Sagnol: "On nous dit qu'il y a main, donc on croit les gens"

W.S. : Forcément la satisfaction d'être revenu au score. On connait les qualités défensives de Bastia, c'est une équipe difficile à jouer. Prendre un but aussi rapidement dans le match, on se retrouve face à un dilemme, face à une équipe qui défend très bas, et on a eu ce mérite de ne jamais se décourager. Il nous a manqué un peu de fraîcheur physique, mais je pense que c'est pareil pour toutes les équipes. J'ai vu les matches samedi à la télé, elles sont toutes dans le dur. Pour en avoir discuté avec certains confrères, tout le monde s'attendait à avoir un petit coup de mou après les trois quatre premiers matches. Quand on est moins bien physiquement, il faut faire appel à d'autres valeurs comme on a su le montrer en deuxième mi-temps.

W.S. : Du banc, ça va tellement vite qu'on ne voit pas. Après on nous dit qu'il y a main donc on croit les gens. Mais ce serait dommage de réduire le match à ça. Ça serait extrêmement dommageable pour le football de dire qu'une équipe a eu de la réussite car il y a un fait de jeu pour elle quand c'est une équipe qui a tiré 25 fois contre 8, qui a eu 60 % de possession, qui a fait 39 centres contre 4, quand c'est la seule équipe qui pendant 90 minutes a essayé de jouer au football. Pour le football en général, ce serait extrêmement difficile à comprendre qu'on parle de réussite sur un match comme ça.

W.S. : Si on était récompensé par rapport aux intentions, à la production de jeu, on pourrait s'estimer lésé sur ce match. Malheureusement le foot, ce n'est pas que du jeu, c'est plein de petites choses. Je peux comprendre que Claude (Makelele, entraîneur de Bastia) se sente frustré par rapport à cette main de Nico Pallois. Mais on a tellement parlé depuis des années qu'en France le jeu devient pauvre en contenu, ou sans trop de prises de risques. Soyez quand même indulgents avec nous, c'est la seule chose que je demande.

W.S. : Aujourd'hui, on est une équipe qui prend beaucoup de risques, le premier but c'est parce qu'il y a un risque dans la relance, mais on sait que c'est la seule façon de produire du beau jeu pour que les gens soient contents de venir au stade voir les Girondins et ça serait vraiment dommageable de réduire nos performances à de simples faits de jeu. On n'a pas fait un bilan après le premier match, ni après le deuxième, ni après le troisième. Là, comme c'est la fin d'un premier cycle avant la trêve internationale, on peut en dresser un: aujourd'hui Bordeaux est leader et le bilan ne peut être que positif.