OL - PSG : A Lyon, le travail ne paye plus

Cinq défaites lors de ses sept dernières rencontres. C'est simple, l'OL n'avait jamais fait pire cette saison, y compris lors de sa crise au début de l'exercice quand il n'avait gagné qu'un match sur douze entre le 20 août et le 20 octobre. A l'époque, après avoir tout de même concédé quatre revers d'affilée, Lyon avait stoppé l'hémorragie en obtenant deux 0-0 contre Rennes et sur la pelouse du Bétis Séville.

Ce printemps, Lyon est bel et bien plongé dans une crise de résultats : défaites devant Monaco (2-3) et à Plzen (2-1), victoire à Guingamp (1-0), revers contre Saint-Etienne (0-1) puis contre la Juventus (0-1), succès à Valenciennes (1-0), défaite à Turin (2-1). Si l'on s'arrêtait à un froid constat mathématique, il serait implacable et sans pitié pour Lyon. Mais une lecture plus approfondie souligne les vents contraires (les trois buts hors-jeu de l'ASM, la main de Sall, le tir de Marchisio contré par Umtiti) et la qualité des vainqueurs, tous mieux classés que l'OL.

D'ailleurs, en dépit de ses deux revers contre la Juventus, les Lyonnais sont ressortis avec beaucoup de "fierté" de ce quart de finale européen. "On a montré qu’on pouvait rivaliser avec un grand d’Europe, s'est félicité Alexandre Lacazette. On a montré un beau visage, avec beaucoup d’envie. On retient du positif." En clair, une élimination "avec les honneurs", comme le résume Jean-Michel Aulas. "La série est effectivement moins bonne que ce qu'elle a été, concède seulement Rémi Garde. Je ne sais pas s'il y a de la bonne humeur mais faire la tronche ne fait de toute façon pas avancer les choses. La fierté vient du fait que nous avons fait le maximum."

L'ambiance à Tola Vologe est sereine, en dépit des éternelles crispations et mystères autour de l'état de santé de Yoann Gourcuff. Touché à la cheville dans le derby il y a quinze jours, le meneur de jeu n'est officiellement victime d'aucune blessure importante : "Je n'ai pas vraiment de précision, répond Rémi Garde. Sa cheville le fait souffrir, on attend qu'il ne souffre plus." A ce train-là – et même si le joueur s'astreint à de longues séances au bord de sa piscine -, l'OL risque de l'attendre encore longtemps et rien ne dit qu'on reverra Gourcuff à un bon niveau avant les trois coups de la saison.

Lyon, qui attend aussi des nouvelles de Clément Grenier, a pourtant éperdument besoin du retour d'un ses deux meneurs de jeu attitrés pour se remettre à déployer son football habituel. Ces derniers matches, l'équipe de Rémi Garde impressionne par son attitude défensive, mais peine franchement à porter le danger dans le camp adverse : lors des sept dernières rencontres, Lyon n'a jamais cadré plus de quatre tirs, frappant en moyenne seulement dix fois à la cage, des statistiques facilement en tiers en deçà des standards lyonnais.

Grenier toujours convalescent, à quoi peut se raccrocher Lyon pour se convaincre que la série noire va s'arrêter ? Sans doute à son aptitude actuelle à bien défendre en bloc, à sa culture du sprint final, à la forme de son gardien, et à son état d'esprit : "C'est quand vous avez vraiment de gros regrets qu'il est difficile de tourner la page, explique Garde. Là, nous avons tous l'impression d'avoir tiré le maximum de nos possibilités. Il faut maintenant tourner la page et se projeter. On a envie de jouer ces deux matches contre Paris, on a vu contre la Juve que l'on pouvait compenser un certain déficit par l'attitude, la rigueur, la réflexion tactique. Avec le soutien de notre public, il est certain que nous avons envie de faire quelque chose de ce match-là contre le PSG." Notamment pour éviter une quatrième défaite d'affilée à Gerland.