Non, le retour de Zlatan ne nuira pas au PSG

C'est un vrai paradoxe. Normalement, pour un club en lutte pour le titre, récupérer son meilleur buteur au moment d'aborder les quatre derniers matches de la saison devrait être un motif d'espoir. Dans le cas du PSG, le retour de Zlatan Ibrahimovic après ses trois matches de suspension ressemble parfois à une source d'inquiétudes. Depuis que, sans lui, Paris a battu Nice (1-3), Lille (6-1) et Metz (3-1), le Suédois ne serait plus indispensable pour le PSG. Au contraire même.

Paris a fait bonne impression sans Ibra. Ses autres attaquants ont semblé libérés sans le Suédois au cours de ces trois matches où le PSG a trouvé les filets à douze reprises. Edinson Cavani a marqué à chaque match, pour un total de quatre buts. Ezequiel Lavezzi s'est offert un triplé contre Lille (6-1). Et Javier Pastore a particulièrement brillé avec deux buts et quatre passes décisives. Au point de devenir, plus qu'Ibrahimovic, le joueur clé du PSG aux yeux de son capitaine, Thiago Silva.

Cela peut paraître paradoxal au regard des statistiques d'Ibrahimovic. Longtemps absent ou diminué durant la première moitié de saison, l'avant-centre parisien reste le meilleur buteur du club avec 17 buts en 22 matches de L1 et 28 en 34 matches toutes compétitions confondues. Il affiche une moyenne de 0,82 but par match qui traduit son impact sur l'attaque francilienne. Mais Paris n'est pas moins performant sans Ibra. Quand il n'est pas là, sa moyenne de points et de buts marqués par match est légèrement supérieure, son pourcentage de victoires légèrement inférieur.

L'impression que le PSG a été plus performant sans Ibra depuis trois matches n'est pas non plus très nette. Depuis la trêve internationale, et sans compter les deux rencontres face au Barça, Paris a disputé six matches, trois avec son Suédois et trois sans lui. L'équipe de Laurent Blanc les a tous gagnés. Avec Ibrahimovic, face à Marseille (2-3), Saint-Etienne (4-1) et Bastia (4-0), elle a inscrit 11 buts et en a concédé 3. Sans lui, elle a marqué 12 fois et encaissé 3 buts. Difficile de dire que le PSG tourne vraiment mieux sans son avant-centre. Même si Laurent Blanc a son idée sur la question.

Javier Pastore et Edinson Cavani ont brillé lors des trois derniers matches, donnant l'impression d'être plus performants sans Ibrahimovic. C'est surtout vrai depuis trois matches. Avant, Cavani affichait une moyenne de 0,36 but par match en 8 matches sans Ibra, contre 0,26 en 19 matches avec lui. L'écart n'était pas si net. Avec ses quatre buts lors des trois derniers matches, l'Uruguayen a fait monter sa moyenne à 0,64 buts par match quand le Suédois n'est pas là. Le fait qu'il soit vraiment plus prolifique sans Ibra est un phénomène assez nouveau.

Pastore, lui affiche exactement les mêmes statistiques avec ou sans Ibra (0,17 but par match, 0,33 passe décisive par match). Grâce aux deux buts et quatre passes décisives qu'il a réalisés face à Nice, Lille et Metz. Avant, il n'avait pas marqué ou délivré de passe décisive quand Zlatan n'était pas à ses côtés, en neuf matches. L'Argentin a-t-il été libéré par l'absence du Suédois, alors qu'il pouvait donner l'impression, sur les statistiques, de ne pas exister sans lui avant les trois derniers matches du PSG ? Possible. Mais loin d'être une certitude.

Le retour d'Ibrahimovic face à Nantes changera forcément quelque chose sur le style de jeu du PSG, pas forcément sur son niveau de performances ou sur le rendement de ses coéquipiers de l'attaque. Si ce retour doit être nuisible, ce n'est certainement pas pour le PSG mais bien pour ses adversaires. A l'image de l'entraîneur nantais, Michel Der Zakarian, qui se serait passé de la réduction de la suspension du Suédois de quatre à trois matches.