François Hollande, Jean-Michel Aulas et "le pays de merde" : l'interview zlatanesque d'Ibrahimovic

ParIlyes Ramdani

Mis à jour 07/06/2016 à 10:22 GMT+2

Dans un entretien accordé au Monde, Zlatan Ibrahimovic s'exprime, avec son sens de la formule, sur le standing du PSG, la politique française ou encore l'argent dans le football. L'attaquant suédois, en passe de s'engager à Manchester United, revient également sur les épisodes du "pays de m..." et sur les critiques de Jean-Michel Aulas.

Zlatan Ibrahimovic

Crédit: Panoramic

Zlatan Ibrahimovic est attendu à Manchester pour y parapher son contrat avec les Red Devils, indique la presse anglaise ces jours-ci. C'est dire à quel point il faut apprécier la (dernière ?) sortie médiatique du Suédois en France, à l'occasion d'un entretien accordé au Monde. Dans le quotidien du soir, pas de question sur son avenir en club ou de considérations tactiques, mais un florilège de punchlines.

Ibra entretient sa légende

En quatre saisons passées en France, le Suédois n'a pas multiplié les confessions sur sa personnalité. Tout juste quelques phrases, comme celle tweetée à l'annonce de son départ ("Je suis venu comme un roi, je pars comme une légende), ont fait d'Ibra un personnage unique en son genre. Dans cette interview, l'international suédois livre quelques vérités sur l'homme qu'il est et ses idées.

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Sur l'argent dans le football, il explique notamment que "ce n'est pas son problème" de savoir s'il touche "beaucoup ou pas." "Le marché dit : 'ça, c'est votre prix'. Si un autre joueur gagne tant, et que moi je suis dix fois meilleur que lui, combien ça fait ? Dix fois plus", déroule-t-il. Le Parisien se montre aussi déroutant dans ses réponses, comme lorsqu'il répond à une question sur les millions du football et la crise : "Savez-vous combien d'impôts je paye ?" ou qu'il explique qu'il "aide beaucoup" la France en payant des taxes et que, pour lui, "la vie, c'est 'peace and love'" en réponse à l'évocation des attentats du 13 novembre.

Zlatan Ibrahimovic lors de sa der en L1 avec le PSG - 2016

Crédit: AFP

Les phrases à retenir

"La Suède est à l’Euro et nous sommes là pour gagner." Ibra est ambitieux. Un peu mégalo aussi, comme lorsqu'il assure, en toute fin d'interview : "La Suède, c'est mon pays natal, celui où j'ai grandi. Je suis la Suède."

"(Jean-Michel Aulas) devrait se concentrer sur lui-même. Depuis que je suis arrivé en France, il n’a rien gagné et moi j’ai tout gagné." Le tacle adressé au président de l'OL est net et sans bavure.

"C’est grâce aux Qataris si je suis là. Car sans eux, la France ne m’aurait jamais vu jouer. Vous devez donc les remercier." Du Zlatan dans le texte...

"Milan, c’était quelque chose d’incroyable. Dans tous les aspects. Tous les joueurs étaient internationaux, élégants… C’était vraiment génial. Vous pouviez voir la puissance et sentir la dimension du club. Paris est en train de grossir mais n’en est pas encore là." Après quatre ans passés au club, l'ancien joueur de l'Inter et du Barça ne classe donc pas le PSG parmi les top clubs européens.

"Vous ne pouvez pas ne pas aimer un pays où vous êtes depuis quatre ans. Si vous ne l’aimez pas, vous partez. Je suis resté car la France me plaît, donc cela n’a rien à voir avec le pays. Le football, après, c’est différent." En réponse à une question sur son "pays de merde" prononcé à Bordeaux, Zlatan dit son amour de la France et laisse entendre qu'il ne pense pas que du bien, en revanche, du football français.

L'instant drôle

Zlatan Ibrahimovic et la politique, cela semble faire deux. Interrogé par le quotidien du soir sur son positionnement, le Suédois se livre à une réponse… zlatanesque : "Je me considère de partout. Car je suis l'homme du peuple." Mais le plus croustillant intervient au moment où le trentenaire parle de François Hollande. "Je peux le rendre populaire, si je veux, explique-t-il. Mais je ne sais pas si j'en ai envie." Pire, Ibra se voit carrément plus puissant que le président de la République, comme en témoigne cet échange un peu surréaliste avec le journaliste du Monde.

Parlez-nous de la France…

Ibra est venu et il a pris le pouvoir en France.

Mais encore ?

Non, je pense que c'est suffisant.