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PSG-Bordeaux - S'en sortir par le jeu, voici le nouveau credo des Girondins

Florent Toniutti

Publié 30/09/2016 à 19:23 GMT+2

LIGUE 1 - Sixième après sept journées, Bordeaux a lancé idéalement sa saison avant de se rendre au Parc des Princes pour y affronter le PSG, samedi. La clé de la réussite actuelle des Girondins : avoir adopté une philosophie basée sur le jeu. Et ça marche...

Gaëtan Laborde et Isaac Khiese Thelin sous le maillot de Bordeaux en 2016.

Crédit: AFP

Les Girondins sont-ils vraiment de retour ? La régularité n'est pas encore leur point fort en ce début de saison mais avec 13 points pris en 7 journées, ils font bien partie des bonnes surprises. C'est surtout la manière avec laquelle ils l'ont emporté à Lyon ou Metz qui tranche avec la saison dernière. Sûrs de leurs forces, enfin sereins avec le ballon, ils sont allés chercher ces succès à l'extérieur avec beaucoup d'assurance, chose qui ne leur était presque jamais arrivé en 2015-16. Seuls bémols, et pas des moindres, les performances à domicile face à Angers (0-1) et Caen (0-0) plombent le bilan. Mais à la maison, ce nouveau Bordeaux, "plus joueur", est handicapé par une pelouse catastrophique.
Les Girondins ont fait un choix clair pendant l'été : s'en sortir par le jeu. Avant d'aller défier le PSG, Jocelyn Gourvennec a d'ailleurs confié qu'il ne comptait pas renier ces principes, établis depuis la reprise : "Il faudra trouver le juste milieu entre vouloir attaquer, faire des choses, faire défendre Paris et garder l'équilibre. Là-bas, ce n'est pas toujours évident. Paris est une équipe forte mais il y a des choses à faire pour exister." Et après tout, pourquoi changer un cadre auquel le groupe a adhéré jusque-là ?
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Jocelyn Gourvennec sur le banc de Bordeaux - 2016

Crédit: Panoramic

Ramé-Gourvennec, tandem gagnant

Un nouveau système que l'on peut résumer en trois chiffres et sur trois lignes : 4-4-2. C'est peut-être la seule vraie star du début de saison en Gironde. Inamovible au coup d'envoi des matchs, il apporte une stabilité tactique qui change des mauvaises habitudes de l'exercice précédent. La semaine dernière, Bordeaux a joué 3 matchs et Gourvennec a pu faire tourner sans que la performance collective s'en ressente. Même les blessures, qui n'ont pas épargné le groupe sur le mois de septembre, passent au second plan tant les remplaçants semblent s'intégrer naturellement à l'équipe-type.
Le nouvel entraîneur bordelais n'est toutefois pas le seul élément expliquant cette reprise réussie. En coulisses, un homme a été à la base du changement : Ulrich Ramé, devenu "directeur technique" après avoir fait l'intérim la saison dernière. Reparti dans l'ombre, il a pris ses nouvelles fonctions et travaillé à l'émergence du nouveau Bordeaux, d'abord en poussant en faveur du recrutement de Gourvennec puis en remodelant l'effectif autour de nouveaux critères.
La lecture des colonnes départs et arrivées du dernier mercato donne une vision assez claire de ces derniers. Exit la dimension physique (Crivelli, Diabaté, Poko, Sané, Yambéré), place à l'augmentation de la qualité technique du groupe (Ménez, Sabaly, Toulalan), tout en renforçant la rotation - et donc la concurrence - à certains postes (Lewczuk en défense centrale, Kamano sur les ailes). L'équipe est mois forte dans les duels, mais compense pour le moment par son adhésion totale au système et aux principes de jeu mis en place par le nouvel entraîneur (bien exécuté, le 4-4-2 permet une récupération collective du ballon via des prises à deux ou trois joueurs).
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Jérémy Menez (Bordeaux) face à Lyon.

Crédit: Eurosport

Malcom mène le nouveau Bordeaux

Ligne par ligne, cette nouvelle donne permet l'éclosion de nouveaux cadres. Et s'il ne fallait en retenir qu'un, ce serait Malcom. Arrivé en janvier dernier, le Brésilien a vite pris ses marques en Gironde. Adopté par le groupe, il est le seul offensif à avoir débuté tous les matchs cette saison. C'est aussi lui qui débloque le plus souvent la situation lors des victoires bordelaises (premier buteur contre Lyon et Metz et à l'origine du seul but inscrit contre Nantes). Il ne faut surtout pas se fier à ses 19 ans : c'est déjà un joueur très mature, et un exemple à suivre pour Touré, Ounas ou Kamano, ses concurrents directs. Son entente avec Sabaly (autre joueur à 7 matchs avec Plasil) fait du flanc droit le principal atout offensif des Bordelais.
Comme le PSG, Bordeaux a perdu son buteur durant l'été (Diabaté). Mais à l'inverse de l'équipe d'Unai Emery, trop dépendante de l'efficacité de Cavani pour le moment, l'équipe s'est déjà trouvée plusieurs joueurs capables d'être décisifs. Derrière Malcom et ses 3 buts, tous les attaquants ont déjà débloqué leurs compteurs 2 buts et 2 passes pour Laborde, 2 buts et 1 passe pour Thelin, 2 buts pour Rolan, 1 but et 1 passe pour Ménez. Une autre signe de la bonne santé du collectif girondin, à mettre aux côtés de son bloc-équipe lorsqu'il n'a pas le ballon.
Bien sûr, tout n'est pas parfait. Les performances à domicile ne sont pas que le fait de la pelouse. L'équipe a une vraie marge de progression lorsqu'elle doit faire le jeu, tant pour bien remonter le ballon que pour construire dans le camp adverse. Parfois déséquilibrée en phase offensive (vrai risque face au PSG), elle peut être mise en danger par un adversaire efficace dans le jeu de transition. Dernier point, et pas des moindres, l'effectif actuel condamne quasiment les Girondins à s'en sortir par le jeu (pas de solution-bis avec de longs ballons sur un attaquant et des milieux "destructeurs" pour attaquer les deuxièmes ballons).
Une situation qui peut coûter des points par-ci par-là sur le court terme, mais qui généralement finit toujours par payer. Un an après le nouveau stade, un nouveau cycle s'ouvre enfin aux Girondins.
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