Lille manquait de repères

Le coup de poker lillois n'a pas fonctionné. Quasiment obligé d'aller chercher la victoire sur la pelouse de l'Inter mercredi, lors de la quatrième journée de C1, Rudi Garcia a misé sur un système de jeu très offensif, en 4-4-2. Résultat : son équipe, battue 2-1, n'a pas connu la réussite souhaitée. Aussi volontaires que brouillons et désorganisés, les Dogues ont offert un match débridé sans pouvoir montrer la même précision offensive que leurs adversaires italiens. Malgré la défaite, ils conservent un mince espoir de qualification. Pour arracher une place en huitième de finale, le LOSC ne pourra cependant plus se permettre de tâtonner. 

A Giuseppe-Meazza, les absences fâcheuses de Basa en défense et surtout de Balmont au milieu lui ont compliqué la tâche. Privé d'une pièce maîtresse de son trident de l'entrejeu, l'entraîneur lillois a décidé de faire évoluer son habituel 4-3-3 vers un 4-4-2, avec Sow et Jelen aux avant-postes. Les événements lui ont donné tort. Lille a connu une entame de match fébrile. Et le lob de Milito, sur la transversale de Landreau, a forcément fait réfléchir la défense nordiste (2e).

L'arrière-garde du LOSC a vite hésité à soutenir le reste de l'équipe en phase offensive et a toujours évolué très bas. "On avait mis un plan de jeu en place qui était de les laisser sortir pour pouvoir exploiter les espaces, a expliqué Garcia après la rencontre. Mais j'ai trop peu vu, en tous cas à 0-0, la recherche des espaces et de la profondeur." Ce positionnement a obligé Mavuba à rester en retrait pour tenter de combler les larges espaces au milieu de terrain. Pedretti, lui, tenait davantage un rôle de relayeur, sans grand succès, en raison de son manque de vivacité et de nombreux ballons perdus devant le pressing adverse.

Sur les côtés, Cole et Hazard étaient censés alimenter Sow et Jelen en bons ballons, mais la qualité des passes n'a pas été au rendez-vous et le duo d'attaque n'a jamais été servi dans de bonnes conditions. "On a manqué de capacité d'accélération dans les trente derniers mètres", a déploré Garcia. Cole et Hazard ayant trop tendance à jouer dans l'axe, Debuchy est finalement apparu comme le seul véritable centreur. Très discret, le prodige belge ne s'est illustré que par une frappe de 25 mètres pas assez croisée (50e) et un coup franc repoussé par le portier adverse (73e).  

Malgré de nombreuses incursions, les Nordistes se sont montrés impuissants dans la surface de Castelazzi. Voilà pourquoi Garcia n'a pas hésité à remplacer Jelen par De Melo après la pause. Quasiment invisible, le Brésilien a fini par sauver sa seconde période par un but tranquille pour redonner l'espoir (2-1, 83e). Le coach lillois a également fait entrer Obraniak à la place de Sow (60e), puis Payet pour suppléer Cole (71e), qui "semblait un peu plus fatigué que les autres". "A 2-0, il fallait encore amener des joueurs offensifs sur le terrain", a justifié Garcia.

Ces deux changements auraient dû apporter de la vivacité pour faire craquer une formation de l'Inter vieillissante (31 ans et 317 jours de moyenne d'âge). Malgré la réduction du score, ce ne fut pas le cas. Comme au match aller, perdu par les Dogues (0-1), l'expérience des joueurs de Ranieri a fait la différence. L'emblématique Zanetti, 38 ans et passeur décisif sur le second but milanais, l'a merveilleusement symbolisée. L'Inter a su s'appuyer sur ses qualités. Lille devra faire de même sur la pelouse du CSKA Moscou, le 22 novembre, puis devant Trabzonspor, le 7 décembre. Pour espérer se qualifier, il lui faudra miser sur son jeu court et rapide. En somme, ne pas se renier.