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Avant Lille-PSG, nos solutions pour battre le PSG cette saison : presser, garer le bus, jouer

Ilyes Ramdani

Mis à jour 07/08/2015 à 19:10 GMT+2

LIGUE 1 - Avant le premier match de la saison, entre Lille et le PSG, nous avons sollicité trois entraîneurs pour déceler les failles de l'ogre parisien. Solides défensivement, dangereux offensivement, redoutables lorsqu'ils monopolisent le ballon, les champions de France n'en sont pas pour autant imbattables. Les techniciens que nous avons interrogés en sont convaincus.

David Luiz (PSG) à la lutte avec la défense du Losc

Crédit: Panoramic

Quand on leur a soumis la question, ils nous ont tous accueillis de la même manière. De ce même soupir, témoin de l'immensité du chantier que nous leur soumettions. "Qui, en France, a les cordes pour rivaliser avec ce PSG-là ?", a-t-on entendu. Les trois entraîneurs que nous avons sollicités se sont pourtant prêtés au jeu, et nous ont livré quelques clés d'analyse pour comprendre comment rivaliser avec le Paris Saint-Germain version 2015-2016.
Francis Smerecki, sélectionneur de l'équipe de France U20 la saison dernière, Faruk Hadzibegic, ancien entraîneur de Sochaux, Bastia ou du Betis Seville et Thierry Goudet, actuel coach du Havre (L2), ont essayé d'imaginer comment, demain, ils feraient face à l'armada parisienne s'ils avaient à l'affronter. Voici quelques pistes.

Jouer avec le cœur

Il y a, au football, ce petit supplément d'âme que les statistiques ne disent pas. Face au PSG, à qui la technique, la tactique et le physique donnent un avantage certain, il s'agit souvent pour les adversaires d'actionner un quatrième ressort : le mental. "Pour battre le PSG, vous devez avoir des garçons convaincus que c'est faisable", explique Faruk Hadzibegic.
Il ne faut pas se poser en victime. Perdre 5-0, ça fait certes plus mal que de perdre 1-0, mais au final, ça fait la même chose au classement. Alors, autant prendre des risques !
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Zlatan Ibrahimovic, Marco Verratti, Edinson Cavani (PSG) vs Saint-Etienne in Ligue 1 on January 25, 2015

Crédit: AFP

Concrètement, comment prendre l'ascendant psychologique sur Ibrahimovic et consorts ? "Il faut éviter à tout prix de se dire, ou de laisser transparaître que 'perdre 1-0, c'est déjà pas mal face au PSG'. Être convaincu de pouvoir gagner, c'est déjà une bonne partie du travail." Et, de là, mettre du cœur à l'ouvrage, ne pas lésiner sur les efforts et, qui sait, emballer le match. Jouer à domicile est évidemment, dans ce cadre, un avantage notable.
"Il ne faut pas venir au Parc pour ne pas être ridicule, assure Hadzibegic. Il faut arriver en étant sûr que c'est possible. Evidemment, le PSG est une équipe de grande qualité. Mais il ne faut pas se poser en victime. Perdre 5-0, ça fait plus mal que perdre 1-0, mais au final, ça fait la même chose en nombre de points. Alors, autant prendre des risques !"
Déjà vu… à Bastia, le 10 janvier dernier. Le Sporting, pourtant mené 2 buts à 0 après 20 minutes, a enflammé Furiani et s'est offert une victoire (4-2) acquise au forceps.
Pourquoi ce n'est pas gagné : Parce que face à un tel rouleau compresseur, sacrifier la tête au profit du cœur n'a pas grand-chose de rationnel. C'est romantique, séduisant et potentiellement efficace, mais c'est aussi terriblement risqué, pour l'indiscipline tactique que ça implique.

Défendre bas et jouer en contres

C'est un classique auquel est confronté le Barça tous les week-ends. Comme toute équipe de possession, le PSG a régulièrement à faire à des équipes adverses placées très bas sur le terrain, de manière à aspirer les Parisiens et à les cueillir en contres. "Très honnêtement, si je devais les affronter, je placerais mon bloc le plus près possible de mes 18 mètres, avoue Thierry Goudet, l'entraîneur du Havre (L2). Je demanderais alors à mes joueurs de sortir très vite, en essayant d'utiliser l'espace dans le dos des latéraux. Mais même ça, face à eux, c'est compliqué."
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L'entraîneur du PSG, Laurent Blanc, lors du match face à Lyon au Parc des Princes, en 2013-2014.

Crédit: Panoramic

Déjà vu… un peu partout. La question est plutôt de savoir quand cette tactique a fonctionné. Elle a permis, au mieux, à certaines équipes de tenir en échec le PSG. Ainsi de Montpellier (0-0) ou de Monaco (1-1) la saison passée, tous deux au Parc.
Pourquoi ce n'est pas gagné : Parce que, comme l'explique Thierry Goudet, "ça implique de courir après le ballon les trois-quarts du temps." Dans un tel contexte, tout peut être fatal : une inspiration de génie parisienne, un coulissage mal effectué qui crée un décalage, un coup de pied arrêté…

Aller presser le PSG et couper à la source

C'est la méthode la plus valeureuse. Celle qui sent le courage à plein nez, la vaillance, l'enthousiasme aussi. Et s'il fallait prendre le PSG à son propre jeu ? Autrement dit, faire comme lui : jouer haut, presser et monopoliser le ballon. "Moi, je ferais tout pour supprimer le ballon au PSG, explique Hadzibegic. Si on les laisse dans leur zone de confort, c'est-à-dire la possession de balle, ils déroulent leur jeu et sont inarrêtables." Et l'ancien sélectionneur de la Bosnie de passer de l'intention à la réalisation.
Il faut placer son bloc très haut sur le terrain, couper à la source, et ne pas laisser Verratti et les autres se passer le ballon. En faisant ça, on oblige le gardien à sauter les lignes et à balancer devant. C'est déjà une victoire.
Déjà vu… au Vélodrome, lorsque l'OM a tenté d'asphyxier le PSG par un marquage individuel en première période. Certes, les joueurs de Marcelo Bielsa ont ouvert le score, mais ils se sont surtout surexposés, et ont concédé un nombre important d'occasions de but.
Pourquoi ce n'est pas gagné : Parce que "c'est suicidaire", dixit Thierry Goudet. "Aller les chercher, sur un match entier... Ils sont à un tel niveau technique que ça me paraît injouable."
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Rod Fanni et Zlatan Ibrahimovic lors de OM - PSG en Ligue 1 le 5 avril 2015

Crédit: AFP

Jouer au ballon, tout simplement

C'est une conséquence indirecte de la méthode précédente. Il est possible, face au PSG, de refuser de "garer le bus". Et d'avoir des intentions de jeu séduisantes, notamment fondées sur la possession. C'est difficile, certes, face à la force défensive du collectif parisien, mais c'est possible, à en croire Hadzibegic. "N'importe quelle équipe de L1 est capable, en étant motivée et appliquée, de gagner la possession de balle, affirme-t-il. Ce ne sont pas des vacanciers, quand même ! Ce sont des joueurs professionnels, avec des capacités."
Déjà vu… au Parc des Princes, lors de PSG-Lorient la saison dernière. Les Merlus ont réalisé une prestation intéressante, Jordan Ayew s'offrant même un but au terme d'une action collective de toute beauté. Malheureusement pour les joueurs de Sylvain Ripoll, le PSG a bénéficié de deux penalties et scellé sa victoire dans les arrêts de jeu (3-1).
Pourquoi ce n'est pas gagné : Parce que ça demande une maîtrise technique et une animation offensive de grande qualité. Sinon, gare au retour de bâton. "Plus vous jouez haut, plus vous laissez d'espace dans votre dos, détaille Smerecki. Avec cette stratégie, l'endroit où vous avez le plus de chances de récupérer le ballon, c'est dans votre but…"

Prendre le PSG au bon moment

De toutes les pistes de réflexion, c'est celle sur laquelle l'entraîneur a le moins de prise. Mais le football est aussi une question de timing. Et pour s'offrir le PSG, mieux vaut le prendre au bon moment… dans le match ou dans sa saison. Dans le match, d'abord, en profitant de certains moments faibles de Paris. A commencer par les coups de pied arrêtés, où les coéquipiers de Thiago Silva font parfois preuve d'un certain manque de vigilance. Le bon moment, c'est aussi celui, à l'échelle d'une saison, où le PSG a la tête ailleurs qu'aux pelouses hexagonales. Affronter Paris juste avant ou juste après une rencontre de Ligue des champions peut incarner un (léger) motif d'espoir pour ses adversaires.
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Claudio Beauvue (EA Guingamp) saute plus haut que David Luiz (PSG)

Crédit: Panoramic

Déjà vu… lors des trois matches de L1 que le PSG a perdus la saison dernière, il s'est incliné à chaque fois sur des balles arrêtées : contre Guingamp, en décembre 2014, sur coup-franc (1-0) ; contre Bordeaux, en mars, sur corner (3-2) ; et surtout, contre Bastia, en janvier, lorsqu'un penalty et deux corners (!) ont permis aux Corses de dominer Paris (4-2).
Même constat du point de vue du calendrier : la défaite contre l'EAG a eu lieu quatre jours après celle à Barcelone (3-1), et celle contre Bordeaux le mercredi ayant suivi le nul à Chelsea (2-2).
Pourquoi ce n'est pas gagné : Parce que le PSG a un effectif aussi (voire plus) fourni que la saison dernière, qui pourrait faire s'asseoir sur le banc des joueurs comme Marquinhos, van der Wiel, Lucas, Lavezzi ou encore Pastore. Mais aussi parce que le PSG s'est offert Trapp, meilleur que Sirigu dans le domaine aérien, pour garder sa cage.
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