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Ligue 1 : Lyon-Marseille : Pour le moment, l'Europe ne leur manque pas (bien au contraire)

Baptiste Binet

Publié 25/10/2014 à 21:17 GMT+2

C’est frais et dispo que les deux Olympiques cravachent en championnat depuis début septembre. Comme un symbole, ce sont les deux grosses équipes absentes d’Europe qui réussissent le mieux en championnat, alors que Paris, Monaco ou encore Lille peinent à enchaîner les matches. De quoi rêver de sommets pour cette saison ?

Nicolas Nkoulou, Andre Pierre Gignac, Souleymane Diawara (Marseille) face à Alexandre Lacazette, Jimmy Briand, Samuel Umtiti (Lyon) en L1 2013-2014

Crédit: Panoramic

Il va sans dire que le fait de jouer un match par semaine est bien moins fatiguant qu’en jouer deux. Les "Européens" ne vous diront pas le contraire. Et l'OL, comme l'OM, privés cette saison de recréation continentale, seront également d'accord sur ce point. Néanmoins, le beau parcours en championnat des deux Olympiques n’est pas uniquement lié à l’absence, pour une fois, de coupes européennes. Amusons-nous à comparer les résultats des équipes engagées en Europa League en championnat à la fin d'une semaine européenne :
  • Guingamp : deux défaites (contre Lille et Nantes)
  • Saint-Etienne : Une victoire contre Lens et une défaite (contre Toulouse)
  • Lille : Un nul (contre Montpellier) et une défaite (3-0 contre … Lyon)
Pour l'OL et l'OM, bannis d'Europe :
  • Marseille : Deux victoires, contre Rennes (3-0) et Caen (2-1) arrachées au physique en seconde période.
  • Lyon : une victoire contre Lille (3-0), un nul, au forceps, contre Paris (1-1).
L’histoire ne dit pas ce qu’il serait arrivé si les deux avaient joué la phase de poule d’Europa League ou la Ligue des champions. Mais l’exemple lyonnais est troublant : Les hommes d’Hubert Fournier s’étaient inclinés lors des deux matches suivant la confrontation contre l’Astra Giurgiu. Et ils n’ont, depuis l’élimination face à ces mêmes Roumains, plus connu la défaite en championnat.

L'infirmerie dit merci

Dans les deux équipes, le fait de ne jouer qu’un match par semaine a aussi eu un effet positif : celui de vider l’infirmerie. Aucun bobo notable du coté de l’OM depuis le début de la saison, alors que Lyon, qui a fait forcer son joyau Grenier en Europa League, a quasiment récupéré au complet son effectif, avec même un Gourcuff qui semble - une fois de plus, dirons les sceptiques - sur le chemin du retour au niveau qui était le sien à Bordeaux.
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Yoann Gourcuff (à gauche), le milieu offensif de l'Olympique Lyonnais, avec son nouvel entraîneur, Hubert Fournier.

Crédit: Panoramic

Les deux équipes ont changé de coach. Là où Leonardo Jardim doit jongler entre les blessures et un calendrier démentiel, Bielsa et Fournier sont tranquilles pour préparer le match de la semaine, avec des joueurs largement capables de viser le top 5. Gignac, Payet, Nkoulou, Mandanda ont actuellement tous le rendement pour jouer la Ligue des champions, alors qu’il s’agit d’une anomalie que Lyon soit éliminé de l’Europa League avec des joueurs comme Lacazette ou Gonalons dans ses rangs. Alors, ce qui était la routine d’autrefois (Lyon n’avait pas manqué un rendez-vous européen depuis 18 ans, Marseille depuis 11), le championnat est redevenu l’ambition première de clubs qui cherchent à repartir de l’avant.
Avec 25 buts (Marseille) et 20 buts (Lyon), les deux meilleures attaques de Ligue 1 avant cette journée sont paradoxalement celles qui n'ont pas eu de changements. Marseille a par ailleurs marqué plus de buts dans le jeu que n'importe quelle équipe cette saison en Ligue 1. Gignac (10 buts, 869 minutes jouées cette saison) et Lacazette (8 buts marqués, 900 minutes jouées) auraient-ils été aussi prolifique et auraient ils autant joué en championnat s'ils avaient eu la Coupe d'Europe en même temps ? Comme le montre le tweet suivant, et selon la stat de notre partenaire Opta, Marcelo Bielsa est l'entraîneur qui fait le moins tourner en Europe.
Ce n'est pas la première fois qu'un club, délesté de Coupe d'Europe, réussit. En France, il y a l'exemple du PSG, en 2003/2004 : 11e la saison précédente, avec une participation en Coupe de l'UEFA terminée dès les 16e de finale, le PSG repart à bloc et réussit une saison pleine, sans Europe, en décrochant une deuxième place derrière l'intouchable Lyon, et une Coupe de France 1-0 contre Chateauroux (1-0). Le PSG avait réussi le même coup quatre ans plus tôt quand, privé d'Europe après sept participations d'affilées, il s'était classé 2e après une 9e place décevante la saison précédente.
Saison du PSGplace en championnatperformance en Coupe d'Europe
1998/19999e2e phase de poules (C2)
1999/20002enon qualifié
Saison du PSGPlace en championnatPerformance en Coupe d'Europe
2002/200311e16e de finale de C3
2003/20042enon qualifié

L'exemple de la Juventus Turin

Ailleurs en Europe, dans l'histoire récente, la Juventus est un bon exemple que l'on peut se servir d'une saison morose sans Europe pour en faire une saison parfaite en championnat. Septième avec 58 points en 2011, la Juventus change tout, recrute Antonio Conte et Andrea Pirlo. Sans coupe d'Europe, le club du Piémont termine premier du championnat, sans aucune défaite, et règne depuis sur le football transalpin. L'année dernière, la Roma et Liverpool se sont illustrés en terminant deuxième de leurs classements respectifs à la surprise générale, en produisant du jeu en championnat sans jouer en Europe. Que Lyon et Marseille s'en inspirent. Au moins pour réussir, dimanche, une prestation de premier plan après une semaine européenne à oublier sur le plan du jeu.
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