Le Barça bat de l'aile

Vainqueur en 1992 et 2006, Barcelone retrouve la finale de la Ligue des Champions mercredi. Manchester United constitue la dernière marche à franchir pour réaliser un triplé historique Liga-Coupe du Roi-C1. Mais le chemin pour arriver jusqu'à Rome a laissé des traces, la faute à un mois de mai dévastateur dans les rangs des Catalans. A 24 heures de ce rendez-vous capital, ces derniers voient en effet leur bases vaciller. D'abord, leur secteur offensif où Thierry Henry, touché au ligament croisé du genou droit le 2 mai lors du clasico remporté contre le Real Madrid (6-2), et Andrès Iniesta, touché à la cuisse droite le 10 mai, ont été les premiers à mettre à mal le potentiel offensif du Barça.

En début de semaine, les nouvelles étaient pourtant rassurantes quant à leur participation. "Ce lundi, Andrés Iniesta et Thierry Henry ont participé à tout l'entraînement avec leurs partenaires pour la première fois depuis qu'ils se sont blessés en mai", a ainsi indiqué le Barça sur son site internet. S'ils se sont entraînés à "un rythme inférieur" , ils seront bel et bien du voyage à Rome et tout indique qu'ils devraient jouer. Reste à savoir s'ils seront à 100 % ? Avec un Samuel Eto'o qui traverse une période de doute (il n'a inscrit que deux buts en huit matches), il serait difficile de se passer de Titi et ses 26 buts cette saison (19 en Liga, 6 en Ligue des Champions et 1 en Coupe d'Espagne).

Mais c'est surtout la défense qui doit causer des nuits blanches à Pep Guardiola. La demi-finale face à Chelsea a fait des dégâts dans ce secteur. Marquez avait ainsi dû mettre un terme à sa saison pour une grave blessure au genou gauche. Sur les ailes, Eric Abidal a été exclu pour une faute sur Anelka et Daniel Alves a reçu un deuxième carton jaune dans la compétition. Voilà le Barça sans ses deux latéraux. Et la marge de manoeuvre est bien mince pour pallier leurs absences. A priori, Sylvinho serait le remplaçant naturel d'Abidal à gauche. Mais, à 35 ans, le Brésilien sera-t-il en mesure de contenir ce diable de Cristiano Ronaldo ?

Privé de trois de ses quatre titulaires, Guardiola devra donc faire preuve d'imagination. La tentation sera grande d'aligner Yaya Touré dans l'axe de la défense au côté de Pique. Mais cette option présente le risque de dégarnir son milieu de terrain pour placer l'ancien Monégasque à un poste où il a déjà souffert face à Chelsea et Drogba. Une autre solution qui germe dans l'esprit de l'entraîneur serait de positionner Seydou Keita à gauche et le revenant Carles Puyol sur la droite. Le Malien "peut jouer partout, même là où il n'a pas joué", aime dire Guardiola. Mais, malgré ces soucis, il en faut plus pour ébranler la confiance des Catalans. "J'espère que Puyi (Carles Puyol) sera la gladiateur de Rome que tout le monde connaît. Dans les grands rendez-vous, il a toujours été sublime. Dommage pour ceux qui ne seront pas là mais ça ne doit en aucun cas être une excuse. On défendra davantage, on sera plus solidaires et ceux qui seront retenus sauront à la hauteur", prévient déjà Iniesta.