ASM - Zenit (2-0) : Costaud et discipliné, Monaco n'a pas volé sa première place

Monaco ne s'est pas renié, ce n'était pas le moment d'expérimenter, mais a joué sur ses points forts : un bloc bas, compact et une grosse agressivité. L'ASM de Jardim est une équipe de guerriers et le Zenit n'a jamais su trouver la faille. En première période, Monaco a subi le jeu, incapable de ressortir les ballons. Très fébrile, sans doute paralysée par l'enjeu, l'ASM n'a pas su sortir la tête de l'eau.             

Après la pause, face à la timidité russe, Monaco a pris sa chance. Le bloc est monté d'un cran et a complétement asphyxié le Zenit. Les hommes de Jardim ont su conserver la solidité et l'homogénéité de leur collectif en y ajoutant une touche d'audace par Ferreira-Carrasco. L'ASM a su plier sans rompre et ce mardi, entre Monaco et le Zenit, il n'y avait finalement pas photo. 

Heureusement, Monaco peut compter sur Ferreira-Carrasco. Le Belge doit souvent se débrouiller tout seul sur le front de l'attaque mais sa vitesse d'enchainement lui ouvre même les espaces les plus verrouillés. Sa qualité de passe sur coup franc et corner est un bien précieux, en témoigne sa passe décisive pour Abdennour.

Toulalan a tenu la baraque en première période quand Monaco ne savait plus trop où donner de la tête et Moutinho a su prendre le jeu à son compte après la pause. Abdennour a tout repoussé derrière avant de trouver la faille et d'ouvrir en grand la porte des 8es. Chez les Russes, Hulk a beaucoup tenté mais n'a pas réussi grand-chose. Garay a souffert face à la vivacité de Ferreira-Carrasco et le portier, Lodigne, s'est montré bien fébrile. Il semblerait que Witsel ait joué 90 minutes, difficile d'être totalement affirmatif tant son influence sur le jeu fut proche du néant.

41e minute : corner pour le Zenit. Monaco subit depuis plusieurs minutes mais les Russes ne parviennent pas à se créer la moindre occasion. Cette fois, c'est la bonne. Le ballon atterrit sur la tête de Lombaerts aux six mètres.  Le défenseur central croise sa tentative qui semble enfin faire mouche. Mais Subasic, d'une belle horizontale, capte le ballon. Le Zenit a laissé passer sa meilleure occasion. Les 8es de finale s'envolent tranquillement.

Comme le nombre de buts marqués par Monaco en six matches ! Seuls Villarreal (2005-06) et l'AS Rome (2002-2003) se sont qualifiés pour les 8es de finale de la Ligue des champions en ayant marqué moins de buts (3) que l'ASM.  

Sur la prestation de ce mardi, oui. Bien sûr, l'ASM a connu une réussite maximale lors de sa double confrontation face à Leverkusen. Deux victoires sur le même score (1-0) et deux modèles de hold-up. Contraint de s'adapter aux départs de Falco et James Rodriguez cet été, Monaco a fait avec les moyens du bord. Le grand mérite de Jardim est d'avoir su imposer une immense discipline à son onze. Monaco termine la phase de poules avec la meilleure défense du plateau (un seul but encaissé) et c'est tout sauf un hasard. Ce mardi encore, l'activité de Toulalan, l'agressivité de la  charnière centrale et le sans-faute de Subasic lui ont permis de vivre une soirée tranquille.

Bien sûr, Monaco ne sera pas la tête de série la plus effrayante lors du tirage au sort des 8es de finale et il y a fort à parier qu'Arsenal, Bâle, la Juventus et tous les autres deuxièmes croiseront très forts les doigts pour hériter du onze monégasque en février. Et c'est bien normal, Monaco n'a ni la puissance de feu du Real, ni l'expérience européenne de Dortmund ni la qualité technique de l'Atlético.

Mais nous souhaitons déjà bon courage à celui qui se frottera à Monaco. Cette équipe manque peut-être de génie, d'audace, d'inspiration mais Jardim a su, en Coupe d'Europe, tirer le meilleur de ses individualités. Monaco, c'est du costaud et, quel que soit l'adversaire qui lui sera opposé, l'ASM n'aura pas à rougir. Cette première place lui offre la possibilité d'éviter ceux qui évoluent dans une autre galaxie (Real, Chelsea, Bayern) et de rêver à un futur au-delà des 8es.