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L1 - OM : Bielsa va jouer deux matches en deux jours : un à Annecy, l'autre face à son président

Vincent Bantit

Mis à jour 14/09/2014 à 14:02 GMT+2

Le déplacement de l'OM à Annecy pour y affronter Evian-Thonon-Gaillard revêt une double importance : gagner sur le terrain mais aussi marquer des points en coulisses pour Marcelo Bielsa avant de rencontrer Vincent Labrune, lundi.

Marcelo Bielsa, l'entraîneur de l'OM, lors de la victoire face à Nice (4-0).

Crédit: Panoramic

A Marseille, la trêve internationale n'en a eu que le nom. Pendant dix jours, il n'a été question que en conférence de presse jeudi dernier. Ses virulentes attaques ciblaient principalement son président, Vincent Labrune. Cette guerre des chefs à l'OM met à mal le début de sérénité que les joueurs olympiens avaient réussi à faire naître en s'imposant à Guingamp (0-1), puis plus largement face à Nice (4-0), au stade Vélodrome.
Bielsa nous demande beaucoup sur le replacement. Et il souhaite aussi que l'on produise du jeu
Sportivement, l'OM a montré de réels progrès sur le plan tactique lors de ses deux dernières sorties en championnat. Les joueurs marseillais donnent l'impression d'avoir assimilé les schémas de jeu mis en place par le technicien argentin. "On a mis un peu de temps à intégrer les méthodes du coach, explique Dimitri Payet, l'un des Marseillais les plus en vue en ce début de championnat. Mais c'est normal. Il y a plusieurs systèmes à bien comprendre. Il nous demande beaucoup sur le replacement. Et Bielsa souhaite aussi que l'on produise du jeu. Sur le dernier match, je pense qu'on y est parvenu. Il s'est passé quelque chose. On a marqué beaucoup de buts et il y a eu du spectacle. Dans ces conditions, les gens prennent du plaisir à venir nous voir."
En basculant sur un bilan positif avant la coupure des matchs internationaux (deux victoires, un nul et une défaite), l'OM version Bielsa prouve sa montée en puissance. L'ancien sélectionneur du Chili sait que seuls les résultats valideront ses prises de positions risquées sur le terrain avec notamment un pressing tout terrain et une grosse débauche d'énergie. "Il n'y a que la victoire qui donne à la fois la joie et la tranquillité, avoue El Loco. On ne pourra rassurer les supporters que si l'on arrive à faire des résultats. Si on n'y arrive pas, je sais que c'est l'entraîneur qui se retrouvera en première ligne. Pour les mauvais résultats, nous n'avons aucune excuse..."

Que risque l'OM en cas de mauvais résultat face à l'ETG ?

Face au dernier de la Ligue 1, l'OM doit l'emporter pour continuer sa progression. Un troisième succès d'affilée en L1 placerait le projet de jeu de Marcelo Bielsa sur la bonnevoie. L'entraîneur argentin sait qu'il demande beaucoup à ses joueurs. Pendant la trêve, les Olympiens restés à Marseille ont beaucoup travaillé le physique, notamment l'explosivité et la puissance. Ses deux systèmes de jeu (3-3-3-1 et 4-2-3-1) demandent des efforts répétés et un placement ultra-précis. Aucune faute n'est tolérée lorsque l'équipe est autant portée vers l'avant. Une contre-performance en terre savoyarde noircirait forcément le tableau de marche de l'OM et obligerait Bielsa à revoir ses plans...
J'ai tout revu point par point. Il aurait été irresponsable de dire quelque chose et ensuite de revenir en arrière.
En interne, une victoire sur la pelouse du Parc des Sports d'Annecy placerait aussi Marcelo Bielsa dans un fauteuil avant sa rencontre en tête-à-tête face à Vincent Labrune lundi. Ce rendez-vous doit marquer la fin d'un conflit ouvert par l'entraîneur contre son président. "J'ai été convoqué à la réunion et j'y vais pour écouter, lâche, un brin sibyllin, Marcelo Bielsa avant d'anticiper les questions éventuelles de son supérieur hiérarchique. Il y a deux interrogations. Est-ce que j'ai dit la vérité ? Est-ce que j'aurais dû la dire publiquement ?" Pour Bielsa, les réponses sont évidemment positives dans les deux cas. "Je n'enlève rien à ce que j'ai dit, a-t-il tenu à faire savoir vendredi en conférence de presse. J'ai tout revu point par point. Il aurait été irresponsable de dire quelque chose et ensuite de revenir en arrière."
Face à cette volonté de fer, Vincent Labrune va devoir jouer très finement. Car le président ne peut se permettre de braquer son entraîneur, cheville ouvrière de la révolution qu'il souhaite imposer au club olympien. Une discussion trop tendue pourrait pousser El Loco vers la sortie même si l'intéressé dément pouvoir quitter aussi rapidement l'OM. "Je ne partirai pas de l'OM même en cas de sanction, assure Bielsa. J'ai un engagement. Il est peu probable que je ne le respecte pas." D'un autre côté, le bras droit de Margarita Louis-Dreyfus doit aussi montrer une certaine forme d'autorité face à un coach qui reste subordonné à ses demandes. Quel message Labrune enverrait-il à Bielsa s'il ne montrait pas sa désapprobation face à une sortie médiatique aussi violente ?

Une défaite peut-elle fragiliser la position de Bielsa ?

En agitant ostensiblement le chiffon rouge, Bielsa a provoqué une crise de gouvernance au sein de l'OM. Forcément, le premier match officiel qui suit cette saillie verbale sera regardé à la loupe. Une défaite tendrait à prouver que la manière d'agir d'El Loco n'est pas la bonne. Et qu'elle aurait eu des répercutions sur son groupe. Ses joueurs ont forcément été sensibles aux propos de leur entraîneur. Le coach argentin a d'ailleurs précisé ses déclarations vendredi en mentionnant qu'il avait validé l'arrivée de trois des recrues estivales (Alessandrini, Barrada et Batshuayi) après avoir assuré qu'aucune de ses douze recommandations n'avaient abouti à un transfert. En agissant ainsi, Bielsa tente de faire baisser la pression autour des joueurs recrutés cet été. Et de préparer le terrain à son rendez-vous présidentiel. "Je n'aspire à pas à avoir le pouvoir de décision", assure Bielsa. Lundi, c'est bien son président qu'il faudra convaincre...
Le résultat de l'OM face à l'Evian-Thonon-Gaillard n'impactera pas que l'avenir sportif à court terme du club olympien. L'équilibre du duo Labrune-Bielsa en sera inévitablement affecté. Même si la tendance n'est pas à une sanction de l'entraîneur argentin par son président, une victoire à Annecy donnerait un tout autre ton à la rencontre au sommet du club olympien le lendemain...
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