La C1 prône la diversité

Huit équipes, sept nations. Depuis quinze ans, jamais le plateau des quarts de finale de la Ligue des Champions n'avait été aussi ouvert. Lors des éditions 1995, 1996 et 1997, avec un autre règlement, huit pays différents composaient le Top 8. Sans les deux géants espagnols que sont le Real Madrid et le FC Barcelone, celui de cette année serait tout aussi varié. Vendredi midi, lors du tirage au sort (à suivre en direct sur Eurosport, Eurosport Player et sur Eurosport.fr), tous les regards seront braqués sur les Merengue, en quête d'une Decima, et les Blaugrana, qui n'ont plus que leur couronne continentale à défendre. Les six autres pays se partageront les miettes. L'Allemagne sera représentée par le Bayern, l'Angleterre par Chelsea, l'Italie par l'AC Milan, le Portugal par Benfica et la France par Marseille. Que des vainqueurs de la Coupe aux Grandes Oreilles, ou presque : seul le club londonien ne l'a jamais soulevée. Le dernier invité à la table des grands est un invité surprise. Bourreau de l'Olympique Lyonnais, Nicosie sera le premier club chypriote à disputer les quarts la plus prestigieuse des compétitions européennes. Depuis le parcours de Fernerbahçe, en 2008, l'Apoel est la première équipe issue du chapeau 4 de la phase de poules à aller aussi loin.

Tous ces signaux ravissent certainement Michel Platini. Depuis deux ans, le président de l'UEFA s'efforce d'ouvrir la Ligue des Champions aux petites et moyennes puissances footballistiques. Le plateau des quarts de finale en est une concrétisation. La saison dernière, seuls cinq pays étaient pourtant présents en quarts de finale : un club allemand (Schalke), un italien (l'Inter), un ukrainien (le Shakhtior Donetsk), deux espagnols (le Real et le Barça), trois anglais (Chelsea, Manchester United et Tottenham). En 2010, six pays étaient représentés. La présence de Lyon et de Bordeaux faisait la fierté de la France. Les éditions précédentes, elles, n'avaient rien d'une ode à la diversité. En 2009, quatre nations étaient représentées en quarts. Contre cinq en 2008, 2007, 2006 et 2005.

Cette ouverture du plateau, aussi rafraîchissante soit-elle, a ses limites. Les déroutes de Bâle face au Bayern (7-0) et de Leverkusen face au Barça (7-1) démontrent que les petites écuries ne sont pas encore capables de rivaliser avec les ténors européens. Autre raison de relativiser cette diversification : l'élimination de Manchester United. Si les Red Devils, finalistes de trois des quatre dernières éditions, sont sortis par la petite porte, c'est avant tout parce que Sir Alex Ferguson a joué avec le feu en alignant trop souvent une équipe B. Heureusement pour la Premier League, Chelsea a su forcer les portes des quarts au prix d'un incroyable retournement de situation face au Napoli.

Sauf que là encore, l'exploit des Blues ne masque pas la chute vertigineuse du football anglais. En 2009, quatre de ses représentants s'étaient hissés jusqu'en quarts. En 2008, l'hégémonie anglaise était telle qu'elle s'était matérialisée par une finale 100% british, remportée aux tirs au but par MU face à Chelsea. Cette fois, les Blues ont survécu. Pas les Red Devils. Mais que la Premier League se rassure : en 2006 aussi, elle n'avait qu'un porte-drapeau. Cela n'avait pas empêché Arsenal d'atteindre la finale. Reste le cas du football italien, si omnipotent au milieu des années 2000. Qu'il semble loin, le temps où trois équipes de Serie A s'incrustaient régulièrement dans le Top 8. Cette année, tous ses espoirs reposeront sur l'AC Milan. Cinq ans que les Rossoneri, sacrés en 2007 et 7 C1 au compteur, n'étaient pas allés si loin. Oui, les temps ont bien changé.

LES TIRAGES DES QUARTS DE FINALE DE LA LIGUE DES CHAMPIONS ET DE LA LIGUE EUROPA SONT À SUIVRE EN DIRECT SUR EUROSPORT, EUROSPORT PLAYER ET EUROSPORT.FR.