Juventus - Dortmund (2-1) : La C1 attend toujours le Pogba de la Serie A

Incisif (et décisif) chaque week-end en Serie A, Paul Pogba ne digère pas encore l’intensité des matches de Ligue des Champions pour s’y montrer irrésistible. Ce n’est peut-être qu’une question de temps mais le prochain rendez-vous, pour la Juve, arrive très vite. Ce sera le 18 mars prochain, à Dortmund, dans un huitième de finale retour qui sent déjà la poudre. La Vieille-Dame aura besoin de son jeune Français. Pas celui de mardi soir, face au Borussia : celui qu’elle a pris l’habitude de voir en Serie A.

Il serait prématuré de dire que le jeu de la Juventus Turin, qui écrase le championnat italien, repose sur Paul Pogba. D’abord, car il y a Andrea Pirlo, et la majorité des ballons transalpins passent par les pieds de velours du génie à la barbe. C’est en tout cas ce qui était facilement observable, pendant plus de trente minutes, ce mardi face au Borussia Dortmund. La Juventus avait ouvert le score par Tevez (13e), Reus avait égalisé dans la foulée (18e) et dans le navire transalpin, Andrea Pirlo tenait la barre. Paul Pogba, lui, si impressionnant en Serie A où il s’illustre chaque week-end aussi sûrement qu’il inonde internet de GIF de ses prouesses techniques, traversait ce huitième de finale aller de Ligue des Champions comme un fantôme.

C’est à la demi-heure de jeu que l’international français a enfin fait parler de lui… d’un tacle viril, et irrégulier, sur Piszczek. Epargné par l’arbitre sur le coup, qui ne savait pas encore que le latéral polonais du Borussia ne pourrait pas continuer, Pogba a échappé au carton. L’avertissement, qu’il méritait certainement sur ce coup-là, l’aurait privé du match retour à Dortmund.

Deux minutes plus tard, Ciro Immobile, l’attaquant italien du Borussia, s'est même permis un petit-pont sur le Français, pourtant plus habitué à en mettre que l’inverse. Mais que se passait-il, dans ce match, pour voir un Pogba si hors-sujet ? L’intense pressing allemand et le rythme su match, très élevé dès l’entame, ne l’ont certainement pas aidé à prendre confiance. La menace d’une suspension pour la manche retour a peut-être aussi annihilé ses envies de s’imposer physiquement au milieu.

Les supporters de la Juve ont tous retenu leur souffle lorsque Andrea Pirlo est sorti du terrain en se tenant le mollet, moins de dix minutes avant la pause. Ils avaient ensuite la mine complétement désespérée quand leur maître à jouer est définitivement allé s’assoir sur le banc, remplacé par Pereyra (37e). Le score était alors de 1-1 et on voyait mal les italiens inverser ce résultat défavorable sans leur maestro et avec un Pogba transparent qui, après deux dribbles aériens, a perdu la balle en tentant de passer trois défenseurs (42e).

C’est alors que le Français a pris ses responsabilités : Tevez s’est arraché, dans l’axe, avant de le servir à l’entrée de la surface sur la gauche. En une touche de balle, du pied gauche, Paul Pogba a enfin éclairé la nuit turinoise. Son centre appuyé a éliminé toute la défense allemande et trouvé Morata, au second poteau, qui n’avait plus qu’à finir le travail dans les six mètres (43e). Le Juventus Stadium pouvait gronder, et Massimo Allegri, l’entraîneur de la Vieille Dame, souffler.

Puisque plus rien ne sera marqué en seconde période, son équipe ira chercher la qualification dans trois semaines dans l’antre du Borussia avec l’assurance de se qualifier si elle ne perd pas. Sauf blessure, Paul Pogba sera là. Il est temps, désormais, pour le Français de se montrer à la hauteur de son immense talent dans un match couperet de Ligue des Champions. Ce match retour face au Borrusia constituerait un joli choix. Allegri sait que son équipe devra livrer un immense combat et pour cela, il aura bien besoin de son jeune soldat.