Ligue 1 - PSG-Montpellier : Pour Blanc, c'est sûrement l'heure des grandes manoeuvres

Le PSG ne tourne pas rond. Même si elle a évité une troisième défaite consécutive en s'imposant à Ajaccio en Coupe de la Ligue (1-3), l'équipe de Laurent Blanc n'exprime pas pleinement son potentiel. Les deux revers subis la semaine passée à Barcelone (3-1) et Guingamp (1-0) n'ont fait que confirmer cette impression. La tendance n'est pas nouvelle. Depuis le début de la saison, même sur l'ensemble de l'année 2014, Paris, malgré des résultats satisfaisants dans l'ensemble, a rarement affiché la supériorité que la qualité de son effectif laisse supposer. Le PSG a une marge de progression assez nette. Pour Laurent Blanc, qui s'appuie essentiellement sur un jeu et des hommes qui ont fait leurs preuves la saison passée, cela peut passer par quelques changements. 

C'est un problème chronique pour l'équipe de Laurent Blanc. Cela lui avait notamment coûté cher à Londres face à Chelsea (2-0) en avril dernier, avec une ouverture du score concédée sur une touche longue. A Barcelone, Paris a encaissé trois buts sur des erreurs de placement ou de relance. Et à Guingamp (1-0), il s'est incliné sur un coup de pied arrêté. "On ne peut pas être mis en difficulté sur les coups de pied arrêtés, rageait  Laurent Blanc après la défaite en Bretagne. On a souffert de notre manque d'agressivité, c'est ce que je dis déjà depuis un certain temps." Parfois trop laxiste, le PSG paie souvent au prix fort son manque de rigueur face à des équipes conditionnées pour saisir la moindre occasion contre l'ogre parisien. "On a vu une équipe de Paris qui n'était pas concentrée, constatait Blanc après le match à Guingamp. Ça va veut dire qu'à la sortie, quand tu n'es pas concentré sur ton match, tu le perds." Des fondamentaux que Paris a trop tendance à oublier cette saison. Au plus haut niveau, ça ne pardonne pas.

Le PSG affiche des statistiques offensives insuffisantes. Il n'a que la troisième attaque de Ligue 1 avec 32 buts, derrière Marseille (36) et Lyon (35). Et c'est encore pire en Ligue des champions où Paris a inscrit 10 buts en 6 matches, soit la douzième attaque du plateau durant la phase de poules. La longue absence de Zlatan Ibrahimovic n'explique pas tout. Le PSG éprouve surtout des difficultés pour changer de rythme et prendre la défense adverse de vitesse, alors qu'il a les éléments offensifs pour le faire. La philosophie de jeu de Laurent Blanc n'est pas forcément étrangère à ce phénomène, car un football de possession demande d'abord de la patience. Mais Paris oublie trop souvent d'accélérer, et affiche trop rarement sa volonté de faire mal à l'adversaire. Son animation devient assez facilement lisible, et son salut ne passe presque plus que par des exploits individuels. Alors que le PSG faisait régulièrement la différence sur sa qualité collective en attaque lors de la première moitié de la saison passée.

Annoncé sur le départ l'été dernier avec l'arrivée de David Luiz, Marquinhos a finalement bien fait de rester au PSG. Il a profité de la blessure de Thiago Silva en début de saison pour gagner du temps de jeu et prendre une nouvelle dimension. Du haut de ses 20 ans, le jeune Brésilien a montré qu'il valait mieux qu'une simple solution de rechange, notamment lors du match aller face à Barcelone (3-2) où il a été le véritable patron de la défense parisienne. Marquinhos a prouvé qu'il n'incarnait pas que l'avenir du PSG. Il représente aussi son présent, surtout dans la mesure où Thiago Silva et David Luiz ne sont pas suffisamment performants en ce moment. Ces deux joueurs ont peut-être besoin, aussi, de sentir une concurrence plus forte pour hausser leur niveau de jeu. Elle peut exister grâce à Marquinhos.

Laurent Blanc reconnaît volontiers que son milieu de terrain n'est plus aussi performant que la saison passée. Cette baisse de régime est incarnée par Thiago Motta, loin d'être à son meilleur niveau dans un rôle capital pour le collectif parisien, celui de sentinelle devant la défense. Son  manque de rendement n'est d'ailleurs pas forcément étranger aux difficultés récurrentes de la charnière du PSG ces dernières semaines. Blanc a l'option Cabaye, mais l'international tricolore ne s'est pas vraiment imposé au poste qu'il occupe en équipe de France. Et auquel évoluait David Luiz la saison passée sous les ordres de José Mourinho à Chelsea. Le Brésilien avait notamment brillé face à Paris en Ligue des champions, contribuant à la supériorité athlétique des Blues dans l'entrejeu. Une dimension physique qui fait souvent défaut au PSG cette saison. L'international auriverde peut être une solution à ce problème.