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Actionnariat populaire : Pourquoi certains dirigeants du football veulent aller plus loin ?

Glenn Ceillier

Mis à jour 28/04/2017 à 14:23 GMT+2

LIGUE 1 - Guingamp a mis en place un projet d'actionnariat de ses supporters. Mais pour beaucoup, cela ne va pas assez loin. A l'image de Bernard Caïazzo, le président du comité de surveillance de l'AS Saint-Etienne, certains voudraient avoir la possibilité d'opter pour un actionnariat populaire, ce que la loi française ne permet pas pour le moment.

Les supporters de l'AS Saint-Etienne à Geoffroy-Guichard

Crédit: AFP

Ce n'est pas suffisant. Ils veulent plus que ce modèle d’ouverture du capital version Kalon à Guingamp. "Notre projet, c'est que le supporter soit actionnaire en direct", nous annonce Bernard Caïazzo, le président du comité de surveillance de l'AS Saint-Etienne. "Guingamp donne l'impression d'ouvrir le capital à ses fans mais en fait, le seul qui est actionnaire du club, c'est l'association des Kalons", ajoute Marie-Hélène Patry, responsable juridique de l'UCPF.
Depuis quelques années maintenant, l'idée de mettre en place un vrai système de socios fait son chemin en France, même si la proposition de loi sur l'actionnariat social n'est pas passée. Mais elle plait à un certain nombre de dirigeants français, qui n'ont pas abandonné ce projet et comptent bien revenir à la charge devant l'Assemblée Nationale. Bernard Caïazzo en tête. Car un actionnariat populaire plus poussé et inspiré du modèle espagnol mais surtout allemand fait saliver. Pour certains, il pourrait être une solution à certains maux du football français.
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Bernard Caïazzo, le président du comité de surveillance de l'AS Saint-Etienne.

Crédit: Panoramic

Cela peut apporter une stabilité financière. Le cœur du sujet, c'est ça
Alors pourquoi ? Pourquoi vouloir ouvrir son capital à ses supporters ? C'est bien évidemment lié à des raisons économiques. Tout en étant plus impliqués dans la vie du club, les supporters pourraient ainsi devenir de vrais partenaires financiers, offrant une manne intéressante tous les ans. "Si vous avez 200 000 socios qui versent chacun 80 euros par an, cela fait un apport de fonds non négligeable. Cela peut apporter une stabilité financière. Le cœur du sujet, c'est ça", répond Bernard Caïazzo, l'un des plus fervents partisans de ce modèle dans l'Hexagone.
Mais pourquoi ce modèle-là ? Car il y a d'autres solutions pour faire appel à l'investissement populaire. Le crowdfunding en est un par exemple. "Mais c'est limité à un montant, qui est de 2 millions d'euros", glisse Marie-Hélène Patry, qui regrette cependant que cette pratique ne soit pas plus développée en L1. Sinon, il y a la solution adoptée par l'Olympique lyonnais : l'entrée en bourse. "En France, il n'y a que Lyon qui l'a fait car c'est très contraignant. Cela vous oblige à avoir une communication financière importante de reporting vis-à-vis des marchés financiers".
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Le tifo des supporters de Dortmund face à la Juventus

Crédit: Panoramic

Dans certains clubs, ça a un sens culturel mais aussi économique
Devant ces contraintes, le "projet socios" est une autre manière de faire participer les supporters à la vie du club. Et pour beaucoup de spécialistes, ce serait la solution idéale. Notamment pour certains clubs : "dans des clubs avec un ancrage déjà important, avec des petits bassins et où les grands investisseurs ne vont pas forcément venir", confirme Marie-Hélène Patry. Avant préciser : "Dans certains clubs, cela va être compliqué d'attirer des investisseurs avec beaucoup de moyens. Et dans ce cas, l'investissement populaire a un sens. Ça a un sens culturel mais aussi économique car sans ça c'est difficile de se développer." Pour le moment, la loi ne le permet pas. Et en attendant, il faut se contenter du modèle guingampais, qui ne se suffit pas à Bernard Caïazzo and co.
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