Copie quasi blanche pour le PSG

Cela faisait un an et dix-sept jours qu’il attendait ça. De retour sur un banc de touche après son départ de l’équipe de France sur une élimination en quart de finale de l’Euro 2012 face à l’Espagne (2-0), Laurent Blanc a redémarré sa vie de coach par une défaite, dont les conséquences sont bien moins fâcheuses qu’à Donetsk. Dans cette rencontre amicale d’avant-saison, sa première à la tête du PSG, l’affaire a rapidement tourné au vinaigre. "Je n’ai pas ressenti d'émotions particulières, juste le plaisir d'être là. Mais bon, ça ne me plaît pas de perdre", a avoué l’entraîneur parisien. Privé de nombreux internationaux (Sirigu, Thiago Silva, Sakho, Lugano, Matuidi, Verratti, Lucas, Lavezzi et Ibrahimovic), l’ancien sélectionneur a aligné un 4-4-2 avec un mélange de cadres de la saison dernière (Maxwell, Chantôme et Pastore) et de jeunes espoirs (Conte, Kebano et Coulibaly) qui avaient l’occasion de se montrer.

Outre les récurrents soucis d’alignement de la défense sur les trois buts autrichiens de Beric (26e), Djuricin (28e) et Vujadinovic (76e), les Parisiens, en plein stage de préparation, ont sombré sur le plan physique après seulement dix minutes de jeu. Les pertes de balle se sont multipliées au plus grand désarroi de Laurent Blanc, qui n’a pas caché sa déception : "Techniquement, on aurait pu mieux faire que ça. A ce niveau-là, il y avait beaucoup trop de déchet et l'équipe a été décevante. En football, si on a du retard physiquement, ça peut se voir et ça s'est vu. Je regrette que l'on ait pris deux buts évitables. On aurait pu mieux maîtriser cette différence physique, en étant mieux techniquement."

Le onze de départ : Douchez – Van der Wiel, Alex, Traoré, Maxwell – Kebano, Chantôme, Thiago Motta, Pastore – Coulibaly, Gameiro.

Le onze en seconde période : Douchez (Maignan 67e) – Jallet, Camara, Traoré, Bourdin – Ongenda, Bodmer, Rabiot, Pastore (Coman 68e) – Coulibaly (Nkomb Nkomb 68e), Gameiro (Arrondel 79e).

DES LATERAUX A LA PEINE

Laurent Blanc a été clair sur le sujet. Les départs de Tiéné (Montpellier) et d’Armand (Rennes) vont l’obliger à recruter un élément supplémentaire sur son côté gauche. Délaissé sur son flanc par Pastore face aux Autrichiens, Maxwell a beaucoup souffert face à la tonicité de l’équipe adverse avant son remplacement à la mi-temps par le jeune Bourdin. Il n’a apporté aucun danger sur les phases offensives. Son compère du côté droit, Grégory Van der Wiel, est davantage monté mais son déchet dans les centres s'est révélé rédhibitoire même face au quatrième du championnat autrichien. Lors de son entrée en jeu, Christophe Jallet a permis de consolider un peu plus l’assise défensive de son équipe mais il y a toujours des carences sur les côtés de la défense parisienne.

ONGENDA, LE SEUL A SE DISTINGUER CHEZ LES JEUNES

Le stage de préparation du PSG en Autriche de neuf jours à Stegersbach a permis à Laurent Blanc d’emmener dans ses valises onze espoirs du centre de formation. Ils n’ont pas tous été alignés face à Graz mais certains d’entre eux ont raté le coche. C’est le cas des deux titulaires, Antoine Conte et Kalifa Coulibaly. Le défenseur central de 20 ans est impliqué sur les deux premiers buts autrichiens et il a été souvent dépassé. Son coéquipier de l’attaque a touché très peu de ballons et a éprouvé quelques difficultés à se défaire du marquage adverse. C’est tout l’inverse pour l’attaquant Hervin Ongenda, qui a signé le mois dernier son premier contrat professionnel. Après une première frappe dangereuse (80e), il a conquis les spectateurs en réduisant la marque d’un astucieux lob (85e). Le jeune gardien Mike Maignan a remplacé avec brio Douchez malgré un but encaissé. Les attaquants ou milieux offensifs, Coman, Nkomb Nkomb et Arrondel ont touché très peu de ballons pour se faire une idée précise sur leur potentiel. Ils auront l’occasion vendredi face au Rapid Vienne de grappiller quelques minutes supplémentaires de jeu pour convaincre Laurent Blanc de les appeler régulièrement cette saison dans le groupe pro.

Snobé par le sélectionneur argentin, Javier Pastore n’a pas eu le droit à des vacances écourtées à l’image de ses coéquipiers internationaux. Le milieu de terrain offensif du PSG n’a pas profité de ce long repos pour se refaire la cerise. Face au Sturm Graz, il a joué sur courant alternatif, faisant peu de différences balle au pied et s’illustrant par un geste d’humeur sanctionné d’un carton jaune (40e). Laurent Blanc supportera-t-il de voir un joueur connaître de telles éclipses tout au long d’un match ? Pastore (34 matches en championnat, 4 buts) a souvent été éclipsé par Ibrahimovic, Lavezzi ou Ménez la saison dernière.