Ligue 1 (9e journée) : Monaco, une belle tête de vainqueur

Rien ne semble pouvoir atteindre les Monégasques depuis le début de la saison. Ils savent être brillants et marcher sur leurs adversaires, comme à Bordeaux (0-2), contre Montpellier (4-1) ou face à Bastia (3-0). Mais ils ont aussi la capacité à s’imposer dans leurs mauvais jours. La marque des champions, dit-on souvent, et le PSG de Carlo Ancelotti n’a fait que confirmer ce constat la saison passée. Si cela se vérifie encore, l’ASM ne sera pas loin du compte en mai prochain. Sans inspiration en deuxième période samedi contre Saint-Etienne, les joueurs de Claudio Ranieri s’en sont sortis quasi miraculeusement. Toujours invaincus, ils ont séduit les observateurs aoutiens par leur qualité de jeu. Et si leurs adversaires semblent avoir trouvé la parade pour les contrer sur le terrain depuis plusieurs semaines, ils utilisent d’autres armes pour empiler les victoires.

Ils ne cessent d’afficher des valeurs morales exceptionnelles, qui leur ont permis de sauver des points dans des situations compromises. Ils ont concédé l’ouverture du score à trois reprises, à chaque fois à l’extérieur. Bilan : une victoire à Marseille (1-2) et deux nuls, à Paris (1-1) et à Reims (1-1). A Bordeaux comme contre Saint-Etienne, ils ont arraché la victoire dans les cinq dernières minutes du temps réglementaire. Tout ça, ce sont des signes qui ne trompent pas. D’autant que leur calendrier depuis le début de la saison n’était pas cadeau, avec des déplacements sur les terrains de l’OM et du PSG. Délestée d’une participation à une compétition européenne, au contraire de ses deux principaux rivaux, l’ASM ne peut plus se cacher derrière son ambition de terminer sur le podium. Elle doit viser le titre cette saison. En tout cas, elle a tout pour.

Nous passerons sur le cas Monaco, forcément à part et évoqué plus haut. Mais les deux autres clubs qui ont accompagné l’ASM dans l’ascenseur réussissent un début de saison tout aussi probant, à leur échelle. Les trois équipes ont gagné samedi, tout un symbole. Nantes s’impose semaine après semaine comme la très bonne surprise de la Ligue 1. Le FCN n’a pas réalisé son meilleur match contre l’Evian-Thonon-Gaillard. Et pourtant, il a gagné, largement même (3-0). Formation réaliste et robuste à l’échelon inférieur, il a changé de style pour son retour dans l’élite. Il a opéré une métamorphose que peu de clubs osent lorsqu’ils sont promus, en adoptant une philosophie tournée vers l’offensive. Cela lui réussit.

Matérialisé par la réussite de Filip Djordjevic, auteur de six buts, le départ canon des Canaris ne doit rien au hasard. Ils prennent du plaisir, en donnent à leurs supporters et développent du jeu, sans arrière-pensée. Ils sont désormais cinquièmes, à un point du podium. Une belle revanche pour Michel der Zakarian, qui avait tenu seulement trois matches à la tête de Nantes en 2008. Guingamp est cantonné à la deuxième moitié de tableau. Mais la treizième place de l’En Avant suffit à son bonheur. Il s’est donné de l’air en dominant logiquement Rennes dans un derby tendu (2-0). Avec un Jocelyn Gourvennec convaincu que le maintien passera par le jeu, les Costarmoricains se présentent eux aussi sur tous les terrains avec l’envie de marquer un but de plus que l’adversaire. Comme quoi, les promus peuvent mêler l’utile à l’agréable. Une bonne nouvelle pour notre championnat.

C’est du rarement vu sur un terrain de football. Au cours d’une première période compliquée pour les Stéphanois, étouffés par des Monégasques omniprésents, Stéphane Ruffier et Yohan Mollo se prennent le bec. La raison : le premier demande au second de se positionner au deuxième poteau sur un corner. L’ancien Nancéien n’apprécie pas trop la méthode très directe de son gardien pour faire passer les consignes. S’en suit une empoignade de cinq secondes proche du ridicule, rappelant les échauffourées de cour d’école. Mollo a désamorcé la bombe au micro de Canal+. Christophe Galtier n’en a pas rajouté en conférence de presse, même si cet épisode est révélateur selon lui. "C'est un épiphénomène. Il n'y a pas de problème entre joueurs dans les vestiaires. Mais c'est aussi un symbole". Pendant ce temps-là, Saint-Etienne reste sur quatre matches sans succès.