent rapidement, ils ne sont plus obligés de faire le jeu, ils peuvent être en position d'attente et d'aller très très vite sur la transition offensive. (...) Paris est une des meilleures équipes européennes à la récupération du ballon, dans cette phase de transition, avec des joueurs capables d'éliminer des adversaires sur leur première touche de balle et de se projeter vers la ligne défensive adverse. Dès qu'ils prennent de la vitesse, ils sont très dangereux." Le PSG a très souvent pris de la vitesse vendredi... Avec "l'intensité", c'est l'autre obsession d'Ancelotti qui commence à se matérialiser sur le terrain.
LES STARS JOUENT ENSEMBLE
picture

Paris Saint-Germain's Zlatan Ibrahimovic and teammates celebrate after scoring the second goal during their French Ligue 1 soccer match against Toulouse, in Toulouse February 1, 2013 (Reuters)

Crédit: Reuters

Le 4-4-2 trouvé par Ancelotti cet automne donne l'impression d'avoir clarifié le message reçu par ses joueurs. Six joueurs quadrillent le terrain pour endiguer les attaques adverses (voir plus haut). Quatre détonateurs offensifs sont chargés de progresser vers le but et de créer le danger. Sur le papier, l'organisation de ce quatuor offensif place Lucas à droite, Pastore à gauche, Ibrahimovic et Lavezzi en pointe (variante possible : Menez). Dans la réalité, Zlatan étant toujours attiré par les décrochages et Pastore par l'axe, les quatre vedettes se déplacent au gré de leurs inspirations, des intervalles laissés par l'adversaire et des appels de leurs partenaires. Les numéros de "sauveurs" sont en voie d'extinction. Le premier but parisien au Stadium ne pouvait pas mieux tomber : transition rapide pleine axe de Lucas vers Zlatan, prolongement express de Zlatan vers Lavezzi lancé, centre de Lavezzi vers Pastore devant le but : les quatre cracks ont joué les uns pour les autres. Si Lucas gratifie le public de quelques sorties de ballon et dribbles proches de ceux qui ont fait sa notoriété sur YouTube, le Brésilien brille pour l'instant par sa capacité à avaler les espaces et à centrer avec beaucoup de précision (deux passes décisives). Débuts réussis.
CONSERVATION ET RYTHME : IL RESTE DE LA MARGE...
Même si les pièces du puzzle commencent à bien s'emboîter, le PSG a encore une marge de progression considérable avant d'atteindre une expression collective proche de son plein potentiel. S'il reste parfois une dose de facilité dans certains duels, perdus de façon évitable, Paris a surtout trop de lacunes dans la conservation du ballon. A 1-0, vendredi, Toulouse a connu un quart d'heure intéressant où le PSG a exaspéré Ancelotti par son incapacité chronique à aller au-delà de deux ou trois passes propres après la récupération. Pour une équipe qui a autant de "pieds", il reste trop de déchets, par manque de précision ou de clairvoyance. Le PSG n'avait pas, vendredi, un taux de passes réussies plus important que celui de Toulouse (87,5%). Avec la qualité de conservation, viendra la capacité à maîtriser le rythme de la rencontre. Le mode opératoire du PSG actuel consiste à gicler vers le but adverse en permanence,  comme une série d'à-coups sans juste milieu entre la phase de défense et celle de l'attaque. Contre des adversaires moins inhibés et jouant à onze, l'équipe d'Ancelotti a besoin d'accroître sa capacité à décider du tempo du match, de ses temps forts et de ses temps faibles. Elle manque actuellement d'un joueur capable d'incarner cette prise de hauteur après la récupération. Verratti n'en a pas encore la maturité, Matuidi joue sur son impact, Zlatan ne passe pas son temps entre les lignes et Pastore manque encore de volume de jeu pour cela. Thiago Motta était indisponible vendredi. Cela doit bien avoir un rapport.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité