La Juve retrouve sourire

JUVENTUS - REAL MADRID : 2-1
Buts : Del Piero (5e) et Amauri (49e) pour la Juventus - Van Nistelrooy pour le Real (66e).
La Juve avait bien besoin de ça. Non seulement pour la confiance, mais aussi pour lancer sa saison. Car après un mois sans victoire, l'entraîneur turinois Claudio Ranieri commençait à se sentir menacé. Tant et si bien qu'en cas de nouvelle déconvenue face au Real, le technicien aurait eu peu de chances de conserver sa place. C'est donc dans cette situation tendue que les Bianconeri ont obtenu un succès de prestige, qui leur permet en plus de prendre la tête du groupe H devant leurs adversaires du jour. Dans l'autre match, le Zenith Saint-Petersbourg et Borisov ont fait match nul (1-1). Résultat, les Italiens prennent une sérieuse option pour la qualification en huitièmes de finale.

Et pourtant, c'était loin d'être évident au coup d'envoi. Privée de nombreux joueurs pour cause de blessures diverses (Trezeguet, Zebina, Tiago, Camoranesi, Poulsen, Buffon et C. Zanetti), la Juventus a été contrainte de faire avec les moyens du bord, autant dire sans ses meilleurs éléments, pour défier la machine madrilène. Mais heureusement pour elle, il lui reste encore quelques joueurs de talent. Un certain Alessandro Del Piero notamment. Le capitaine turinois a tout de suite facilité la tâche de son équipe en ouvrant la marque d'une frappe splendide des trente mètres (1-0 ; 5e). Ce petit chef d'oeuvre est venu récompenser une excellente entame de match des joueurs de la Vieille Dame. Et côté espagnol direz-vous pendant ce temps-là ? Rien à signaler, ou presque.

Réaction trop tardive des Madrilènes

Fébriles en défense, étonnamment peu à leur aise ballon au pied et surtout beaucoup trop attentistes face à Transalpins, les joueurs de Bernd Schuster ont en fait mis une mi-temps entière avant d'entrer dans la rencontre. Beaucoup trop pour espérer autre chose qu'une défaite. Peu après la pause, malgré un allant retrouvé, les Merengue ont de nouveau craqué sous la pression turinoise, incarnée par le Brésilien Amauri, remarquable tout au long de la partie (2-0 ; 49e). Dès lors menés deux buts à rien et dos au mur, les champions d'Espagne ont enfin réagi. Trop tard. La réduction du score, intervenue relativement rapidement grâce à Ruud Van Nistelrooy (2-1 ; 66e), n'a d'ailleurs rien changé à la donne. Malgré de nombreuses occasions, Wesley Sneijder et ses partenaires n'ont pas réussi à refaire leur retard.

Entre une formation en plein doute et une autre en totale confiance, c'est donc la moins attendue des deux qui l'a emporté. Et finalement pas autant à la surprise générale. Car à y regarder de plus près, la Juventus a souvent bien réussi face au Real. Comme en 2003 et 2005 par exemple. Mais ce succès n'efface par pour autant le début de saison raté des Turinois, leur plus mauvais depuis 28 ans. Ce qui les oblige à confirmer dès samedi leur retour en forme lors du derby, face au Torino. Une autre histoire.

"Avant toute chose, j'ai été attristé d'apprendre avant le match qu'un car de supporteurs avait eu un accident. Mes premières pensées vont aux familles des victimes. En ce qui concerne le match, je suis très content. Pas seulement de la victoire, mais aussi de la solidité de l'équipe, de l'union affichée (à propos des critiques de la presse à son égard) Je savais que l'équipe était avec moi. Il y a eu des critiques, et certaines ont été un peu trop excessives. C'est vrai qu'il y a beaucoup d'attentes autour de cette équipe. Mais nous avons beaucoup de blessés. L'important, c'était de continuer à se battre. On a été compacts, et on a laissé peu d'opportunités au Real. On a aussi été un peu chanceux aujourd'hui, mais cela n'avait pas été le cas auparavant. On savait que le Real partait toujours fort, alors on a voulu partir encore plus fort pour les surprendre. C'était un match qu'on attendait depuis longtemps. Les premières minutes ont été magnifiques. En deuxième période, on a marqué une deuxième fois mais, ensuite, on a un peu trop reculé. Je me suis aussi énervé lorsqu'on a commis des fautes inutiles à proximité de la surface. Mais, en fin de match, c'était sans doute un manque de lucidité."