Transferts - Pour l'instant, Monaco a tout bon

On leur promettait l’enfer. Du genre de celui dont on ne se sort pas. Condamnés à rester sur la défensive tout l’été pour protéger leurs joyaux des griffes des géants européens. Après tout, après leur folle saison en France mais également sur la scène continentale, c’était la suite logique. Les dirigeants de l’ASM, puisque c’est d’eux dont il s’agit, ont pourtant fait mentir tous les pronostics.

Car, pour l’instant, difficile de leur donner tort. La saignée promise ? Des titulaires indiscutables de la saison passée, seul Bernardo Silva a quitté le navire. Contre près de 50 millions d’euros. On a connu des départs plus frustrants pour le portefeuille. Quoi d’autre ? Valère Germain s’apprête à rejoindre l’OM tandis que Nabil Dirar a déjà plié bagage pour Fenerbahçe. Rien de traumatisant dans la dynamique du club même si les deux hommes avaient connu les affres de la Ligue 2 et participé activement au dernier exercice.

Non, là où l’été monégasque a pris un tournant décisif, c’est au début du mois de juin. Le 1er tout d’abord avec la prolongation de Radamel Falcao jusqu’en 2020. Une semaine plus tard avec celle de Leonardo Jardim pour la même échéance. Deux décisions qui ont prouvé à quel point Monaco n’avait pas l’intention de laisser filer ses avoirs.

Le capitaine et le technicien. Deux éléments indispensables à la bonne marche de cette ASM. Le goleador, auteur de 30 buts en 43 matches, aurait pu aller se dorer la pilule et ramasser un gros chèque en Chine ou dans un autre paradis exotique pour footballeurs. Il a préféré rester et participer à l’aventure monégasque. Leonardo Jardim aurait pu prétendre à plus grand, ou plus prestigieux comme l’Inter Milan. La perspective de faire naître de nouvelles pépites et les investissements consentis l’ont finalement convaincu de rester. Car cette année encore, l’effectif monégasque va regorger de jeunes plantes à faire pousser.

C’est une constante depuis 2014 et le choix de l’ASM de changer de cap. Finies les stars recrutées à grand frais (Falcao, James Rodriguez), place au scouting. Recruter des joueurs à fort potentiel, les exposer un maximum pour les revendre à grands frais quelques années plus tard. Et, vu le réservoir de talents à forte valeur marchande encore présents dans l’effectif (Kylian Mbappé, Fabinho, Tiémoué Bakayoko), difficile de ne pas la valider. Et l’été 2017 est bien parti pour suivre la même tendance.

Hormis Diego Benaglio (33 ans), venu pour assister Subasic, toutes les recrues monégasques jusqu’à présent ont moins de 23 ans. Soualiho Meïté (23 ans) fait presque figure d’ancien face à Youri Tielemans (20), Jordi Mboula (18) ou Jordy Gaspar (20). Surtout, hormis le prodige belge, recruté contre 25 millions, tous les autres ont débarqué avec un coût faible. La raison ? Un travail en amont ultra-performant. Jordy Gaspar tarde à prolonger avec Lyon ? Monaco vient le chercher. Mboula veut jouer en équipe première et refuse l’offre du Barça ? Monaco est encore là. Tielemans est convoité partout en Europe ? Monaco sait trouver les arguments pour le convaincre d’attendre avant de rejoindre un top club européen.

Tous ces joueurs-là ne seront peut-être pas des cracks dès leur apparition. Après tout, il a fallu près de trois saisons aux Bakayoko ou Bernardo Silva pour exprimer leur potentiel. Ce sera aussi le cas pour ces joueurs-là sauf astéroïde imprévue. Jusqu’à présent, Monaco s’est rarement trompé. Et la réputation qui précède ses recrues avait largement dépassé les frontières. L’ASM avait avancé ses pions dans l’ombre. Et a su conserver ses avoirs, même les plus précieux, en attestent les discussions autour de Mbappé qui incarne le projet monégasque aux yeux de ses dirigeants.

Le 22 juin, cinq joueurs à fort potentiel ont signé. De son côté, le PSG patine, l’OL n’a signé que Marçal et l’OM attend Germain. A priori, l’été devrait équilibrer le bilan, surtout si des cadors de l’ASM quittent le navire. Mais, comme souvent, pas de panique sur le Rocher. Tout est déjà prévu pour les remplacer.