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Ambiance, économie, projets : en un an, le Parc OL a séduit mais il n’a pas fini de grandir
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Publié 26/01/2017 à 15:17 GMT+1
Inaugurée l'hiver dernier, l'enceinte de l'Olympique Lyonnais répond aux attentes de ses propriétaires et de ses spectateurs. S'il se cherche encore un nom, le stade fait l'unanimité. Xavier Pierrot, le stadium manager de l'OL, fait le point après un an d'activité.
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Les "footeux" comblés ? Un stade top niveau, mais difficile d’accès
Les joueurs, les entraîneurs et les spectateurs sont tous unanimes : le Parc OL est un "formidable outil" pour jouer au football. Comme promis, la caisse de résonance du stade est assourdissante. Sergi Darder n'avait "jamais connu une telle ambiance dans un stade" et beaucoup pensent que l'OL n'aurait jamais réussi sa ''remontada'' de la saison passée sans la dynamique du nouveau stade, notamment lors de l'ahurissant carton de la finale pour la deuxième place contre Monaco (6-1).
En moyenne, l'OL a rassemblé 44 512 spectateurs en Ligue 1, un chiffre conforme aux prévisions : "On est même au-dessus, se félicite Jean-Michel Aulas. Nous avons la deuxième affluence derrière Paris, nous avons largement dépassé nos voisins de Saint-Etienne en terme d'ambiance.'' Ceci grâce à une architecture vraiment faite pour le football. "Notre architecte, Gary Reeves, est un fan de football, notamment de West Ham, nous explique Xavier Pierrot, le stadium manager de l'OL.
Il m'avait dit qu'un stade n'était pas un bâtiment et qu'il devait procurer des émotions. Un exemple récent : contre Montpellier en coupe de France, il n'y avait que 12 000 spectateurs mais il y avait autant d'ambiance que lorsqu'il y avait 20 ou 30 000 personnes à Gerland. Ceci notamment grâce à des angles fermés et des tribunes assez droites.'' Une réussite totale, à tel point que le Parc OL a été élu "plus beau stade de l'Euro 2016". "Les grandes stades européens nous disent bravo", assure Xavier Pierrot, avec un sens de la formule que ne renierait pas JMA.
Principale source d'inquiétude, l'accessibilité n'est pourtant pas le point noir tant redouté par les riverains. "Tout le monde vient en moins de deux heures et repart en moins d'une heure, c'est très satisfaisant pour un stade de 59 000 places", se félicite le stadium manager. Et tant pis pour ceux qui se plaignent parfois d'attendre près de 50 minutes leur tramway après les grosses affiches : "Si je ne veux pas rentrer chez moi à minuit passé le dimanche soir, je suis obligé de partir quelques minutes avant le coup de sifflet final'', regrette Xavier, un habitué.
Et il est loin d'être le seul. Une situation somme toute assez classique selon Pierrot : "Vous ne pouvez pas évacuer 40 000, 50 000 ou 60 000 personnes en dix minutes. C'est pareil dans tous les stades du monde.'' Le club se réjouit aussi de voir les parcs-relais gratuits afficher complets les soirs de match : "On nous disait que les Français n'étaient pas des Allemands et que cela ne marcherait pas. Or, la réponse est celle que nous avions imaginée.''
L'économie boostée ? Pour le moment, cela reste un mystère
En septembre dernier, l'OL groupe se félicitait de présenter un résultat net de 9,8 millions d'euros pour l'exercice 2015-2016, argumentant que l'ouverture du nouveau stade avait contribué à cette performance. Mais la vente de Samuel Umtiti pour près de 25 millions d’euros au Barça était aussi passée par là… Economiquement, il est difficile de percer le mystère du Parc Olympique Lyonnais.
On sait tout de même que les revenus de billetterie ont bondi de 11,1 à 27,7 millions entre 2014-2015 et 2015-2016, alors que l'OL n'avait joué que la phase retour 2015-2016 à Décines. On sait aussi que l'exploitation du stade a permis au club d'enregistrer un revenu moyen par spectateur de l'ordre de 32 euros, contre 17 à Gerland. Les soirs de match, il semblerait néanmoins que le club ne soit pas très satisfait de l'activité des différentes buvettes, carrément qualifiée d'"horribles" par certains fans sur les réseaux sociaux : "C'est surtout un problème de qualité, détaille Xavier Pierrot. L'attente est trop longue et les frites ne sont pas toujours chaudes. Notre but est de résoudre tous les problèmes.''
Les 2 200 personnes déployées par l'OL chaque soir de match sur l'ensemble de l'enceinte coûteraient aussi beaucoup d'argent au club, tout comme les dépenses énergétiques. D'ailleurs, Jean-Michel Aulas demande lui-même en personne à ses équipes de faire preuve "d'actes de citoyenneté'' en pensant, par exemple, à bien éteindre toutes les lumières et les ordinateurs. L'écran géant du virage Nord qui tournait ainsi en continu toute la semaine pour trois pelés et un tondu qui passaient par là a ainsi été mis en veille en dehors des matchs.
Et hors foot ? Il y a une vie loin du ballon rond
Comme ambitionné, le stade de l'OL ne se limite pas aux matchs des équipes du club. C'est d'ailleurs une rencontre de rugby – la finale de la dernière Champions Cup - qui détient le record d'affluence avec 58 017 spectateurs. L'enceinte de Décines a aussi réussi à rassembler plus de 20 000 spectateurs pour le récent Winter-Game de hockey sur glace et la star américaine Rihanna s'était produite devant 35 000 fans l'été dernier. ''C'est un succès populaire en terme de vie sociale'', s'enthousiasme Pierrot. Ce n'est pas le groupe Coldplay qui le contredira : toutes les places pour son concert du 8 juin se sont arrachées en quelques jours. Céline Dion suivra le 12 juillet, un événement pour toute la région dans la mesure où la diva ne s'était plus produite à Lyon depuis…1995 !
Les projets ? Un stade qui va encore évoluer
La construction d'un hôtel trois étoiles d'une cinquantaine de chambres a débuté. Des immeubles de bureaux et une maison médicale sont aussi dans les cartons. Tout comme un pôle loisir qui devrait regrouper une dizaine d'activités (jeu d'évasion, foot en salle, bowling, art martiaux, jeux vidéos, fitness…), ainsi qu'un musée du sport rhônalpin, de l'OL et du Parc OL. La volonté du club est que tout soit achevé courant 2019. En espérant que le stade se soit trouvé un "namer" d'ici là, ce qui permettra d'achever complètement les finitions de la toiture de l’enceinte. "On nous parle souvent des murs gris, sourit Xavier Pierrot. Mais nous sommes obligés de garder de la place tant que le naming n'est pas là. Et un stade n'est jamais fini…"
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