"Le ciel est sa limite"

Pas simple de qualifier la prestation de Lionel Messi. Existe-t-il d'ailleurs encore des superlatifs non utilisés? Sans doute pas et il faudrait peut-être inventer des mots aujourd'hui pour décrire ce qu'il a réalisé: le premier quintuplé de l'histoire de la Ligue des champions. En Espagne, on a sorti la référence habituelle, Diego Maradona. Pour Marca, "la manita de Dios", en hommage également aux récurrents 5-0 que la formation catalane passe à ses adversaires. Pour El Mundo Deportivo, "la main de Dieu", plus simplement. Et d'ajouter que Messi est un "extra-terrestre", que "Superman n'est pas qu'un personnage de comics" et que "la FIFA peut préparer un nouveau Ballon d'Or."

Autre journal pro-Real Madrid à encenser l'ennemi, AS. Si le quotidien papier préfère accorder sa une à José Mourinho, la version en ligne met en exergue "la main de Messi" , comme ses concurrents, et la soirée de rêve vécue par le Camp Nou, avec références historico-sportives à la clé. "Les 75 632 spectateurs qui l'ont vécu en direct pourront dire "j'y étais". Comme ceux qui ont vu Chamberlain marquer 100 points en un match, ceux qui ont vu Ali mettre Liston K.-O et ceux qui ont vu Beamon voler à Mexico. Comme tous ces privilégiés, ils ont vu quelque chose qui confine au sublime." Pour Marca, ce "Messi de Guinness" a démontré mercredi soir que "sa limite se trouve dans le ciel footballistique".

Dans le reste de l'Europe, on s'incline aussi devant l'exploit. "A 24 ans, Messi a déjà sa place sur l'Olympe du football, s'extasie le Corriere dello Sport qui préfère évoquer le prodige à travers les chiffres. C'est un extraterrestre sans rival, au-dessus des mortels, avec 12 réalisations en Ligue des champions cette saison, 49 au total sous le maillot blaugrana et à seulement huit buts du meilleur marqueur de l'histoire du FC Barcelone (Cesar Rodriguez, ndlr)." En Angleterre, The Guardian évoque une prestation "à couper le souffle" d'un "Messi en feu" quand The Telegraph écrit que l'Argentin "a réécrit l'histoire de la Ligue des champions". En France, l'Equipe lui a attribué la note de 10/10. Il est le premier de l'histoire du journal à la récolter deux fois.

En Amérique du Sud, le journal brésilien O Globo raconte que Messi "a laissé le monde sans voix" alors que dans son pays, et notamment Olé, une pluie d'éloges s'abat derrière le titre "Oh mon Dieu, Léo". "Une fois de plus, il a fait l'histoire, peut-on lire. Une fois de plus le monde parle de Lionel Messi. Parce que l'Argentin a démontré pourquoi la planète l'a élu comme meilleur joueur du monde." Timeslive (Afrique du Sud) et Fox (Etats-Unis) parlent d'un "Messi cinq étoiles" et le New Zealand Herald Tribune d'un joueur "sublime". Au Japon, Nikkan Sports compare la performance du club catalan et de l'Argentin à un séisme.

Plusieurs journaux à travers le monde relèvent également les nombreuses réactions sur Twitter d'autres joueurs de football. Petit florilège: "Messi, meilleur joueur du monde" (John Heitinga); "Messi, c'est une blague. Pour moi, le meilleur de tous les temps" (Wayne Rooney); "Mes que un jugador" (Henok Goitom); "Pas assez vieux pour avoir vu jouer les plus grands mais je n'arrive pas à croire que quelqu'un ait pu un jour jouer aussi bien que Messi" (Michael Owen). Et la meilleure, sans doute, pour le Brésilien Ronaldo, grand adepte du réseau social. " Ne laissez pas vos enfants devant Twitter. Messi fait un p... de match". Comme quoi, Messi étonne jusqu'aux plus grands.